BARBARISME DANS LES MOTS ET LES ACTIONS


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Le barbarisme des guerres impériales des États-Unis est inégalé.

Par Prof James Petras – Le 3 octobre 2016

« Ce que la Russie parraine et fait en Syrie n’est pas du contre-terrorisme, c’est de la barbarie. » Samantha Power, représentante des États-Unis à l’Organisation des Nations Unies.

La représentante des États-Unis à l’Organisation des Nations Unies, l’Ambassadrice “Extravagante Sam” Samantha Power, a accusé les gouvernements de la Russie et de la Syrie de « barbarisme », en affirmant que Moscou ou Damas avait attaqué un convoi humanitaire non armé de l’Organisation des Nations Unies fournissant de l’aide aux civils à Alep.  Aucune preuve n’a été présentée.  Les extravagances et les menaces ne nécessitent pas de faits ni de preuves ; elles ne nécessitent que des expressions émotionnelles véhémentes et des organismes de propagande massives conformes.

Les “barbares”, pour être clair, évoquent des images de dirigeants et de groupes, qui renoncent à toutes les normes et à toutes les lois civilisées.  Ils répondent seulement aux forces armées.

Dans le contexte actuel, les accusations de barbarie de Samantha Power contre la Russie et la Syrie ont été utilisées pour justifier le bombardement aérien des États-Unis d’un avant-poste de l’armée syrienne, qui a tué et mutilé près de 200 troupes gouvernementales engagées dans la lutte contre les terroristes d’ISIS et les envahisseurs djihadistes.

En d’autres mots, accuser les soldats syriens de « barbarisme » était une façon cynique de l’Ambassadeur Samantha Power pour déshumaniser les jeunes victimes d’un précédent crime de guerre délibéré des États-Unis.

Analysons le contexte approprié pour l’usage et pour l’abus du langage de « barbarie » et son application légitime.

Barbarisme : Actions

Au cours de la dernière décennie et demie, les États-Unis et leurs alliés ont envahi, occupé, tué, blessé et dépossédé plus de dix millions de personnes, dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie, la Libye, la Syrie, le Yémen et le Liban.  Les officiels militaires et civils ont systématiquement détruit des économies entières, ont favorisé les guerres ethno-religieuses, ont divisé des anciennes communautaires et des liens familiaux, et ont placé des marionnettes politiques corrompus au pouvoir.

Promues par les États-Unis, les tortures, les arrestation arbitraires et les incarcérations sont devenues la norme, créant ainsi des sociétés anarchiques et chaotiques, qui avaient été autrefois productives et stables.  Le déchiquetage des structures sociales a provoqué des exodes massifs des populations, avec des millions de réfugiés désespérés fuyant les invasions, les guerres et l’effondrement total de leurs sociétés.  Le résultat de ces décisions délibérées de la politique impériale a été des villes et des voisinages vides, des familles brisées, et la destruction des vies et de l’avenir pour des millions de jeunes Arabes et  Musulmans.

Alors que les taux humains augmentent et que l’Europe occidentale est inondée à cause des résultats des guerres d’agressions des États-Unis, les impérialistes ont aiguisé leur rhétorique stridente, en étiquetant tous leurs adversaires et leurs critiques comme des « complices de crimes de guerre » et des « barbares ».

Plus grande et plus soutenue est la politique de pillage impérial déréglé, plus intense est la frustration de ses dirigeants à cause de ses échecs ultimes, et plus  grand est le recours de ses « diplomates » à des langages abusifs.

Les principaux adversaires aux agressions des États-Unis, la Russie, la Chine et l’Iran, n’ont envahi aucun pays souverain, et ils n’ont pas provoqué la fuite désespérée de millions de réfugiés.  La Russie a été invitée à aider son allié, le gouvernement syrien, à faire face à une invasion de mercenaires terroristes qui ont l’intention de diviser le pays.  La Crimée a pacifiquement rejoint la Russie par des élections.  Moscou a refusé de jouer un quelconque rôle militaire pour appuyer les guerres occidentales contre l’Irak, le Yémen et la Libye.  Rien de tout ceci ne s’est élevé au niveau du barbarisme des États-Unis et de l’Union Européenne.

En Asie, l’Occident a envahi et dévasté le Vietnam, les Philippines et l’Afghanistan.  Le Japon, maintenant un allié des États-Unis, avait envahi la Chine, la Corée et l’Asie du Sud-Est.  La Chine, pour sa part, ne s’est pas engagée dans une guerre impériale de conquêtes depuis des siècles.

L’Iran n’a pas envahi un pays dans l’époque moderne.  Au contraire, l’Irak a envahi Téhéran dans les années 1980 avec le soutien des États-Unis et a mené une guerre de dix ans qui a causé des millions de victimes.

En vérité, si la conduite de guerres, la mise en scène d’invasions, en détruisant des sociétés entières et causant des millions de décès, sont la mesure du barbarisme, alors, les États-Unis, l’Europe et le Japon sont clairement des barbares.

Prétendre le contraire et suivre le script extravagant de l’Ambassadrice Samantha Power c’est entrer dans un tunnel d’hallucinations où la langue des valeurs libérales ne fait qu’enjoliver les actions vraiment barbares.

La langue entière des politiques a été pervertie et transformée en un artifice d’auto-illusion.  Les milices terroristes sont ré-emballées comme des « rebelles » et des « modérés », répandant la barbarie du centre occidental impérial jusqu’à la périphérie.  La propagation délibérée du terrorisme est elle-même une action barbare, ce qui dégrade le statut des puissances occidentales.

Conclusion

Dans la Grèce antique, les barbares étaient ceux en dehors de l’empire qui ne parlaient pas la langue de la civilisation.  Ils étaient des envahisseurs sauvages qui cherchaient à piller la richesse et la culture de l’empire.  Aujourd’hui, les barbares émergent de l’intérieur de l’empire et se propagent vers l’extérieur.  Les dirigeants impériaux se sont engagés dans des guerres en série de destructions et de pillages, alors même que leurs propres sociétés et leurs propres économies se vautrent dans l’ignorance, la misère, les dettes, la toxicomanie et la criminalité.  Les barbares impériaux dévastent des cultures entières, en effaçant les grands héritages historiques des civilisations anciennes comme l’Irak et la Syrie, tout en imposant leurs cultures d’abrutis, les drogues et leurs gadgets électroniques, qui ont déjà infantilisé leurs propres populations.

L’empire des barbares est infesté de changeurs d’argent et de spéculateurs corrompus.  Ils ont avili tout le système juridique et leurs organes législatifs. L’espace public est devenu une latrine privée pour l’élite, fermée à tout discours public réel et à tout débat.

Les spectacles électoraux, plutôt que des débats raisonnés, sapent les principes républicains.  Les conquérants impériaux, empêtrés dans une métaphysique militaire, ne peuvent pas reconstruire une société dévastée en une colonie productive, ils ne peuvent pas apprendre ou bénéficier des meilleurs et des plus brillants parmi leurs captifs, comme Rome l’a fait avec la Grèce, parce qu’ils ont semé une telle destruction et ont tellement salé le sol même sous les pieds de leurs peuples conquis.

L’ordre mondial barbare impérial est constamment en guerre avec les « autres » et ne peut jamais assimiler et apprendre des précieux trésors humains qu’il a si étourdiment détruits.  Il règne par la terreur à l’étranger et la tromperie à la maison.  Comme tellement affiché par les harangues extravagantes impériales de l’Ambassadrice Samantha Power, son oratoire dans les forums internationaux reflète l’hystérie des officiels médiocres : Les barbares stupides délirant entre eux dans des chambres marbrées.

En fin de compte, les barbares impériaux seront assiégés par leurs propres vassaux et marionnettes en fuite.  Quand ils affrontent finalement leur propre désintégration et dissolution interne, ils doivent décider de s’engager dans une dernière conflagration mondiale ou de démanteler l’ordre barbare impérial et choisir la justice, le droit et la civilisation.
 

Source :  Global Research

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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