OFFENSIVE EUROPÉENNE


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Les gouvernements européens préparent une offensive contre les réfugiés.

Par Marianne Arens – Le 28 janvier 2016

Lors d’une réunion cette semaine à Amsterdam, les Ministres Européens de l’Intérieur et de la Justice ont cherché à se surpasser les uns les autres avec des suggestions quant à savoir comment l’afflux de réfugiés désespérés du Moyen-Orient pourrait être arrêté.  Aucune mesure n’était trop brutale pour l’examen.

Les propositions s’étendaient de la fermeture hermétique des frontières avec le stationnement des troupes de la Frontex, même contre la volonté des gouvernements nationaux, ainsi que la construction de camps de concentration pour des centaines de milliers de réfugiés.

La Grèce est arrivée sous des attaques soutenues de plusieurs ministres qui ont demandé son expulsion de la zone Schengen, qui garantit la libre circulation dans l’Union Européenne, si Athènes ne réduit pas le nombre de réfugiés transitant par le pays vers l’Europe.

Une grande proportion des réfugiés du Moyen-Orient risque le voyage dangereux et souvent mortel de la Turquie vers les îles proches de la Grèce  avant de traverser la Grèce et de quitter l’Union Européenne à la frontière de la Macédoine.  Après avoir voyagé à travers la Macédoine et la Serbie, ils entrent à nouveau dans l’Union Européenne à travers la Hongrie, la Croatie et la Slovénie, avec de nombreux réfugiés cherchant à accéder à l’Allemagne.

Malgré les températures glaciales de l’hiver et des mers agitées, jusqu’à 2000 réfugiés traversent encore la Mer Égée quotidiennement vers les îles grecques. Selon les chiffres de l’Union Européenne, le 23 janvier, plus de 44000 personnes avaient déjà atteint l’Europe de cette manière en 2016 à partir de la Turquie.  Le nombre de réfugiés comptés comme morts ou disparus était 149.  Au cours de la nuit du 22 janvier seulement, 42 personnes se sont noyées en essayant de faire le voyage, ce qui incluait 18 enfants.

Cette route doit être arrêtée.  Les ministres ont exigé un renforcement important de la frontière nord de la Grèce avec la Macédoine par les forces de la Frontex, et ont convenu de renforcer les contrôles aux frontières dans l’espace Schengen jusqu’à la fin de 2017.

La Grèce a reçu l’ultimatum de limiter le nombre de réfugiés ou de faire face à l’expulsion de la zone Schengen.  Le Ministre de l’Intérieur de l’Allemagne, Thomas de Maizière, a déclaré après la réunion : « Nous exigeons une réduction permanente, visible et soutenue du nombre de réfugiés, et cela doit être visible dans les semaines à venir. »

Thomas de Maizière a continué en disant qu’il doit être clair que l’agence de protection des frontières, la Frontex, pourrait agir à la place d’un état-membre pour sécuriser la frontière.  Le Ministre de l’Intérieur de l’Allemagne n’a pas exclu l’expulsion de la Grèce de la zone Schengen.  « Nous allons mettre de la pression sur la Grèce pour qu’elle fasse ses devoirs », a-t-il menacé.

Theo Francken, Secrétaire d’État pour l’Asile et l’Immigration de la Belgique, a évoqué la possibilité d’une « installation fermée » en Grèce pour 300.000 réfugiés.  Cette installation devrait être sous l’administration de l’Union Européenne, parce que « les structures gouvernementales de la Grèce étaient de toute évidence trop faibles », a déclaré l’homme politique belge.

La proposition de Theo Francken équivaut à la transformation de la Grèce en un camp de concentration géant, avec la création d’un ghetto pour les réfugiés au niveau d’une ville de taille moyenne.  Rien de comparable n’a été vu en Europe depuis la fin de l’ère nazie.

La fermeture de la frontière entre la Macédoine et la Grèce, avec l’assistance des forces de la Frontex, a été soutenue par le Premier Ministre de la Hongrie, Victor Orban, qui, depuis des mois, a exigé la mise en place d’une clôture frontalière massive à la frontière nord de la Grèce.  Le Premier Ministre de la Slovaquie, Robert Fico, a également donné son appui.  Selon un rapport par le magazine Der Spiegel, la Hongrie, la République Tchèque et la Slovaquie ont déjà déployé leurs propres forces policières à cette frontière et la Hongrie a fourni de vastes matériaux pour la construction d’une clôture permanente.

Mardi, le parlement du Danemark a adopté une loi pour confisquer les objets de valeur des demandeurs d’asile.  La police va maintenant être en mesure de saisir les biens des réfugiés d’une valeur de plus de 10.000 couronnes (€ 1340) pour couvrir les frais du logement et de la nourriture.  La proposition initiale était de confisquer tous les biens au-dessus d’une valeur de 3.000 couronnes.  En outres le temps est venu ou les migrants devront attendre avant d’appliquer, pour que les responsables puissent les joindre avec une prolongation d’une a trois années ; les permis de résidences temporaires seront raccourcis et les conditions d’obtention d’un permis de séjour permanent seront plus difficiles.

Avec des comparaisons faites aux mesures prises à l’encontre des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale, le gouvernement danois a répondu en expliquant que cela était la façon dont les citoyens danois sans emploi étaient déjà traités !  Cependant, le Danemark est loin d’être le seul à prendre de telles mesures fascistes.

La Suisse a saisi les biens de 100 personnes en 2015, selon des modalités analogues à celle du Danemark, mais, elles étaient encore plus basses à € 900. Les états du sud en Allemagne mettent déjà en œuvre des mesures similaires, avec la Bavière confisquant tous les biens au-delà de € 750 et Bade-Wurtemberg en excès de seulement € 350.

Le gouvernement Syriza, en Grèce, a déjà pris les devants sur  l’Union Européenne en imposant des mesures d’austérité sauvages contre les travailleurs.  Maintenant, ils leur disent d’agir avec une brutalité similaire contre les réfugiés.

Le Ministre de l’Immigration de la Grèce, Ioannis Mouzalas, a répondu en déclarant que certains membres de l’Union Européenne étaient d’avis que les réfugiés devraient se noyer, tandis que le Ministre des Affaires Étrangères, Nikos Kotzias, a déclaré clairement qu’il comprenait ce qui était attendu quand il s’est plaint au journal TAZ de l’Allemagne, « Si nous voulons arrêter les réfugiés, nous allons devoir faire la guerre contre eux.  Nous allons devoir les bombarder, couler leurs bateaux et laisser les gens se noyer ».

Le franchissement de la frontière entre la Grèce et la Macédoine est déjà une expérience traumatisante pour les réfugiés.  Les immigrants sont régulièrement intimidés et battus par la police.  Un récent rapport de l’organisation allemande de soutien aux réfugiés, ProAsyl, a démontré que la fermeture des frontières dans les Balkans a eu des conséquences destructrices et même mortelles pour les réfugiés.  La réunion d’Amsterdam dit clairement que ce résultat est souhaité et en ligne avec les méthodes envisagées.

Selon le rapport, des dizaines de milliers de réfugiés ont déjà été retournés en Grèce à partir de la Macédoine, où ils se retrouvent avec rien et forcés de vivre dans les rues.

A Athènes seulement, il est presque impossible de s’enregistrer en tant que demandeur d’asile.  Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés était au courant de seulement 1.150 places d’hébergement à Athènes pour une moyenne de 10.000 demandeurs d’asile par année.  Ceux qui n’enregistrent pas une demande d’asile risquent d’être arrêtés et détenus dans un camp de déportation de la Grèce.

Athènes a blâmé le gouvernement d’Ankara pour le nombre de personnes traversant la Mer Égée, tandis que le gouvernement de la Turquie a déclaré qu’il n’avait pas les capacités pour sécuriser toute la côte.  L’Union Européenne tente depuis un certain temps d’encourager la coopération avec la Turquie sur la question des réfugiés et a promis € 3 milliards d’aide, qui doit encore être payés.

Il y a actuellement 2,5 millions de personnes en Turquie qui ont fui les zones de guerres au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  Seulement environ 250.000 d’entre eux sont dans des camps déjà existants.  La Turquie ne reconnaît pas pleinement la Convention de Genève sur les Réfugiés et les réfugiés ne peuvent pas y travailler ni envoyer leurs enfants à l’école.

Des millions de personnes en Europe aujourd’hui sont superflues et malvenues. Les politiciens et les journalistes discutent ouvertement de la meilleure manière dont les réfugiés peuvent être dissuadés, détenus, canalisés et poussés d’un endroit à un autre, comme s’ils discutaient d’animaux ou de marchandises.  En fait, ils conspirent contre des gens qui voient un avion comme le seul moyen de sortir de la misère créée par les guerres impérialistes menées par les États-Unis et leurs alliés européens qui ont dévasté le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Afrique du Nord.

Source : GlobalResearch

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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