LA NAISSANCE ET LA MORT DE LA JORDANIE


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Par Gary Stearman – Le 31 octobre 2012

Avec une inquiétude croissante, les observateurs du Proche-Orient commencent à se dire que le gouvernement de la Jordanie, actuellement dirigé par le roi Abdallah II, s’apprête à tomber de la même façon que le gouvernement Moubarak de l’Égypte. Pour Israël, les conséquences de cet événement pourraient être vraiment désastreuses.

L’existence même de la Jordanie moderne est le résultat d’une série de manipulations particulières du destin. Son histoire brève est matériel à légendes modernes et perfidies diplomatiques. C’est un pays inventé par les Anglais, dans le sillage des bouleversements d’après la Première Guerre Mondiale dans la région.

L’histoire commence avec le premier congrès sioniste en 1897, et sa décision de faire revivre Israël comme le foyer national juif. Puis, vint la tragédie de la Première Guerre Mondiale, de 1914 à 1918. La victoire des alliés a mis fin aux empires de l’Allemagne et de la Russie, ainsi qu’aux empires Austro-Hongrois et Ottoman. Les Turcs Ottomans de l’époque commandaient les territoires de la Turquie d’aujourd’hui et les terres vers le sud jusque dans la péninsule arabique. Ils contrôlaient également les territoires de l’Égypte et du Soudan.

Mais, alors que la guerre touchait à sa fin, les troupes britanniques étaient entrées dans le Moyen-Orient en provenance de Bagdad, à Damas et jusqu’à la Mer Méditerranée. Leurs victoires en Palestine, comme on l’appelait alors, ont abouti finalement à la prise de Jérusalem par le Général Edmund Allenby, le 9 décembre 1917. Beaucoup de choses ont été faites à cette date, qui était le 24 de Kislev dans le calendrier juif, la fête d’Hanoukka, l’anniversaire de la chute d’Antiochus IV Épiphane en 164 avant Jésus-Christ.

La victoire d’Allenby avait été annoncée un mois avant la publication de la Déclaration Balfour. Beaucoup de personnes du gouvernement britannique étaient disposées à accorder à Israël son ancien territoire comme patrie moderne. Ce sentiment a été renforcé par un événement qui a permis aux Britanniques de se diriger vers la victoire dans la grande guerre mondiale. La Grande-Bretagne s’était trouvée à court de l’acétone nécessaire pour la fabrication des explosifs. La perspective d’une défaite pesait lourdement.

C’est alors qu’un Juif russe qui avait vécu en Angleterre environ 25 ans, sauva la situation. C’était le Dr Chaim Weizmann, un chimiste qui avait découvert un moyen d’extraire l’acétone du maïs. Il a offert sa découverte au gouvernement et a sauvé la Grande-Bretagne d’une défaite certaine.

Il est instantanément devenu un héros national qui aurait pu demander une fortune au gouvernement britannique. Mais, il leur a dit qu’il ne voulait pas d’argent. Au lieu de cela, il demanda une promesse que la puissance britannique pourrait être utilisée pour libérer le territoire de l’ancien Israël, le rendant disponible pour l’occupation des Juifs de retour. Le résultat fut la fameuse déclaration de Lord Balfour, s’adressant à Lord Rothschild, le premier Juif à être devenu un pair du royaume et membre du Parlement : « Foreign Office, Le 2 novembre 1917 » « Cher Lord Rothschild; J’ai le plaisir de vous transmettre, au nom du Gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie avec les aspirations juives sionistes, qui a été soumise et approuvée par le Cabinet :

Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts à faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non-juives de la Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays. »

« Je vous serais très reconnaissant si vous pouviez porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération Sioniste. »

« Sincèrement vôtre,

Arthur James Balfour »

Il convient de souligner que la raison pour laquelle la terre d’Israël a été constamment appelée la « Palestine » remonte à 135 après Jésus-Christ, lorsque l’empereur romain Hadrien a fracassé la révolte juive Bar Kochba. Dans une insulte classique, il a donné à la terre les noms de ses deux ennemis traditionnels, les Syriens et les Philistins. Et ce territoire est devenu « Syria-Palestina », et il est encore appelé Palestine par les ennemis d’Israël.

Il convient également de noter que la déclaration mentionnait soigneusement la nécessité de protéger les droits des Arabes qui y vivaient à l’époque.

Duplicité diplomatique

Dans les années qui ont suivi la Déclaration Balfour, il pouvait être supposé que tout irait bien pour les Juifs. Ce n’était pas du tout le cas. L’année précédente, en mai 1916, un accord secret entre la Grande-Bretagne et la France avait été signé. Il s’agissait de l’accord Sykes-Picot et il est devenu la base de la future carte du Moyen-Orient.

Il décrivait la création de deux nouveaux états arabes, de Damas vers le sud jusqu’au Golfe d’Aqaba, où les Turcs Ottomans avaient régné. Le véritable objectif de l’infâme accord était d’établir un contrôle britannique, français et international sur le littoral méditerranéen et sur la rive occidentale du Jourdain.

Et donc, ce qui a commencé comme un cadeau du gouvernement britannique pour les Juifs, est devenu une série d’exercices de subterfuges politiques. Les planificateurs sionistes voulaient une seule chose, mais, les Britanniques en voulaient une autre.

La frontière occidentale de la carte sioniste de la Palestine (le nouvel Israël) courait de la côte méditerranéenne entre Rafah au sud et Sidon au nord. Sa nouvelle frontière orientale aurait couru le long du chemin de fer du Hedjaz, qui s’étend tout le long de Damas jusqu’à La Mecque. C’était une frontière naturelle qui aurait donné au nouvel Israël l’ancien territoire de Manassé, de Gad et de Ruben, situé le long de la rive est du Jourdain. Puisque le chemin de fer du Hedjaz traversait la ville d’Amman, la nouvelle frontière israélienne aurait approché, mais sans les inclure, les limites de cette ville qui est aujourd’hui la capitale de l’actuelle Jordanie.

En 1919 et en 1920, plus de dix mille immigrants juifs étaient venus en Palestine, principalement de Russie. En septembre 1920, en réponse à l’augmentation des émeutes arabes, les autorités britanniques ont imposé une limite à l’afflux juif à 16,500 personnes par année.

Jusqu’en 1921, un nombre croissant d’immigrants juifs sont revenus dans la terre. Les Arabes qui y vivaient ainsi que dans le territoire à l’est du Jourdain, appelé la Transjordanie par les Britanniques, ont commencé à manifester contre les Juifs. Cela comprenait un certain nombre d’attaques contre des colonies juives. En mai de la même année, le Haut-Commissaire Britannique, Sir H. Samuel (qui était lui-même un Juif) a ordonné l’arrêt de toute immigration juive. Les Britanniques ont commencé à exiger que l’arrivée des Juifs ne devrait « jamais dépasser la capacité économique de la Palestine à absorber les nouveaux immigrants. »

Les Arabes ont été apaisés, mais, les Juifs sont devenus inquiets. Dans la même année, Winston Churchill a été nommé Secrétaire Colonial du Gouvernement Britannique. Remarquant les objections des Arabes et leur résistance en général, il a conclu que le territoire à l’est du Jourdain devrait être fermé aux colonisations juives. Lui-même, et bien d’autres, estimaient que le territoire devrait rester culturellement arabe.

Écrivant aux Arabes Palestiniens le 28 mars 1921, il a dit, « […] Il est manifestement juste de dire que les Juifs, qui sont dispersés partout dans le monde, devraient avoir un centre national et un foyer national où certains d’entre eux peuvent être réunis. Et, où est-ce possible, ailleurs que dans cette terre de Palestine, avec laquelle, depuis plus de 3,000 ans, ils ont été intimement et profondément associés ? Nous pensons que ce serait bon pour le monde, bon pour les Juifs et bon pour l’Empire Britannique … »

S’il n’est considéré que jusqu’à ce point, la déclaration semblait bien mesurée et bienveillante pour les Juifs. Mais, il a continué avec un avertissement à peine voilé aux Juifs :

« […] Mais nous pensons aussi que ce sera bon pour les Arabes qui habitent en Palestine, et nous avons l’intention que ce soit bon pour eux, et qu’ils ne devront pas souffrir ou être supplantés dans le pays dans lequel ils habitent ou se voir refuser leur part dans tout ce qui fait leur progrès et leur prospérité. »

Cette année-là, Churchill a rencontré l’Émir Abdallah, le fils de Sharif Hussein, qui était déjà considéré comme une puissance en Transjordanie, et l’a convaincu de devenir le souverain de ce pays nouvellement créé à l’est du Jourdain.

Abdullah a déclaré aux Britanniques qu’il souhaitait contrôler le territoire tout le long jusqu’à la Mer Méditerranée, mais, ils l’ont persuadé de limiter son pouvoir à la Transjordanie. Et, ainsi est né ce que nous reconnaissons comme le Royaume Hachémite de Jordanie.

Les Britanniques se sont félicités d’avoir ramené la paix dans une région rebelle. Mais, après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et à la reprise de l’immigration juive, une série de guerres (1948, 1951, 1957, 1967, 1973) a contraint les dirigeants Hachémites (surtout le défunt roi Hussein) à faire face à un autre problème. Après avoir perdu contre Israël dans chacune de ces guerres, et dans les mineures qui ont suivi, un grand nombre de réfugiés se sont enfuis de l’autre côté du Jourdain.

Le libellé du mandat britannique avait identifié les Arabes vivant en Israël comme citoyens du nouveau pays de la Jordanie. En effet, après la création de l’état d’Israël en 1948, ils étaient devenus des citoyens avec la double nationalité d’Israël et de la Jordanie. Mais, après qu’Israël ait gagné chacune de ses guerres, de nombreux Arabes se sont enfuis vers la Jordanie.

Vague après vague, ces réfugiés de guerre ont afflué en Jordanie à partir du nouvel état d’Israël. Plus de trois millions étaient arrivés après la guerre du Kippour de 1973, et, près de quatre millions à l’heure actuelle. En outre, selon l’accord britannique de 1921, ils sont considérés comme des citoyens à part entière de la Jordanie, avec tous les droits civils.

À l’heure actuelle, l’économie jordanienne est tendue jusqu’au point de rupture. Le roi Abdallah II est confronté à des défis croissants de l’intérieur. Les coûts du logement, de l’éducation, de la santé et de l’emploi sont sur le point de casser sa tirelire.

Les Frères Musulmans

Comme si cela ne suffisait pas, la Jordanie est désormais considérée comme de plus en plus vulnérable à la marée montante de protestations islamiques qui déferlent de façon imprévisible sur l’ensemble du Moyen-Orient. Maintenant, la Jordanie, qui, durant 91 années depuis l’année fatidique 1921, a servi de pivot du soutien pour le mouvement « palestinien », est elle-même menacée d’effondrement.

Le « printemps arabe » est maintenant considéré pour ce qu’il est : La montée en puissance des Frères Musulmans.

En regardant en arrière, la déstabilisation actuelle du Moyen-Orient a commencé en décembre 2010, avec l’auto-immolation d’un manifestant gouvernemental en Tunisie. Des émeutes ont suivi dans de nombreux autres pays, dont, le Liban, Oman, le Yémen, l’Égypte, la Syrie et le Maroc. À la mi-janvier 2011, le gouvernement de la Tunisie a été renversé. Peu de temps après, des milliers de manifestants ont commencé à se rassembler à la place Tahrir du Caire, exigeant le renversement d’Hosni Moubarak. Leurs exigences ont été soutenues par le gouvernement américain et, à la mi-février, Moubarak a démissionné, propulsant ainsi l’Égypte entière entre les mains des Frères Musulmans.

Il ne fait aucun doute que ce groupe aimerait bien renverser Abdullah II, qu’ils considèrent comme modéré et pro-occidental. Cela leur donnerait le contrôle du flanc oriental d’Israël qui, lorsque relié à la terre qu’ils détiennent déjà le long de la frontière sud d’Israël (Égypte), placerait le gouvernement israélien dans un étau de mauvais augure.

Comme il l’a si souvent fait dans le passé, Israël serait forcé à une guerre comme seul moyen de préserver son existence.

Ironiquement, la création britannique de la Transjordanie en 1921 a ravivé tout le pays d’une autre « Transjordanie » plus ancienne. Celle-ci a été formée il y a 3,500 ans, quand les Israélites entrèrent dans la terre promise et s’y sont installés entre 1,200 et 1,400 ans avant Jésus-Christ. Les tribus de Manassé, de Gad et de Ruben étaient situées sur le territoire de l’autre côté du Jourdain. Le territoire de Manassé commençait près de la Syrie d’aujourd’hui, et Gad s’étendait à l’est du Jourdain vers Ammon, de nos jours, la Jordanie. Au sud de Gad, Ruben s’étendait de la rive est de la Mer Morte vers l’est. Et, au sud du territoire de Ruben, il y avait Moab et Édom.

« Une désolation perpétuelle »

Ainsi, la Jordanie moderne se trouve sur ces terres ancestrales, conçues à l’origine pour les Israélites.

Alors, qu’adviendra-t-il de la Jordanie ? Les experts disent que, comme l’Égypte de Moubarak et la Syrie de Bachar al-Assad, ses jours sont sûrement comptés. Ils disent que les Frères Musulmans, mouvement qui a été fondé en Égypte en 1928 comme mouvement panislamique, a les yeux sur ces territoires, tout comme ils l’ont fait pour l’Égypte, qu’ils contrôlent maintenant.

La devise du mouvement est : « Allah est notre objectif, le Coran est notre loi, le Prophète est notre chef; le djihad est notre voie, et la mort pour l’amour d’Allah est la plus élevée de nos aspirations. »

Sa première montée importante au pouvoir a été en 1936, en opposition à la domination britannique en Égypte. D’une manière étrange, les Britanniques, sous Churchill, ont donné à la Confrérie une forte motivation qui les a portés au pouvoir. Et, ce cycle de dominations semble avoir bouclé la boucle, et les fruits amers de l’occupation britannique une fois de plus menace l’existence même d’Israël.

Mais, en ce qui concerne les aspirations des Frères Musulmans dans la région, les prophètes bibliques disent que cela n’arrivera jamais.

Le prophète Sophonie prévoit le Jour du Seigneur. En regardant dans les quatre directions, il prononce un jugement sur les nations qui entourent Juda. De toute évidence, il parle d’un temps dans notre futur proche … la période des Tribulations. En regardant vers l’est, en direction de Moab et d’Ammon, il ne voit qu’une désolation absolue :

« J’ai entendu les injures de Moab et les outrages des enfants d’Ammon, quand ils insultaient mon peuple et s’élevaient avec arrogance contre ses frontières. C’est pourquoi, je suis vivant ! dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, Moab sera comme Sodome, et les enfants d’Ammon comme Gomorrhe, un lieu couvert de ronces, une mine de sel, un désert comme toujours; Le reste de mon peuple les pillera, le reste de ma nation les possédera. Cela leur arrivera pour leur orgueil, parce qu’ils ont insulté et traité avec arrogance le peuple de l’Éternel des armées. L’Éternel sera terrible contre eux, car il anéantira tous les dieux de la terre; Et chacun se prosternera devant lui dans son pays, dans toutes les îles des nations. » (Sophonie 2:8-11)

Il prévoit que ce qui est, aujourd’hui, la terre autour d’Amman, en Jordanie, sera un jour comme la terre qui se trouve maintenant à l’extrémité sud-ouest de la Mer Morte … la terre des anciennes Sodome et Gomorrhe. À cet endroit, nous ne trouvons rien d’autre que des déchets salés. Cette terre sera dévastée.

En outre, la guerre qui dévastera l’endroit semble être celle décrite par Ézéchiel dans sa fameuse prophétie de « Gog, le pays de Magog ». Les lendemains de cette bataille font naître des images de fumée, de feux et des déchets tordus d’armes détruites. Mais, le pire sera probablement les milliers et les millions de cadavres.

Remarquez l’emplacement de leurs sépultures dans le verset d’ouverture :

« En ce jour-là, je donnerai à Gog un lieu qui lui servira de sépulcre en Israël, la vallée des voyageurs, à l’orient de la mer; Ce sépulcre fermera le passage aux voyageurs. C’est là qu’on enterrera Gog et toute sa multitude, et on appellera cette vallée la vallée de la multitude de Gog. La maison d’Israël les enterrera, afin de purifier le pays; Et cela durera sept mois. Tout le peuple du pays les enterrera, et il en aura du renom, le jour où je serai glorifié, dit le Seigneur, l’Éternel. Ils choisiront des hommes qui seront sans cesse à parcourir le pays, et qui enterreront, avec l’aide des voyageurs, les corps restés à la surface de la terre; Ils purifieront le pays, et ils seront à la recherche pendant sept mois entiers. Ils parcourront le pays; Et quand l’un d’eux verra les ossements d’un homme, il mettra près de là un signe, jusqu’à ce que les fossoyeurs l’enterrent dans la vallée de la multitude de Gog. Il y aura aussi une ville appelée Hamona. C’est ainsi qu’on purifiera le pays. »  (Ézéchiel 39:11-16)

C’est au lendemain de la grande guerre que s’amorcera la période des Tribulations. Une multitude de combattants tomberont morts en chemin, laissant des champs d’ossements qui doivent être localisés et transférés dans un site d’enfouissement massif à l’est de la Mer Morte … « La vallée de Hamon-Gog », c’est la vallée de la multitude de Gog.

Cette purification de la terre d’Israël, qui doit prendre au moins sept mois, a pour destination les territoires de Moab et d’Ammon, qui sont décrits par Sophonie comme une désolation et par Ézéchiel comme un cimetière.

La Confrérie Islamique peut s’élever pour s’emparer du territoire aujourd’hui appelé la Jordanie, mais, ils ne le garderont pas longtemps. Comme d’autres groupes fanatiques avant eux, ils cherchent fanatiquement à détruire les Juifs. Au lieu de cela, ils seront eux-mêmes détruits de la même manière exacte qu’ils cherchaient à annihiler Israël.

http://www.prophecyinthenews.com/the-birth-and-death-of-modern-jordan/ 

Traduit pour PLEINSFEUX.ORG


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