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Les armes nucléaires n’ont pas disparu.

Par Loren Thompson – Le 13 janvier 2015

Voici un article d’actualité que vous pourriez avoir manqué ces derniers temps. Les « plans apocalyptiques » sont en cours de modernisation. Quatre postes E-4B  du commandement aérien, qui seraient utilisés par les dirigeants américains pour gérer les opérations militaires lors d’une guerre nucléaire, recevront des mises à jour des communications pour améliorer leur « connectivité » en cas d’un conflit, ce qui pourrait signifier la fin de la civilisation telle que nous la connaissons.

La raison pour laquelle vous auriez manqué cette histoire se trouve dans le fait que personne ne l’a relayé, à part « InsideDefense.com ». Les médias nationaux étaient bien trop occupés à couvrir des questions plus importantes, comme les efforts des agents nord-coréens occupés à supprimer un film comique de Sony qui insulte leur Cher Dirigeant, et encore l’attaque contre un magazine satirique français par une équipe hétéroclite d’extrémistes. Comment un Armageddon nucléaire pourrait rivaliser avec ça ?

Par souci d’équité, les améliorations proposées au « centre national des opérations aéroportées » ne sont qu’une partie de la demande de reprogrammation de routine que le Pentagone a soumise au Congrès. Mais, combien de fois n’importe quel aspect du complexe nucléaire de la nation peut-il voir la lumière du jour dans les médias nationaux ? Autre que les scandales et un déplacement occasionnel de ces armes, les médias ont décidé d’ignorer totalement la façon la plus probable par laquelle l’Amérique pourrait un jour disparaître à jamais.

Ce n’est pas le cas pour les militaires américains. Un des quatre avions de l’apocalypse est maintenu en alerte continuellement et est opérationnel à toute heure. Les avions sont conçus pour rester dans les airs une semaine avec des ravitaillements en vol. Tout l’équipement embarqué est protégé contre les effets nucléaires, y compris les fenêtres du poste de pilotage qui sont recouvertes de grillages similaires à ceux de votre four à micro-ondes. S’ils doivent entrer en service à cause d’une crise nucléaire, les Boeing 747 fortement modifiés pourraient transporter chacun un équipage de plus d’une centaine de spécialistes de gestion du conflit, avec des communications transmises par liaisons satellites et une antenne de métal s’étendant sur cinq miles (environ 8 km) derrière les avions. Si le président et le secrétaire à la défense ont été tués, il y a des plans en place pour déléguer le commandement au plus haut responsable encore disponible.

Les planificateurs militaires des États-Unis prennent cette menace tellement au sérieux que lorsque le président va à l’étranger, un des avions de l’apocalypse le suit toujours. L’avion doit être à proximité en tout temps, tout comme les aides militaires se trouvant à quelques mètres du président, avec les codes de lancements des armes nucléaires et des équipements de communication. Des dispositions similaires ont été faites en Russie, afin de maintenir la plupart de ses missiles balistiques intercontinentaux sur un état d’alerte élevé, de peur de perdre l’initiative si les États-Unis décidaient de frapper en premier.

Les Russes ont amélioré la survie de leurs missiles à longue portée par le déploiement de plusieurs d’entre eux sur des lanceurs mobiles, qui sont moins vulnérables que des silos fixes. Mais, vous n’en avez probablement pas entendu parler non plus, alors laissez-moi vous en parler. La plupart des missiles sera probablement équipé de quatre têtes nucléaires qui peuvent cibler indépendamment. Nous ne connaissons pas la force explosive de chaque ogive, toutefois, un standard typique de la force stratégique russe est d’environ 500 kilotonnes, soit l’équivalent d’un demi-million de tonnes d’explosifs conventionnels.

Cependant, il n’y a rien de conventionnel avec les armes nucléaires. Quand une munition classique explose, elle chauffe le voisinage immédiat à quelques milliers de degrés. La chaleur d’une explosion nucléaire, en son épicentre, s’apparente davantage à des dizaines de millions de degrés. Donc, si une de ces têtes nucléaires de 500 kilotonnes explose à un mile (1.6 km) au-dessus de Boston ou de Dallas, tout est détruit dans ce rayon, de lourds dommages s’étendent sur trois miles (4.8 km), et les incendies seront généralisés sur cinq miles (8 km). Ceci n’aura pas d’importance pour quiconque vit près de Ground Zero ; Ces gens seront tués instantanément par les effets de l’explosion ou la tempête de feu soufflée par le vent qui se propagera plus vite qu’ils peuvent s’échapper (la vitesse du vent initial : 700 miles à l’heure ou env. 1100 km/h). Les gens vivant plus loin attendront plus longtemps avant de succomber aux effets des radiations rapides et retardées. Les appareils électroniques seront désactivés sur une centaine de miles (env 160 km) dans toutes les directions en raison de l’impulsion électromagnétique générée par l’explosion.

Et, c’est là seulement les effets d’une ogive nucléaire. La Russie en possède plus de 2000 capables d’atteindre l’Amérique, un fait qui ne changera à peu près pas, même si les accords de contrôle des armes sont mises en œuvre. C’est en fait une grande amélioration sur ce qui existait à la fin de la guerre froide, quand la Russie avait plus de 40000 armes nucléaires stratégiques et tactiques dans son arsenal ; Le nombre a diminué de 90% aujourd’hui, si vous ne comptez pas les armes en attente de démontage.

Cependant, il y a des choses qui sont susceptibles de rester prévisible dans un avenir proche, parce que vous avez sans doute entendu parler que Washington et Moscou ne s’entendent pas très bien de nos jours. En fait, les relations actuelles sont tellement mauvaises que beaucoup de personnes, dans la capitale russe, craignent une attaque de l’Occident, ce qui est une des raisons pour laquelle les forces des missiles stratégiques sont maintenues en état d’alerte élevée. La probabilité de nouveaux accords sur ces armes, dans les circonstances actuelles, n’est pas évidente. En outre, la stratégie de contrôle des armes des États-Unis est fondée sur une série d’hypothèses sur la façon de stabiliser l’équilibre stratégique, qui nécessite de donner à la Russie une capacité de « destruction assurée » contre l’Amérique, alors les accords sur ces armes ne vont pas éliminer le spectre de la guerre nucléaire. Les experts militaires américains croient que si les arsenaux de chaque des 2 côtés descendent en dessous de mille ogives « livrables », la tricherie sera encouragée par la perspective d’obtenir un avantage militaire en cas d’un futur échange nucléaire.

Ainsi, la principale protection des Américains contre une agression nucléaire russe, aujourd’hui, est la prise de conscience de la part de Moscou que les forces américaines pourraient déclencher une attaque surprise, puis riposter en étendant la destruction dans la Patrie. Cette stratégie semble susceptible de bien fonctionner aussi longtemps que les dirigeants russes sont rationnels et ne font pas d’erreurs de calcul dans une crise. S’ils sont fous, où sujets à des erreurs, où perdent le contrôle de leur arsenal au cours d’une période d’instabilité, alors tous les paris sont ouverts. Vous voyez, une hypothèse corollaire de la façon dont les États-Unis exercent actuellement la dissuasion nucléaire est que la totalité du territoire des États-Unis ne peut pas être bien défendu. Cela pourrait inquiéter les Russes sur la crédibilité de leur effet dissuasif, conduisant à une course déstabilisatrice aux armements.

Nous voilà donc apparemment condamnés à vivre avec la possibilité d’une guerre nucléaire indéfiniment. Seulement dix des ogives nucléaires de l’arsenal russe, ciblées de manière optimale, pourraient provoquer l’effondrement du réseau électrique américain. Cinquante ogives seraient suffisantes pour rendre inhabitables chaque ville des États-Unis avec une population de plus d’un demi-million d’âmes. Deux cent ogives anéantiraient effectivement toute l’économie américaine, en détruisant tous les principaux transports, les communications, les réseaux médicaux et financiers. Rien ne garantit que la nation ne pourrait jamais se remettre d’une telle catastrophe (peut-être que la Chine pourrait ramasser les morceaux).

Pourquoi cette histoire n’obtient-elle pas plus d’attention, car c’est la seule menace d’origine humaine qui pourrait vraiment effacer notre civilisation ? Une raison qui semble possible vient du fait que les gens pensent que la guerre nucléaire est très peu probable, un manque d’imagination, comme l’a dit Thomas Friedman après les attaques du 11 septembre 2001. Une autre raison peut-être, c’est qu’ils ont tout simplement pris l’habitude du danger et qu’ils préfèrent ne pas penser à l’impensable. Mais, une troisième possibilité, qui devrait être vérifiée, c’est que la majorité des Américains croient qu’ils sont bien défendus contre des attaques nucléaires, même si, dans la définition du bon sens de ce terme, ils ne le sont pas.

D’une certaine manière, les Américains sont arrivés à un moment de leur histoire où ils dépensent des centaines de milliards de dollars pour assurer la sécurité des pays de l’autre côté du monde, mais n’ont pratiquement aucune protection contre le seul danger qui pourrait anéantir tout ce qu’ils chérissent. Ce n’est pas seulement une catastrophe en attente de se produire, c’est une cause politique en attente d’être adoptée.

Source : http://www.forbes.com/sites/lorenthompson/2015/01/13/a-doomsday-plane-reminder-nuclear-weapons-havent-gone-away/

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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