La plate-forme électorale des Frères musulmans :« Tuez les Juifs »


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Par Joseph Klein – Le 30 novembre 2011

Les Égyptiens sont allés aux urnes en grand nombre cette semaine pour exprimer leur voix dans la première étape de leurs longues élections législatives qui vont s’étirer jusqu’au début de l’année prochaine. Pendant ce temps, les dirigeants militaires du pays ne semblent pas aller nulle part, à moins d’être contraints par les manifestations en augmentation et par la pression internationale.

Peu de gens parmi les centaines de milliers de manifestants qui ont envahi la place Tahrir au cours des derniers jours semblent faire confiance à l’intégrité du processus électoral, et ils ne pensent pas que cela pourrait signifier une plus grande liberté dans un avenir prévisible. Un électeur cité par le New York Times a résumé succinctement la situation quand il a dit : « C’est comme un jeu, c’est comme une imposture. Nous faisons semblant de voter. Je sais que ces élections ne signifient rien, mais j’y vais quand même. » Un autre a dit : « Il n’y a pas de justice, pas d’intégrité et aucune confiance. Mais je suis venu car alors j’aurai fait mon devoir, je vais donc demander et réclamer mes droits. »

Le principal bénéficiaire de ces élections sera selon toute vraisemblance les Frères Musulmans, dont les dirigeants ont formé une alliance de convenance avec le conseil du pouvoir militaire afin de s’assurer que les élections aient lieu comme prévues. Les Frères Musulmans, principale force de l’Égypte et organisation politique la mieux organisée, ne voulaient pas de retards qui donneraient à leurs adversaires l’occasion de rattraper leurs prouesses organisationnelles, gagnées pendant leurs nombreuses années dans la clandestinité dans laquelle les avait poussés le pouvoir sous Moubarak.

Nous avons eu un avant-goût de ce qui est à venir avec le rallye « tuer les juifs » des Frères Musulmans qui s’est tenu vendredi dernier au Caire. Selon un rapport de Ynet News, environ 5000 personnes ont rejoint le rallye à la mosquée la plus importante du Caire, la mosquée Al-Azhar. Continuellement, la foule scandait des passages du Coran jurant que « un jour nous tuerons tous les Juifs ».

Le rallye a été co-parrainé par l’Université Al-Azhar, que le président Obama avait appelé un « phare d’apprentissage » dans son discours au monde musulman en juin 2009 et par l’Union des Oulémas musulmans. Le dernier groupe est dirigé par le chef spirituel antisémite le plus virulent des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qui vient tout juste de revenir au Caire deux jours avant le rallye pour la première fois depuis son voyage de février quand il a prononcé son discours enflammé appelant, entre autres choses, à « la conquête de la mosquée al-Aqsa ».

Le rallye, baptisé « le vendredi du soutien d’Al-Aqsa », exigeait la promotion de la « bataille contre la judaïsation de Jérusalem », dans le respect de l’anniversaire de l’approbation du plan de partage pour la Palestine de 1947 de l’Organisation des Nations Unies que les Palestiniens et leurs partisans islamistes condamnent à ce jour.

L’Imam de la mosquée Al Azhar, Mohammed Ahmed el-Tayeb, a exhorté la foule : « La mosquée Al-Aqsa est actuellement sous une offensive des Juifs… Nous ne permettrons pas la judaïsation d’al-Quds [Jérusalem] par les sionistes. Nous disons à Israël et à l’Europe que nous ne permettrons pas à même une seule pierre d’être déplacée là-bas. »

Un journal égyptien, Egypt Daily News, a indiqué que Abdel Rahman Al-Mor, un membre du bureau consultatif des Frères Musulmans, a déclaré que « l’étape la plus importante pour une Palestine libre est la préparation de la jeune génération pour la bataille à venir. »

Eldad Beck, correspondant des affaires arabes de Ynet, a rapporté que les autres orateurs lors du rassemblement avaient livré « des discours passionnés et haineux contre Israël, pourfendant les occupants sionistes et les Juifs perfides ».

La foule était enflammée. En plus de leur récit du passage du Coran qui dit de « tuer les juifs », les manifestants ont scandé des idioties comme :

• « Tel-Aviv, Tel-Aviv, le jour du jugement est arrivé. »
• « Notre Aqsa bien-aimé, ton soleil ne se couchera jamais. »
• « L’Islam retrouve sa fierté ou nous mourons en martyrs ».

Le rallye a reçu très peu d’attention des médias occidentaux. Fonctionnant sous la bannière de leur parti nouvellement formé, Liberté et Justice, les Frères Musulmans tentent de projeter une image de modération entre les partis des salafistes islamiques ultraconservateurs et les libéraux dont la fraternité se caractérise comme des séculaires désireux de rejeter l’Islam dans l’ensemble. C’est comme s’ils adoptaient la stratégie de triangulation de l’ancien président Bill Clinton. Leur auditoire n’est pas seulement les électeurs égyptiens qui sont susceptibles de leur donner un assez grand nombre de sièges pour contrôler du Parlement égyptien. Leur public inclut également les dirigeants occidentaux et les fabricants d’opinions. Et ils réussissent bien.

Le New York Times a louangé « l’organisation et la sophistication inégalée » des Frères Musulmans dans la première page de son article du 29 novembre au sujet des élections égyptiennes. En effet, si une personne compte uniquement sur le New York Times pour obtenir des informations sur les Frères Musulmans égyptiens, elle pourrait penser qu’il n’y a aucune différence d’avec une organisation politique bien organisée des États-Unis :

Des groupes de jeunes membres étaient assis avec des ordinateurs portables à des points stratégiques, comme à l’extérieur des mosquées, près du Caire, afin d’aider les électeurs à localiser les bureaux de vote et d’aider tout le monde sauf pour fournir des informations sur les papiers publicitaires de leurs candidats.

Des lignes de douzaines de membres des Frères Musulmans portant l’insigne du parti nouvellement formé, Liberté et Justice, à l’extérieur des lieux de vote pour aider à maintenir la sécurité, et, dans certains endroits, fournissent des services comme aider des femmes âgées à intégrer leurs lignes désignées.

Le secrétaire général du parti, Mohamed Saad el-Katatni, a déclaré lundi soir que 40 000 membres s’étaient présentés pour sécuriser les lieux de vote au Caire, et, par la suite, les membres se sont portés volontaires pour nettoyer les déchets laissés derrière.
Le seul problème dans ce reportage sur cet esprit civique… est que ces comptes-rendus ignorent ce que représentent réellement les Frères Musulmans. La Fraternité des Frères Musulmans utilise le processus électoral de l’Égypte, soutenu par son alliance tacite avec les dirigeants militaires du pays, pour atteindre ses objectifs contre la liberté qui leur permettra d’imposer son idéologie islamiste à la société égyptienne et ensuite l’exporter, de concert avec l’Iran. Avec la charia et son jihadisme pour la guider. On peut s’attendre à ce que les islamistes institutionnalisent des persécutions continuelles contre les minorités religieuses comme les chrétiens coptes, marginalisent les femmes et répriment la liberté d’expression et la presse dans l’intérêt de protéger l’islam contre les blasphèmes. Lorsque leur pouvoir aura été consolidé au niveau national, les Frères Musulmans seront prêts à rejoindre l’Iran, le Hamas et le Hezbollah dans une campagne visant à détruire Israël.

Le Hamas, une branche des Frères Musulmans, a une affinité particulière avec son parent. Le porte-parole du Hamas, Taher al-Nunu, a dit, « Nous avons les mêmes éthiques que les Frères Musulmans, les principes sont les mêmes. »

La stratégie de triangulation des Frères Musulmans est efficace. Ils réussissent à se positionner eux-mêmes pour les électeurs de l’Égypte et pour les dirigeants occidentaux et pour les médias comme une forme modérée de l’islam. En le comparant à Al-Qaïda, leurs tactiques pour obtenir le pouvoir sont actuellement moins violentes. Mais leurs objectifs visés sont les mêmes.

Comme le parti nazi l’a fait dans les années 1930, les islamistes iraniens l’ont fait en 1979 et le Hamas l’a fait en 2006, les Frères Musulmans sont embarqués dans un détournement du processus électoral pour anéantir toute chance de libertés démocratiques en Égypte. Et nos propres dirigeants les aident à y parvenir, venant dangereusement près d’embrasser pleinement le leadership des Frères Musulmans dans un gouvernement civil nouvellement élu en Égypte comme une alternative «démocratique» au régime actuel.

http://frontpagemag.com/2011/11/30/the-muslim-brotherhoods-kill-the-jews-election-platform/print/

Traduit par Oscar Blais

[Actuellement, alors que le premier tour des élections vient d’avoir lieu la fin de semaine dernière et que les premiers blocs d’urnes sont comptées, les Frères Musulmans sont donnés gagnants avec une majorité de 36% des voix. En revanche, les salafistes, des islamistes intégristes, ont créé, eux, la surprise. Leur parti El-Nour a fait ainsi une percée inattendue, remportant près de 25% des suffrages et faisant mentir les pronostics qui le créditait de 5 à 10% seulement. Ces deux mouvements islamistes devancent de loin Le Bloc égyptien, une coalition de partis libéraux et laïcs, qui n’a réussi à séduire que 13% des électeurs. Si les Frères Musulmans paraissent pour le moment les plus modérés, leur nécessaire alliance avec El-Nour amènera-t-elle, à terme, l’imposition de la charia et l’abolition de cette nouvelle « démocratie » égyptienne? Car pour les salafistes, seuls Allah et la charia sont à même d’imposer la justice et la loi dans le pays.

En regardant de plus près les récentes élections en Tunisie et au Maroc qui ont elles aussi porté au pouvoir des partis musulmans, ainsi que la charia que prévoit installer le Conseil de Transition en Libye, il y a lieu de se demander si tout le nord africain ne basculera pas dans des régimes intégristes comme ceux d’Arabie Saoudite, ou encore pire, comme celui d’Iran. Si tel devait être le cas, les valeurs que nos pays occidentaux espéraient voir se répandre dans la région en l’aidant à faire la révolution risquent d’être aux antipodes de l’aspiration générale de ces peuples arabes.]

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