MESSAGE DE L’IRAN


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L’Iran a envoyé un message après la mort de son général en Irak.  Une révélation franche de l’implication passée et future de l’Iran en Irak.

Par Anthony Chibarirwe – Le 12 janvier 2015

Le Corps des Gardes de la Révolutionnaire Islamique de l’Iran n’était pas trop timide pour avouer une de ses plus grosses pertes en Irak, quand il a annoncé la mort d’un de ses généraux, Hamid Taqavi.  Bien au contraire, le Corps des Gardes de la Révolution Islamique de l’Iran a largement diffusé la mort du général Hamid Taqavi et pour une bonne raison.

Le Brigadier Général Hamid Taqavi a été tué le 27 décembre 2014 par un tireur de l’État Islamique dans la ville irakienne de Samarra, au nord de Bagdad.

L’Iran annonce rarement de telles pertes, mais ils l’ont fait le 28 décembre, et c’était la première fois que l’Iran confirmait la mort d’un commandant en Irak.  En fait, le général Hamid Taqavi était le plus haut iranien à être tué à l’extérieur de l’Iran depuis la guerre 1980-1988 entre l’Iran et l’Irak.

Il semble que l’Iran ait publicité la mort du général Hamid Taqavi afin d’envoyer trois puissants messages subtils au sujet de ses infiltrations passées, présentes et futures dans les affaires nationales irakiennes.

1.      l’Iran est profondément impliqué en Irak

Hamid Taqavi était un général de haut rang des Forces Qods, le bras des Forces Spéciales du Corps des Gardes de la Révolution Islamique de l’Iran, qui se spécialise dans les opérations secrètes à l’étranger.  Il était aussi un vétéran de la guerre entre l’Iran et l’Irak.  Selon Sepah News, l’agence de nouvelles du Corps des Gardes de la Révolution Islamique de l’Iran, le général Hamid Taqavi « était un des décideurs au cours de la guerre entre l’Iran et l’Irak, et il était un loyaliste de la République Islamique de l’Iran ».  L’agence a ajouté : « Il était également un des courageux révolutionnaires qui ont combattu les ennemis de l’Islam ».

Le général Hamid Taqavi a combattu contre « les ennemis de l’Islam » principalement en Irak.  Lors de ses funérailles, il a été loué pour avoir aidé à créer la Brigade Badr, qui a combattu contre Saddam Hussein pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak.  La Brigade Badr reste aujourd’hui la plus importante milice favorable à l’Iran en Irak.  Hamid Taqavi a également fondé les moudjahidines irakiens, qui ont également combattu contre Saddam Hussein.

Un officiel iranien qui a fait son éloge aux funérailles du général Hamid Taqavi, au nom des Forces Qods, le Commandant Qassem Suleimani a déclaré que, ces derniers mois, le général Hamid Taqavi avait préparé les opérations contre les forces de l’État Islamique à Samarra, dans les régions protégées autour du Tigre, et avait sécurisé la route de Bagdad à Kerbala, une ville à 60 miles au sud-ouest de Bagdad.

Qassem Suleimani a été largement crédité pour avoir empêché l’Irak de tomber entre les mains de l’État Islamique.

2.      L’Iran a le droit de participer l’Irak

Le Ministère de la Défense de l’Iran a écrit que « Taqavi est devenu un martyr tout en accomplissant son devoir en tant que conseiller militaire dans la lutte contre les terroristes révisionnistes de l’État Islamique, une fin glorieuse à un long service précieux pour faire avancer la cause de la Révolution Islamique de 1979 en Iran ».

En Irak, le général Hamid Taqavi formait des soldats irakiens et des militants Chiites combattant l’État Islamique à Samarra.  (L’Iran a également armé et formé des combattants kurdes dans le nord de l’Irak.)

Samarra est le foyer de plusieurs sanctuaires considérés comme saints par les Chiites, et des officiels iraniens ont insisté pour dire que ces sanctuaires Chiites sont une ligne rouge qui ne doit jamais être franchie sans en subir les répercussions. Samarra est à seulement 80 miles au nord de Bagdad.  Il semble que le plan de l’État Islamique est de prendre Samarra, puis, d’encercler et d’assiéger Bagdad tout en démoralisant les musulmans Chiites en profanant leurs sanctuaires.

Mais, l’Iran contrecarre ces efforts, avec la bénédiction de l’Irak.  L’Irak a besoin de « l’aide de la participation et du soutien » de l’Iran, selon le Ministre de la Défense de l’Irak, Khaled al-Obeidi.  « Nous voyons l’augmentation du soutien de l’Iran envers les forces armées irakiennes comme une nécessité stratégique », a déclaré Khaled al-Obeidi, le 29 décembre 2014.

3.      L’Iran va s’impliquer davantage en Irak

Le réseau médiatique Rudaw des Kurdes a rapporté : « Le groupe d’opposition iranien, Moudjahidine-e-Khalq, a mis en garde contre le nombre croissant des Forces Quds de l’Iran opérant en Irak, en affirmant que Téhéran utilisait les combats contre l’État Islamique pour s’implanter en Irak ».

L’Iran est en train de s’implanter par des forces d’élite au sol, des frappes aériennes, de l’aide militaire d’une valeur de 1 milliard de dollars, et plus de 1000 conseillers, des conseillers militaires comme le général Hamid Taqavi.

Alors que les déclarations du Corps des Gardes de la Révolution Islamique de l’Iran disent seulement que le général Hamid Taqavi a été « martyrisé » au cours de ses « missions consultatives », certaines indications laissent croire que ce n’était pas tout ce qu’il faisait en Irak.  Selon DEBKAfile, le général Hamid Taqavi agissait comme « commandant en chef des milices Chiites irakiennes de l’Iran, qui combattent l’État Islamique ».

Aux funérailles d’Hamid Taqavi, Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale de l’Iran, a déclaré, « Si Hamid Taqavi et ses collègues ne donnent pas leur sang à Samarra, nous devrons donner notre sang dans les villes iraniennes de Sistan, d’Azerbaïdjan, de Shiraz et d’Ispahan ».  En d’autres termes, les Iraniens doivent verser leur sang en Irak afin que les autres Iraniens n’aient pas à verser leur sang en Iran.

Rien d’étonnant à ce que le président iranien, Hassan Rohani, ait tourné en dérision les États-Unis pour avoir ordonné de simples frappes aériennes contre l’État Islamique.  « Les Américains ont-ils peur d’avoir des pertes sur le terrain en Irak ? » a raillé Hassan Rouhani le 17 septembre 2014, dans une entrevue avec NBC.  De toute évidence, l’Iran n’a pas peur d’avoir des pertes dans son personnel militaire iranien sur le terrain en Irak.

En écrivant pour IranWire, Reza HaghighatNejad observait,

« Taqavi et d’autres pourraient ne pas être des noms familiers en Iran, légèrement éloignés des machinations quotidiennes des opérations militaires nationales et de la scène politique en mutation.  Mais, dans l’ombre, ils ont prospéré.  Et, seulement de temps en temps, le public peut avoir un aperçu de l’ampleur de la puissance dont ils disposent et la façon dont ils ont contribué à façonner l’Iran d’aujourd’hui, ainsi que son avenir. »

Il y avait un message précis que l’Iran a envoyé au sujet de son engagement en Irak, et le monde ne sera pas capable de l’ignorer bien longtemps.  Ali Khedery, un consultant stratégique qui a conseillé plusieurs ambassadeurs américains en Irak, a averti que « l’État Islamique sera vaincu.  Le problème est que, par la suite, il y aura encore une douzaine de milices, bien endurcies par des décennies d’expérience de combat, financées par le pétrole de l’Irak et commandées où au moins fortement influencées par le Corps des Gardes de la Révolution Islamique de l’Iran.  Et, ils seront les derniers à se tenir debout ».

L’Iran est en Irak pour y rester.  L’Iran vient de perdre un commandant de haut rang à l’État Islamique, sans doute l’entité terroriste la plus barbare des temps modernes.  Surveillez bien alors que l’Iran utilise ces pertes pour justifier et pour  légitimer son engagement en Irak, à la fois passé et présent.  Cela fait partie de la stratégie de l’Iran pour dominer l’Irak et le Moyen-Orient.

Source : https://www.thetrumpet.com/article/12348.2.0.0/middle-east/iran/the-message-iran-sent-following-the-death-of-its-general-in-iraq

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

 

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