SOMMET DE PARIS


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Le Sommet de Paris sur le Climat est à propos d’argent, de pouvoir et d’une révolution économique.  Si vous pensiez que les négociations sur le climat de Paris étaient au sujet des émissions de carbone et pour sauver la planète, vous avez été dupé.

Par Robert Morley – Le 3 décembre 2015

Le président des États-Unis, Barack Obama, est arrivé en France lundi pour assister à la Conférence sur les Changements Climatiques de l’Organisation des Nations Unies de 2015 à Paris.  Dans son discours d’ouverture, il a présenté ses excuses au monde pour la manière dont l’Amérique a aidé la cause des réchauffements climatiques.  Il a dit être venu personnellement à la conférence « comme le dirigeant de la plus grande économie mondiale et le deuxième plus grand émetteur pour dire que les États-Unis reconnaissent non seulement leurs rôles dans la création de ce problème mais, que nous assumons notre responsabilité de faire quelque chose à ce sujet. »

Donc, qu’est-ce que l’Amérique va faire à ce sujet ?

Le président a encouragé les dirigeants mondiaux à cesser de brûler du pétrole et d’autres combustibles fossiles en disant que la meilleure façon de lutter contre le terrorisme de l’État Islamique d’Irak et de Syrie est de signer un accord sur le climat qui va arrêter le monde de se réchauffer.  Ce serait une « action de défiance » contre le terrorisme, a-t-il dit.

Mais, ne vous laissez pas berner, les pourparlers de Paris ne sont pas principalement pour sauver des vies, pour prévenir la guerre civile, ou arrêter le réchauffement de la Terre.  Peut-être que la grande majorité des gens qui croient aux réchauffements climatiques d’origine humaine l’espèrent.  Beaucoup d’hommes politiques aimeraient que vous pensiez ainsi.  Mais, pour la plupart des dirigeants mondiaux, les négociations ont peu de choses à voir avec la prévention des changements climatiques.

Cependant, les pourparlers sont à propos de l’argent et du pouvoir.  Il s’agit de fomenter une révolution.  Et, il s’agit de géopolitique à son plus féroce.

En février, la secrétaire exécutive de la Convention cadre de l’Organisation des Nations Unies sur les Changements Climatiques a révélé la véritable motivation derrière les négociations de Paris sur le climat.

Elle a dit : « C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que nous nous imposons nous-mêmes la tâche intentionnellement dans une période de temps définie, de changer le modèle de développement économique qui a régné pendant au moins 150 ans, depuis la Révolution Industrielle … Ceci est probablement la tâche la plus difficile que nous nous ayons jamais donnée, qui est de transformer intentionnellement le modèle de développement économique pour la première fois dans l’histoire humaine. »

Le Sommet sur le Climat à Paris est pour révolutionner le système économique mondial.  Et quel est ce système ?  Le Capitalisme.

Comme l’a dit le Pape François lundi : Le monde se dirige vers un « suicide » si un accord sur le climat n’est pas atteint.  « L’Afrique est une victime » a-t-il dit.  « L’Afrique a toujours été exploitée par d’autres puissances … il y a certains pays qui veulent seulement les grandes ressources de l’Afrique.  Mais, ils ne pensent pas à développer les pays à créer des emplois.  L’Afrique est un martyr, un martyr de l’exploitation de l’histoire ».

Ainsi, l’Afrique est « embourbée dans la pauvreté et l’injustice sociale », a-t-il dit.  Cela doit changer.

Selon le Pape François, un monde qui se meurt justifie une action extrême.

Le capitalisme a augmenté les inégalités et a provoqué la destruction de l’environnement pour le « profit à tout prix », a dit le pape à une foule plus tôt cette année.  Le capitalisme est « le fumier du diable », a-t-il dit.

Mais, le pape est juste une force derrière le sommet de Paris, même s’il s’agit d’une puissante force.

Il suffit de jeter un regard sur les différentes manifestations sur les changements climatiques qui ont lieu partout dans le monde.  Elles sont pleines d’anticapitalistes, de socialiste et de militants de plus en plus ouvertement communistes.  Et, ces gens ne sont pas seulement des supports, ce sont les organisateurs des manifestations.

« Changement de système, pas un changement de climat » est le message derrière ce mouvement.  Beaucoup s’appellent des « éco socialistes ».  Croyez-vous toujours que ces gens ne sont pas à la recherche d’une révolution ?

Comme le disait le conférencier principal  lors de l’important rassemblement populaire de l’an dernier sur le climat à Oakland :

« Ce à quoi nous sommes confrontés est un problème systémique.  Un conflit entre deux systèmes. »

« Le premier est le système environnemental qui soutient la vie sur terre. Ensuite, il y a le système économique du capitalisme qui attaque la stabilité de notre environnement.  Le capitalisme et un environnement sain ne peuvent coexister ! … »

« Nous allons devoir perturber et transformer le système capitaliste.  Alors, c’est pourquoi nous disons : Un changement de système, pas un changement de climat ! »

Et, qui est le plus grand pourvoyeur du capitalisme ?  Où est la maison des méchants capitalistes qui ont besoin d’être détruits ?

Selon les écologistes traditionnels, le système économique de l’Amérique est enraciné dans le colonialisme et l’esclavage et est basé sur l’exploitation.  Et, il doit être détruit.

Donc, il est plus que bizarre qu’un président américain embrasserait aussi fortement un mouvement dont l’objectif déclaré est de détruire le modèle économique qui définit la manière de vivre de l’Amérique.  C’est cet anticapitalisme/anti-américanisme flagrant véhiculé par le mouvement des changements climatiques qui a conduit les administrations précédentes à rejeter les négociations du Protocole de Kyoto et d’autres accords environnementaux.

L’Amérique n’a rien à gagner dans ces discussions, à moins que vous croyiez que le système de l’Amérique a besoin d’être complètement détruit et révolutionné. À moins que vous croyiez que l’Amérique est une force du mal dans ce monde et que l’Amérique est définie par des systèmes oppressifs.

Mais encore, le président Barack Obama pousse toujours pour un accord.

Du point de vue économique mondiale, ce sommet de Paris ne produira aucun vainqueur.  En effet, tout accord exigerait la transition des combustibles fossiles vers l’énergie verte plus chère.  Les coûts seront massifs, de l’ordre de trillions de dollars.  Et, il n’y a aucune garantie que ce sera suffisant, ou que les réductions auront vraiment un effet sur le climat.  Malheureusement, les nations les plus pauvres seront contraintes d’emprunter de vastes sommes d’argent en provenance de la Chine et de l’Occident pour construire des projets abordables d’énergies vertes.  Une fois encore, l’Afrique et l’Amérique du Sud enverront leurs ressources vers le nord pour payer pour toutes les dettes.

Mais, il y aura des gagnants et des perdants relatifs.

Les États-Unis sont une puissance économique.  C’est également une puissance énergétique.  C’est un dirigeant mondial en termes de ressources en charbon, en pétrole et en gaz naturel.  Les approvisionnements en énergie sont tellement abondants que les coûts sont au plus bas depuis plusieurs décennies.  De 3 milliards de barils de pétrole disponibles dans les inventaires mondiaux, plus de 2 milliards de ces barils sont situés aux États-Unis, selon l’Agence internationale de l’énergie.  Toute cette énergie bon marché et abondante donne à l’Amérique un énorme avantage économique sur les autres nations.  Ceci maintient les frais du chauffage et des transports au plus bas, ceci alimente les industries et ceci subventionne le niveau de vie.  Ce qui est peut-être tout aussi important, les coûts pour tout ce pétrole, ce gaz et ce charbon restent la plupart du temps directement à la maison en Amérique, ce qui construit l’économie et crée des emplois.

Du point de vue de la concurrence, ce qui limite l’utilisation des combustibles fossiles a peu de sens pour l’Amérique.  Mais, dans une perspective européenne, ceci pourrait être un gros avantage.  Pour l’Europe, avec des ressources limitées, les combustibles fossiles sont non seulement plus dispendieux mais, ils sont importés, ce qui veut dire que l’argent va aux Saoudiens ou aux Russes.  Ceci est une partie de la raison pour laquelle l’Europe a généralement été plus rapide à embrasser les énergies vertes moins fiables et plus dispendieuses.  Il s’agit seulement de passer d’une source d’énergie à coût élevé à une autre. Seulement, au lieu d’envoyer les euros vers la Russie pour le gaz, il suffit de les envoyer vers l’Allemagne ou l’Espagne pour les éoliennes.

Les entreprises européennes paient déjà des prix très élevés pour leurs énergies. En Allemagne, les coûts de l’électricité sont environ trois fois plus élevés qu’en Amérique.  Si l’Amérique veut s’handicaper volontairement, tant mieux, du point de vue de l’Europe.

Mais, qu’en est-il des Chinois ?  S’ils acceptent tout accord pour limiter les émissions des combustibles fossiles, pourront-ils réellement accomplir leurs promesses ?  Et, s’ils ne le font pas, quelqu’un pourrait-il faire quelque chose à ce sujet ?

La Chine importe beaucoup de combustibles fossiles à des prix beaucoup plus élevés qu’aux États-Unis.  Donc, comme pour l’Europe, faire le changement serait beaucoup moins handicapant économiquement pour eux.  En outre, la Chine est devenue le premier centre mondial pour la fabrication des panneaux solaires.  Donc, réduire la dépendance sur le charbon importé par exemple, viendrait avec le bénéfice de dépenser l’argent ainsi libéré à la maison sur les produits solaires dans le pays.  La Chine est également en train de devenir un leader dans la fabrication de turbines pour l’énergie éolienne.  Donc, cette industrie serait également bénéfique.  Depuis que la pollution par le smog est devenue un sujet politique brûlant dans les grandes villes de Chine, en ce moment, il pourrait y avoir une volonté de réduire les formes les plus sales de la production d’électricité dans certaines zones.

Mais, d’aucune façon la Chine va-t-elle sacrifier sa croissance économique si c’est le prix pour les réductions des émissions de carbone.

La Chine a des centaines de millions de gens très pauvres qui ne peuvent pas se permettre de l’électricité plus dispendieuse et moins fiable.  Selon l’Institut de recherche sur l’énergie, la Chine est en train de construire une centrale alimentée au charbon à tous les 7 à 10 jours.  Même si elle a ralenti la construction de ces centrales électriques alimentées au charbon, la Chine utilise actuellement près de quatre fois plus de charbon que les États-Unis.  Avec l’économie de la Chine ralentissant de façon spectaculaire, tout changement ne sera pas facile.  En réalité, la Chine pourrait ne pas avoir besoin de trop couper de toute façon.  Si le ralentissement économique en Chine est aussi grand que ce qu’il paraît, la chute de la fabrication et en particulier, la production d’acier, ceci pourrait entraîner des émissions de carbone plus basses de toute façon.

Le Japon est confronté à un dilemme bien différent après la catastrophe de Fukushima.  Le Japon s’est effectivement tourné vers le charbon pour remplacer ses pertes dans la production d’électricité après la fermeture d’une grande partie de ses centrales nucléaires.  Pourront-ils inverser le cours et commencer à construire des éoliennes ?

Ensuite, il y a l’Inde.  L’Inde est actuellement contre tout accord visant à limiter les émissions de carbone.  L’Inde est le troisième plus grand consommateur de charbon dans le monde.  Les génératrices alimentées au charbon dominent la production électrique du pays et pourtant, plus du tiers de la population de l’Inde n’a toujours pas un accès régulier à l’électricité.  Comme le dit l’éditeur de TerraJoule us, Gregor Macdonald, l’Inde n’a guère le choix mais, d’embrasser  la stratégie de « tout ce qui précède », y compris d’énormes mesures pour relancer leur production de charbon, afin d’apporter l’électricité à des millions de gens (juin 2015).

La Russie et les pays producteurs et exportateurs de pétrole ont également peu de désir de freiner l’utilisation du pétrole.

Alors que les pays riches peuvent avoir la capacité de payer pour changer, une grande partie du reste du monde ne peut pas payer.  Voilà pourquoi une grande partie des pourparlers de Paris tournent autour de la façon dont l’Occident, et en particulier l’Amérique, aiderait à payer les pays en développement pour ne pas utiliser le charbon.

D’un point de vue économique et géopolitique, les pourparlers de Paris n’ont pas  beaucoup de sens pour l’Amérique. Ceci menace effectivement l’économie américaine.

Nous aimons tous de l’air pur.  La pollution n’est pas une bonne chose.  Et l’Amérique a fait d’énormes progrès dans la protection de l’environnement, surtout quand on considère que des développements sont désormais régulièrement arrêtés à cause de choses comme les tortues du désert et les mouches Delhi Sand aimant les fleurs.

Il y a un danger dans le mouvement mondial des changements climatiques. Ce mouvement pourrait autrefois avoir été pour l’amélioration de l’environnement et théoriquement, pour arrêter les hauts niveaux des océans de submerger les côtes…etc. mais maintenant, le mouvement s’est transformé en quelque chose qui cherche à bouleverser complètement le système économique mondial.  Cela signifie commencer par l’Amérique.

Source : TheTrumpet.com

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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