« COMPTE À REBOURS VERS LA FIN »


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Les officiels de l’Union Européenne disent que l’Europe s’en va aux égouts.

Par Tyler Durden – Le 18 janvier 2016

De retour en septembre, quand Berlin et Bruxelles étaient occupés à élaborer un plan de quotas afin de s’occuper des millions de demandeurs d’asile en provenance du Moyen-Orient inondant le territoire, la Slovaquie a déclaré que si l’Allemagne exigeait des sanctions financières contre les pays qui refuseraient de recevoir leur « part » de migrants, ce serait « la fin de l’Union Européenne ».

Cela aurait pu sembler hyperbolique à l’époque, mais, depuis lors, la situation a échappé à tout contrôle.  Des clôtures frontalières ont été érigées, des camps de réfugiés débordent, et le sentiment anti-migrant est en croissance après qu’une série d’agressions sexuelles ait été signalé pendant les festivités de la Nouvelle Année qui ont suscité un grand scandale.

Pour démontrer à quel point les choses sont devenues tendues, l’Autriche a suspendu Schengen, samedi, alors que de nouvelles règles sont entrées en vigueur pour ceux qui cherchent à traverser le pays en direction du nord.  « Toute personne qui arrive à notre frontière est sujette à être contrôlée » a déclaré le chancelier Werner Faymann.  « Si l’Union Européenne ne parvient pas à sécuriser les frontières extérieures, Schengen dans son ensemble est remis en question …  Ensuite, chaque pays doit contrôler ses frontières nationales » a-t-il ajouté, avant d’avertir que si l’Union Européenne ne pouvait pas mieux contrôler ses frontières extérieures « l’ensemble de l’Union Européenne sera remise en question ».

En effet, l’idée que l’aggravation de la crise des migrants pourrait effectivement mettre un terme à l’Union Européenne a fait son chemin dans les milieux eurosceptiques et dans les discussions entre les hauts diplomates et les hauts officiels de l’Union.

« Les Allemands, les fondateurs de l’union d’après-guerre, ont fermé leurs frontières aux réfugiés dans une tentative de survie politique par la chancelière qui a laissé entrer un million de migrants » a écrit Reuters,  dimanche, en décrivant une finale européenne hypothétique.  « Et puis, pourquoi pas ? Ils pourraient décider de relancer le Deutschmark, pendant qu’ils y sont. »

Angela Merkel et Jean-Claude Juncker ont sorti la semaine dernière un avertissement sévère sur les perspectives de survie de l’union en face du désaccord généralisé entre les pays membres sur la façon de gérer l’afflux de demandeurs d’asile.  Angela Merkel a admis que l’Europe était désormais  « vulnérable », avant de dire que le sort de l’euro était « directement relié » à la façon dont le bloc gère la crise des réfugiés. « Personne ne devrait agir comme si on pouvait avoir une monnaie commune sans être en mesure de franchir les frontières raisonnablement facilement » a déclaré la chancelière Angela Merkel dont les notations ont glissé au milieu du débat sur les migrations, lors d’un événement d’affaires à Mayence.

L’évaluation de Jean-Claude Juncker était plus grave.  Il a déclaré que l’Europe vivait sa dernière chance, avant de dire qu’il espérait que ce n’était pas « le début de la fin ».

« Certains considèrent cela comme de simples tactiques d’intimidation visant les concitoyens européens par les dirigeants qui ont trop à perdre d’un effondrement de l’Union Européenne », poursuit Reuters.  « Mais, une menace vide ou non, avec des efforts visant à mobiliser l’aide de la Turquie démontrant très peu de signes pour empêcher les migrants d’atteindre les plages grecques, les officiels allemands et de l’Union Européenne ont averti que sans une forte baisse des arrivées ou un changement dramatique des autres états de l’Union Européenne pour soulager Berlin de la tâche solitaire d’accueillir les réfugiés, l’Allemagne pourrait fermer ses portes, déclenchant ainsi une crise plus grande, ce printemps. »

Ne vous y méprenez pas, si l’Allemagne devait cesser d’accueillir des réfugiés, une dangereuse chaîne d’événements se déroulerait, alors que les températures plus chaudes rendraient le voyage plus attrayant pour les réfugiés.  Les arrivées n’ont pas ralenti pendant les mois d’hiver, a déclaré un législateur conservateur de l’Allemagne.  « Vous pouvez seulement vous imaginer ce qui peut se passer quand la température s’améliore ».  Si les portes ouvertes de l’Allemagne se fermaient soudainement au printemps, des millions de demandeurs d’asile seraient coincés le long de la route des Balkans où des goulots d’étranglement ont conduit à des affrontements frontaliers entre la police anti-émeute de la Hongrie et les migrants l’an dernier.

La Croatie, la Serbie et la Slovénie ne sont pas en mesure d’accueillir l’afflux de migrants.  En effet, les officiels slovènes ont toujours dit que la seule raison pour laquelle ce petit pays a été en mesure de faire face, c’est parce qu’il y a autant de migrants qui quittent chaque jour pour rejoindre l’Allemagne et l’Autriche qu’il n’en entre par la Croatie.  Lundi, le Premier Ministre de la Slovénie, Miro Cerar, a déclaré que « si l’Allemagne ou l’Autriche adoptaient certaines mesures pour des contrôles plus stricts, alors, bien sûr, nous adopterions des mesures strictes semblables à notre frontière sud avec la Croatie ».

« Des millions, et je souligne bien, des millions de migrants en provenance de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Syrie, de l’Algérie, du Maroc sont prêts à entrer dans l’Union Européenne dès que la température s’améliorera dans les prochains mois » a-t-il averti.

La Commission Européenne a tenté de minimiser la mise en œuvre des contrôles frontaliers de l’Autriche, en disant qu’il s’agissait de « quelque chose d’ordinaire ».  Bien sûr, toute mesure d’urgence n’est jamais « ordinaire » par définition. Les contrôles frontaliers continueront au moins jusqu’en Février.

Pendant ce temps, chaque jour qui passe semble présenter une nouvelle raison pour que les Européens deviennent de plus en plus mécontents de la gestion par les officiels de la crise.  Il y a deux jours, par exemple, le Ministre des Finances de l’Allemagne, Wolfgang Schaeuble, a proposé une taxe sur l’essence dans l’ensemble de l’Union Européenne pour financer les coûts de la sécurisation des frontières extérieures de l’Union Européenne.  Alors que les Européens accepteront sûrement l’idée que l’Union Européenne a besoin de mieux sécuriser les goulots d’étranglement à travers lesquels la majorité des demandeurs d’asile entrent, les migrants vont maintenant être assimilés à des prix plus élevés à la pompe, tout comme ils sont de plus en plus synonymes de terreur et d’agressions sexuelles.

En fin de compte, il semble que l’Allemagne commence à se fissurer.  Alors qu’Angela Merkel a pris soin de préserver le « oui, nous le pouvons », la réalité la rattrape et les faits suggèrent que l’Europe ne peut tout simplement pas accueillir ce flux de personnes.  Il semble maintenant que ce ne soit pas une question de « si » mais, de « quand » la Chancelière de Fer cèdera finalement et fermera les portes ; et à ce sujet, nous allons terminer avec deux citations d’officiels de l’Allemagne et de l’Union Européenne qui ont parlé à Reuters « en privé ».

« Nous avons jusqu’à mars, peut-être l’été, pour trouver une solution européenne.  Puis, Schengen s’en va aux égouts. »

« Il y a un grand risque que l’Allemagne ferme ses portes.  Pour cela, aucun Schengen …  Il y a un risque que février pourrait commencer un compte à rebours vers la fin ».

Source : Zero Hedge

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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