Le trio des traîtres d’Ézéchiel 38


Partager avec les autres

Par Mary Miller, Koinonia Institute

Les vents géopolitiques changeants au cours des derniers mois ont de nouveau soulevé le spectre de l’invasion d’Israël par « Magog » d’Ezéchiel. Ezéchiel décrit cette « Bande de Frères » malheureux comme provenant des terres de :

•          Magog – Les steppes du sud de la Russie (pays de l’ex-bloc soviétique);
•          Meshech et Tubal – Turquie;
•          Perse – Iran;
•          Ethiopie – Sud de l’Égypte, le Soudan, la Somalie;
•          Libye – Libye (peut également inclure l’Algérie, le Maroc et la Tunisie);
•          Gomer – Nord et le centre de la Turquie;
•          Togarma – Est de la Turquie.

Les trois joueurs d’intérêt à l’heure actuelle sont la Turquie, l’Iran et la Russie. Historiquement, chacun de ces pays ont eu de grands passés impériaux. Tous sont ambitieux. Tous ont l’ambition de retrouver au moins une partie de leur gloire passée. La Turquie et l’Iran tentent désespérément de combler le vide laissé au Moyen-Orient par l’invasion américaine de l’Irak. La Russie tente de retrouver son influence dans les pays de l’ancien bloc soviétique afin de freiner l’empiétement de l’OTAN sur ses frontières, tout en testant la compétence des initiatives en matière de politique étrangère du président Obama des États-Unis.

La Turquie est considérée comme un état islamique modéré dirigé par une démocratie laïque constitutionnelle. L’Iran est un état terroriste dirigé par un chef suprême islamique radical. La Russie joue tout simplement sur tous les fronts à son propre avantage alors que le Premier Ministre Poutine ouvre les portes pour une gouvernance permanente.

Un tableau improbable de personnages, mais Ezéchiel décrit en détail le plan de Dieu pour les derniers jours. Mais, avant de regarder vers l’avenir, il est sage d’examiner le passé.

Conquête turque de l’Anatolie

Le cheminement de la Turquie vers sa position actuelle a été coloré. Même si la Turquie est « islamique », elle n’est certainement pas « arabe ». Un groupe de chefs de guerre turcs nomades d’Asie centrale connu comme les Seldjoukides se sont établis au Moyen-Orient au 11ième siècle. Ils ont fondé le grand sultanat seldjoukide, un empire centré à Bagdad qui incluait l’Iran, l’Irak et la Syrie.

De là, ils ont aidé à empêcher une secte islamique connue comme les Fatimides en Egypte d’imposer une domination de l’Islam Chiite au Moyen-Orient. Au 12ième siècle, ils ont bloqué l’expansion terrestre par les états croisés sur la côte syrienne. Leur défaite ultérieure des Byzantins à la bataille de Manzikert a ouvert la voie à l’occupation turque de l’Anatolie.

La puissance seldjoukide a atteint son apogée sous le règne des sultans de 1063 à 1092. Pendant ce temps, ils ont rétabli les institutions administratives et religieuses de l’Islam Sunnite, une hiérarchie bureaucratique complexe qui a fourni les fondements des administrations gouvernementales au Moyen-Orient jusqu’à l’époque moderne.

Les Seldjoukides ont également relancé et revigoré le système classique de l’éducation islamique, ils ont développé les universités appelées medrasahs pour former les bureaucrates et les responsables religieux. Cette ère de progrès a cependant commencé à décliner après la mort du sultan Malik Shah pendant l’invasion mongole en 1243.

L’Empire Ottoman

Les Turcs Ottomans étaient les descendants des guerriers turcs du 11ième siècle. Ils ont réussi l’empire byzantin dont la capitale était Constantinople en 1453 et le califat arabe (qui prétendent être les descendants de Mahomet lui-même), après la conquête de l’Egypte en 1517.

« Ottoman » est un dérivé d’Osman I, qui a assuré l’indépendance de sa principauté au nord-ouest de l’Anatolie. En un siècle, sa dynastie englobait l’Anatolie, l’Europe du Sud, certaines parties du Moyen-Orient arabe et de l’Afrique du Nord.

Portez un intérêt aux frontières de l’empire sur la carte ci-dessous. Il est intéressant de noter la proximité des frontières de l’Empire Ottoman (zones colorées) en relation avec les envahisseurs identifiés par Ezéchiel comme Meshech, Tubal, Gomer, Togarma, la Libye et l’Ethiopie. L’Empire Ottoman a finalement été démantelé à la fin de la Première Guerre Mondiale, lorsque son centre, l’Anatolie, a été proclamée la République de Turquie, le 29 octobre 1923.

Son premier président, Mustafa Kemal Atatürk, a cherché à établir la Turquie moderne comme une « république vitale, libre, indépendante avec une pleine participation dans le cercle des états civilisés ». Atatürk voyait la nécessité d’unifier la Turquie dans un état-nation, en dépit de ses grandes diversités et a vu l’unification et la modernisation de l’éducation comme étant la clé. Atatürk était sur le chemin de « l’occidentalisation » de l’état islamique.

Location clé de la Turquie entre l’Europe et l’Asie

La Turquie bénéficie de l’avantage de la géographie. L’Anatolie est un plateau entouré d’eau sur trois côtés. La Corne d’Or (un ilot qui divise la ville d’Istanbul et forme un port naturel) transforme cette ville bien positionnée en un port dont la position est la plus stratégique au monde.

La Turquie est à cheval entre l’Europe et l’Asie, les Balkans avec  le monde islamique et l’ancienne Union Soviétique avec le bassin méditerranéen. Il en résulte une culture non seulement incroyablement au courant des événements internationaux, mais de plus baignée dans le commerce international, par des voies commerciales terrestres et maritimes.

Au cours de la plus grande partie des 2000 dernières années, l’Anatolie a été ou est  très proche du centre du développement des humains, que ce soit sous les Grecs, les Romains, les Byzantins ou plus récemment les Turcs eux-mêmes.

Après la chute de l’Empire Ottoman, pendant la majeure partie du siècle dernier, la Turquie s’est centrée sur les affaires internes. L’arrivée des  puissances française et britannique au Moyen-Orient, suivie par l’influence américaine et la guerre froide, ont verrouillé la  place de la Turquie. Pendant la guerre froide, la Turquie a été essentiellement prise au piège entre les Soviétiques et les Américains. Raviver sa gloire d’autrefois était devenu impensable.

Dans le passé, la Turquie a été le pivot économique de trois continents, en facilitant et en contrôlant le système commercial d’une grande partie de l’hémisphère oriental. Depuis ce temps, la Turquie a lentement ré-émergée comme un puissant acteur clé. L’importante croissance de l’économie turque est un facteur crucial dans la montée de la Turquie.

Elle jouit de la 17ième plus grande économie au monde, avec un Produit Intérieur Brut d’environ  660 milliards de dollars. Au cours des cinq dernières années, l’économie turque a connu une croissance de 5 à 8 pour cent par année, un des plus hauts taux de croissance soutenue par  tous les grands pays. Comparé aux pays européens, la Turquie a déjà la septième plus importante économie  et se développe plus rapidement que la plupart des pays. Elle est également considérée comme la seule économie « moderne » du monde musulman dans son ensemble. Alors que l’industrie manufacturière de la Turquie a pris un coup à cause de la baisse des exportations vers l’Europe, elle est bien placée pour tout rattraper par ses exportations vers le Moyen-Orient. La Turquie a déjà augmenté ses exportations vers l’Irak de 75 pour cent dans les deux premiers mois de 2009.

La Turquie se trouve également au bon endroit pour le transport des ressources énergétiques en provenance du Caucase et du Moyen-Orient vers l’Europe. Tandis que les Iraniens peuvent avoir des plans pour détourner les richesses pétrolières du sud chiite de l’Irak vers Téhéran, les Turcs ont les compétences technologiques pour augmenter la production du pétrole en Irak pour alimenter le marché occidental.

En fait, ils ont déjà mis ces plans en action, en gardant un pipeline de l’époque de Saddam Hussein en excellente condition et qui ne demande qu’à être utilisé. Avec de l’argent en poche, les Turcs ont les ressources nécessaires pour contribuer aux efforts de reconstruction de l’Irak, ce qui leur permet d’acheter des alliés politiques avec une grande fréquence.

Militairement, la Turquie est aussi une puissance prédominante, avec une des plus importantes armées permanentes dans le monde, de fortes alliances militaires avec les pays membres de l’OTAN et Israël, un contrôle stratégique naval sur la Mer Noire par le Détroit de Bosphore et une longue tradition de professionnalisme militaire.

Pendant que la Turquie se développe économiquement, elle se développe aussi militairement. Elle devient alors un acteur influent dans de nombreuses régions, voilà ce que cela signifie : « être une puissance centrale ».

La Turquie courtise maintenant l’orient et l’occident

En mars, la Turquie a accueilli un exercice militaire international avec les forces armées des États-Unis, de la Belgique, des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne. Les forces aériennes et terrestres de la Turquie ont également participé. Des navires, des sous-marins, des amphibies, des forces d’infanterie terrestres et navales ont participé afin de renforcer la coordination et la coopération.

Le président américain Barack Obama a honoré la Turquie avec sa première visite officielle dans un pays musulman. La Secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a déclaré à la presse après une rencontre avec les dirigeants turcs, à Ankara, « Nous partageons un engagement envers la démocratie, une constitution laïque, le respect de la liberté religieuse, la croyance en un marché libre et un sens des responsabilités mondiales. » Le monde a vu la décision d’Obama de visiter la Turquie aussi tôt dans son administration comme un signal clair de sa reconnaissance de la place grandissante de la Turquie dans la région. De nombreuses questions ont été discutées alors que les États-Unis planifiaient de réduire leur présence au Moyen-Orient pour se concentrer sur l’Afghanistan et la Turquie commence à montrer ses muscles dans la région après des années d’hibernation post-ottomane. Dans son discours à Ankara, M. Obama a également parlé d’aider les Turcs à atteindre leur objectif d’entrer dans l’Union Européenne. Il n’est pas clair pour la communauté du renseignement pourquoi la Turquie veut tellement devenir un membre de l’Union Européenne, mais l’aide des États-Unis dans le processus est maintenant sur la table.

Il est clair que la Turquie se prépare à entrer dans le vide laissé au Moyen-Orient par l’invasion américaine de l’Irak en 2003. La plate-forme de son ascension à partir des cendres de l’Empire Ottoman est sa puissance économique et militaire. La Turquie est une société complexe, avec un régime laïque protégé constitutionnellement par la division militaire et un mouvement islamique en croissance.

Ezéchiel a prédit une période « à la fin des temps » où Gog et « toutes ses troupes et de nombreuses peuples qui sont avec toi » doivent monter et venir comme une tempête contre la terre des villages sans murailles, contre les montagnes d’Israël.

L’objectif : « J’irai faire du butin et me livrer au pillage, porter la main sur des ruines maintenant habitées, sur un peuple recueilli du milieu des nations, ayant des troupeaux et des propriétés, et occupant les lieux élevés du pays. »  (Ezéchiel 38:12).

La réponse : « Séba et Dedan (Arabie Saoudite), les marchands de Tarsis, et tous leurs lionceaux, te diront : Vient-tu pour faire du butin ? Est-ce pour piller que tu as rassemblé ta multitude, pour emporter de l’argent et de l’or, pour prendre des troupeaux et des biens, pour faire un grand butin ? » (Ezéchiel 38:13)

Le monde assiste à une action évidente d’agression tout en sachant que le but est de prendre du butin. Est-ce parce que la Turquie est « influente » dans ces pays et qu’ils ne veulent pas engager cet allié à cause d’Israël ? Peut-être qu’en fin de compte, la Turquie se retirera de cet équilibre parfait est-ouest.

 

La Perse prend forme

La région bénéficie d’une des plus anciennes grandes civilisations continuelles dans le monde avec des preuves d’occupations urbaines datant de 4000 avant Jésus-Christ. Les Mèdes sont crédités  d’avoir unifié  la région en un Empire Perse en 625 avant Jésus-Christ.

Entre 550 et 330 avant Jésus-Christ, les Achéménides ont été le premier des empires perses à régner sur le Moyen-Orient, en Grèce et en Asie centrale. Après la conquête par Alexandre le Grand, la gouvernance a été transférée aux Séleucides, aux Parthes et aux Sassanides qui ont gouverné la région pendant plus de 1000 années.

Historiquement, la Perse s’est souvent retrouvée impliquée dans les affaires d’autres nations, envahies et occupées à divers moments par les Arabes, les Turcs, les Mongols, les Britanniques et les Russes. Cependant, la Perse a toujours réussi à retrouver son identité nationale politique et culturelle distincte.

L’Islamisation de la Perse

Un point tournant majeur est survenu pour la Perse avec la fin de l’Empire Sassanide et la conquête islamique. Cette conquête est survenu au cours du 8ième jusqu’au 10ième siècle et a entraîné le déclin de la religion zoroastrienne répandue en Perse. Comme pour les précédentes « conquêtes », les réalisations des civilisations perses précédentes n’ont pas été perdues, mais ont été absorbées par le nouvel état islamique. Seyyed Hossein Nasr, professeur des études islamiques à l’université George Washington, a déclaré ce qui suit :

« Si la période achéménide est l’âge d’or de la Perse politiquement et la période sassanide l’est administrativement, pour la planification et l’architecture des villes, les premiers siècles de la période islamique sont sans aucun doute l’âge d’or de l’histoire iranienne dans le domaine des sciences et particulièrement pour la médecine et les mathématiques. Ces scientifiques Perses qui se tiennent parmi les étoiles du firmament de l’histoire de la science d’aujourd’hui appartiennent à cette période. »

En 1501, la dynastie Safavide a établi l’Islam Chiite comme la religion officielle de leur Perse unifiée. L’Iran est alors devenu une monarchie gouvernée par un chah (empereur) jusqu’en 1979.

La Perse devient « l’Iran »

En 1935, la demande gouvernementale a été faite à tous les pays entretenant des relations diplomatiques avec la Perse de commencer à se référer au pays comme à l’Iran. Il est rapporté que l’ambassadeur de Perse pour l’Allemagne a proposé ce changement suite à une recommandation par les allemands nazis.

Le but du changement de nom était de signaler un nouveau départ pour la Perse, qui était récemment sorti de la direction désastreuse des Qajars (influencés par la Grande-Bretagne et la Russie). C’est à cette époque que les Allemands, qui étaient au beau milieu de leurs propres problèmes raciaux en vantant leurs racines aryennes, ont suggéré que la Perse retourne également à ses racines aryennes en adoptant une nouvelle identité nationale, « l’Iran » (dérivé de « aryens »). À l’époque, de nombreux occidentaux ne reconnaissaient pas l’Iran comme la Perse. Certains pensaient que ceci pourrait être un

« nouveau » pays gravé dans les ruines de l’Empire Ottoman comme l’Irak et la Jordanie. En 1941, cependant, l’invasion alliée de l’Iran et la nationalisation de son industrie pétrolière ont carrément mis « l’Iran » dans les manchettes.

La révolution islamique

L’Iran a commencé son cheminement actuel en 1979 avec la Révolution Islamique (aussi appelée la révolution iranienne), lorsque le pays a été passé  d’une monarchie sous le Shah Mohammad Reza Pahlavi à une République Islamique sous l’Ayatollah Ruhollah Khomeini. L’Ayatollah Khomeini a encouragé le mécontentement public en ce qui concerne les politiques pro-occidentales du Shah et la corruption pendant son exil en France.

Le Shah Pahlavi a quitté le pays pour son exil en janvier 1979 et l’Ayatollah Khomeiny est arrivé de son exil en février 1979. Une nouvelle Constitution théocratique a été approuvée et l’Ayatollah Khomeiny est devenu le chef suprême du pays. L’Iran est devenu officiellement la République Islamique de l’Iran le 1 avril 1979 lorsque le peuple iranien a voté massivement en sa faveur.

À la mort de Khomeini, en 1989, l’Ayatollah Ali Khamenei a été nommé le chef suprême. Ce sont les deux seuls hommes à avoir occupé ce poste depuis 1979. Le chef suprême est le responsable de la délimitation et de la surveillance des

« politiques générales de la République Islamique de l’Iran», ce qui nécessite qu’il doit :

•          Établir la direction des politiques intérieures et étrangère;

•          Servir en tant que commandant en chef des forces armées;

•          Contrôler les opérations de renseignement et de sécurité;

•          Maintenir le pouvoir absolu pour déclarer la guerre ou la paix;

•          Nommer et révoquer les dirigeants de la magistrature, la radio d’état et les

réseaux de télévision;

•          Servir le commandant suprême pour le Corps islamique des gardes

révolutionnaires;

•          Nommer six des douze membres du Conseil des gardiens (le corps puissant

qui supervise les activités du Parlement et qui détermine quels candidats

sont qualifiés pour les fonctions publiques).

[Au moment de la publication de cet article, l’élection présidentielle iranienne du 12 juin 2009 sera décidée. Il est évident par les pouvoirs associés avec le chef suprême que le Président est une figure de proue de la politique publique, pas le décideur. Le résultat de l’élection est sans incidence avec l’orientation des politiques essentielles de l’Iran concernant son programme nucléaire et son attitude envers Israël.]

L’Iran partenaire avec la Russie

Le bienfaiteur le plus ardent de l’Iran est la Russie. L’Iran et la Russie ont progressé vers une coopération accrue au cours des 20 dernières années. Depuis 1992, la Russie a fourni à l’Iran des centaines de systèmes majeurs d’armes, y compris : des chars de combat T-72, des missiles air-air, des avions de combat Mig-29, des systèmes d’antimissiles sol-air SA-15 Gauntlet et des systèmes d’antimissiles aériens TOR M- 1.

Actuellement  se négocie la vente de missiles anti-aériens S-300 qui peut tirer sur des cibles multiples qui peut aller jusqu’à 150 km (90 miles) à plus de 2 km (1 mile) par seconde. Israël suppose que cet achat est destiné à  défendre les réacteurs nucléaires de fabrication russe à Bushehr ou sur  d’autres sites de transformations nucléaires.

Dans la période postsoviétique, Téhéran et Moscou ont commencé à voir leur relation coopérative comme « stratégique ». Chacun voyait l’autre comme une partie intégrante de sa propre sécurité nationale, sa stabilité intérieure et son intégrité territoriale. En outre, chacun voyait sa coopération comme un outil important pour  trois objectifs : Empêcher l’hégémonie américaine dans les affaires mondiales, maintenir ce qu’ils appellent un monde « multipolaire » et saper les efforts des États-Unis pour marginaliser l’un ou l’autre.

La Russie ne partage pas les préoccupations des États-Unis concernant l’Iran et considère ses relations comme un moyen de s’assurer que ses  intérêts  soient pris en considération  au Moyen-Orient et dans les régions Caspiennes . La Russie ne mettra pas en péril ses relations pour des incitatifs matériels à court terme des États-Unis ou pour des menaces de condamnation. En outre, toute tentative par les États-Unis de relier la coopération de la Russie dans ce domaine avec des programmes qui seraient plus importants pour les États-Unis que pour la Russie, comme le traitement et le stockage de matières fissiles de la Russie, serait fort probablement inefficace.

Cependant, les analystes estiment que “si” la coopération se développe entre les États-Unis et l’Iran, un changement radical dans la nature des relations entre la Russie et l’Iran pourrait se produire. Alors que Moscou cherche à prévenir et à saper cette possibilité, l’administration du président américain Obama a créé tout un émoi en tendant le rameau d’olivier, un geste qui semble avoir créé une crise dans la politique étrangère du conservatisme pendant les élections présidentielles de juin 2009 en Iran.

Programme nucléaire de l’Iran

Bien que le programme nucléaire actuel de l’Iran fait quotidiennement les manchettes des journaux, son intention réelle de développer une technologie nucléaire était connue depuis 1974. Une estimation du renseignement national des États-Unis d’août 1974 déclarait que, bien que « les intentions très médiatisées de l’Iran en matières nucléaires soient entièrement à l’état de planifications, les ambitions du Shah pourraient conduire l’Iran à se doter d’armes nucléaires, en particulier dans l’ombre des essais nucléaires réussis de l’Inde en mai 1974. »

À la suite de la révolution islamique, de la saisie des otages de l’ambassade américaine et de la rupture des relations diplomatiques en 1979, les efforts des États-Unis pour bloquer les efforts nucléaires de l’Iran ont augmenté au cours des années 1980 à   1990. En outre, le programme a été impacté par l’opposition de l’Ayatollah Khomeiny sur   la technologie nucléaire, par l’exode des scientifiques nucléaires et la destruction des installations nucléaires de l’Iraq par Israël en 1981.

Toutefois, Leonard S. Spector, directeur adjoint du Centre  des Études de non-prolifération, suggère qu’il y a des preuves que l’Iran ait effectivement reçu une assistance du scientifique nucléaire pakistanais AQ Khan depuis 1985. Après la mort de Khomeiny, en 1989, les efforts nucléaires de l’Iran ont atteint une masse critique.

Ce programme a vraiment repris en janvier 1995 lorsque la Russie a repris là où l’Allemagne s’était arrêtée en 1975. La Russie a signé un contrat pour compléter deux réacteurs à eau légère de 950-mégawatts pour Bushehr avec la fourniture du combustible par la Russie. En 2008, la société russe qui construit la centrale a réitéré son engagement de terminer le projet.

Les responsables iraniens ont également annoncé que le projet Darkhovin abandonné par la France en 1973 sera repris avec un réacteur de 360 mégawatts qui devrait  être opérationnel d’ici à 2016. L’Iran insiste que, même si elle s’est aussi tourné vers la Chine, le Pakistan et la Corée du Nord pour obtenir la technologie nucléaire avec  de l’assistance, ils affirment vouloir construire des centrales nucléaires pour diversifier le  « portefeuille énergétique ».

Pour alimenter ces installations avec du carburant produit intérieurement, qui peut également être utilisé pour développer des armes, l’Iran a construit un vaste système de mines d’uranium, d’usines d’enrichissements, de sites de conversions et des réacteurs de recherches. Environ une douzaine sont considérés comme des sites nucléaires majeurs. Les principales installations qui sont des sites critiques dans l’infrastructure nucléaire de l’Iran sont les suivants:

Cycle du combustible nucléaire : Deux installations, d’abord au Centre de recherche nucléaire/Facilité de Conversion de l’Uranium d’Ispahan. Il emploie environ 3000 scientifiques et soupçonné d’abriter un programme d’armement. Il a produit 320 tonnes d’hexafluorure d’uranium depuis mars 2004. La deuxième facilité est l’installation d’enrichissement d’uranium à Natanz : Elle abrite des centrifugeuses de la première génération (IR-1) pour faire tourner l’hexafluorure d’uranium à grande vitesse afin  d’augmenter le pourcentage d’uranium-235, le principal ingrédient à la fois pour la production d’énergie et la production d’armements.

Réacteur nucléaire de production de plutonium : L’usine d’eau lourde et future centre de production de plutonium à Arak.

Dans une déclaration de mai 2003, le porte-parole du Département d’État des États-Unis, Richard Boucher, a rapporté :

« La divulgation d’Arak et de Natanz a soulevé de sérieuses questions sur les intentions nucléaires de l’Iran. Nous croyons que la véritable intention de l’Iran est de développer la capacité de produire des matières fissiles pour des armes nucléaires en utilisant à la fois la route du plutonium (soutenue en fin de compte par un réacteur de recherche à eau lourde) et la voie de l’uranium hautement enrichi (soutenue par une usine d’enrichissement par centrifugeuses au gaz). »

Le débat international se poursuit quant à savoir si oui ou non le programme nucléaire iranien est pour obtenir de l’énergie pacifique ou un moyen d’augmenter son potentiel  dans la région. Le bon sens indiquerait que c’est la deuxième réponse qui est la plus plausible, mais, même l’actuel président américain veut croire que c’est le premier.

Considérant les menaces du régime politique actuel de l’Iran à vouloir  rayer Israël de la carte et les indications dans le texte d’Ézéchiel 39, selon quoi  les résultats de l’invasion de Magog entraîneraient un nettoyage nucléaire, le soutien de la Russie pour le programme nucléaire iranien mérite d’être surveillé.

Indices d’armes nucléaires dans Ezéchiel 39:9-15 :

•          Israël brûlera les armes abandonnées pour tous ses besoins en énergies pendant sept ans;

•          Les travailleurs permanents ou “professionnels” sont embauchés pour

dégager le champ de bataille, ils attendent pendant sept mois après la

bataille, puis nettoient pendant sept mois les morts et les débris, puis ils

enterrent les morts à l’est de la Mer Morte, qui est sous le vent en

provenance d’Israël;

•          Les voyageurs ne doivent pas toucher ce qui a été oublié dans la région,

mais ils doivent les marquer pour que les travailleurs spéciaux puissent

s’en occuper traiter avec lui.

Turquie: Ami où Ennemi ?

La Turquie est considérée comme un état islamique modéré dirigé par une démocratie laïque constitutionnelle. L’Iran est considéré comme un état terroriste dirigé par un chef suprême islamique radical. Si le président iranien Mahmoud Ahmadinejad perd sa réélection, ce sera le signal que l’Iran est disposé à mettre en place un visage plus modéré, mais sans réel changement dans les politiques étrangères ou nationales.

La Turquie et l’Iran font de grands efforts pour combler le vide laissé au Moyen-Orient par la présence américaine en Irak. Historiquement, lorsque deux puissances expansionnistes semblables interagissent de manière aussi proches, elles peuvent être entraînées dans des conflits ou alors parvenir à un accord concernant leurs sphères respectives d’influences.

Bien qu’il soit encore trop tôt dans ce jeu, les analystes du renseignement croient qu’il y a plus de raisons pour une coopération entre la Turquie et l’Iran qu’il y en aurait pour des conflits. La première question sur l’agenda de la coopération, c’est le confinement de la population kurde de l’Irak du nord, qui couvre la Turquie, l’Irak et l’Iran. La deuxième sur cette liste est le fait que l’ambition de la Turquie qui veut devenir un état majeur de transit d’énergie permettrait d’améliorer une relation solide avec l’Iran.

L’Iran, pendant ce temps, est confronté à des défis de consensus au sein de ses partis politiques conservateurs, l’achèvement de son programme nucléaire et l’expansion de son influence dans les populations chiites de l’Irak.

Alors que la Turquie maintient un équilibre pour avoir les avantages de ses relations avec l’orient et l’occident, l’Iran peut avoir à décider de rester avec un vieil ami (Russie) ou d’enquêter les possibilités de la branche d’olivier présentée par un vieil ennemi (États-Unis).

Quelle que soit la décision que prendra  l’Iran, le fait que ses dirigeants veulent un « monde sans sionisme » n’a pas changé. Il reste toujours ces bavardages continuels de projets pervers pour exclure Israël de la carte du Moyen-Orient. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas lu Ezéchiel 38, car Dieu a d’autres projets.

 

Pourquoi la Russie ?

L’inclusion de la Russie comme un allié dans « l’Invasion de Magog » d’Ezéchiel est devenue une controverse ces dernières années. De nombreux spécialistes de la Bible identifiaient le mot hébreu « Rosh » dans Ezéchiel 38:3 avec la Russie;

« Tubal » avec Tbilissi ou Tobolsk et « Mechech » avec Moscou. Cette interprétation désignerait donc la Russie comme le principal dirigeant de la force d’invasion.

Cette interprétation est rendue : « Voici, j’en veux à toi, Gog, prince de Rosch, de Méschec et de Tubal ! »

Toutefois, une traduction variante de l’hébreu dans les textes massorétiques indique que le mot « Rosh » doit être interprété comme « chef » (comme il figure 423 fois dans l’Ancien Testament) et non pas comme un nom propre.

Cette interprétation est rendue : « Voici, j’en veux à toi, Gog, prince, {pause} chef de Méschec et de Tubal. »

S’il est possible que « rosh » ne se réfère pas à la Russie, pourquoi devrions-nous continuer à l’inclure dans le scénario de l’invasion d’Ezéchiel 38 ? À cause des Scythes.

Les Scythes

L’historien juif Josephus a dit : « Magog a fondé les Magogiens, appelé Scythes par les Grecs. » L’identité la plus courante pour Magog est en Asie centrale. Les Scythes étaient une tribu nomade qui habitait l’ancien territoire de l’Asie centrale dans la partie sud de l’ancienne Russie.

Aujourd’hui, cette région englobe une partie de l’Ukraine, la pointe sud de la Russie et les républiques islamiques du sud de l’ancienne Union Soviétique avec une population d’environ 60 millions de musulmans. Le lien islamique de la force de l’invasion d’Ézéchiel 38 est incontournable. C’est cette connexion et le désir de la Russie de reprendre son statut de « super puissance » de la région qui peut être « l’hameçon » qui entrainera la Russie dans le conflit.

La Doctrine Andropov

En novembre 1982, avant la chute de l’Union Soviétique, un ancien dirigeant du KGB, Yuri Andropov, a pris le pouvoir. Andropov savait ce que d’autres avaient raté. L’Union Soviétique perdait la guerre froide et était dangereusement proche de l’effondrement économique.

Il a conçu un plan pour se procurer de l’argent, des compétences managériales et des technologies non-militaires de l’occident pour transformer une nouvelle Union Soviétique. Son seul atout de négociation a été « l’espace géopolitique ». Cette philosophie était le dénominateur commun entre les dirigeants russes de ces 25 dernières années, en réduisant l’influence russe, avec l’espoir de pouvoir acheter suffisamment de temps, de technologie ou d’argent pour faire une différence cruciale.

Toutefois, la perte de l’Ukraine dans la Révolution Orange a signalé à la Russie qu’elle était dans la position inacceptable d’une totale dissolution. La frontière occidentale s’est déplacée vers l’est d’environ un millier de miles, de la frontière ouest-allemande jusqu’à la frontière russe avec la Biélorussie. De l’Hindu Kush sa frontière s’est déplacée vers le nord d’un millier de miles à la frontière russe avec le Kazakhstan. De la frontière de la Turquie, la Russie a été poussée vers le nord vers le Caucase du Nord.

L’Europe de l’est a été absorbée par l’OTAN et l’Union Européenne (UE). Les états baltes ont également été absorbés par l’OTAN.

Le changement de stratégie de la Russie

Toute autre perte de territoire a été considérée par les dirigeants russes comme une position indéfendable pour la Russie. En 2000, le nouvellement élu président russe Vladimir Poutine a abandonné la doctrine Andropov, a commencé à réformer le gouvernement avec les pragmatistes fidèles et a poussé contre la pression de l’Amérique et de l’occident.

Poutine a établi son gouvernement avec des factions parmi les réformateurs, les siloviki, et les oligarques qui lui seraient fidèle. Ceci semblait être une équipe soudée qui reconnaissait les forces et les faiblesses de l’idéologie de leurs prédécesseurs.

Sous la direction de Vladimir Poutine, pendant les huit années suivantes, la Russie a commencé à augmenter son influence dans trois directions : Vers l’Asie centrale (Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizistan); vers le Caucase (Géorgie et l’Azerbaïdjan) et vers l’Europe l’est et les pays baltes (Belarus, Ukraine, Estonie, Lettonie et Lituanie).

La Doctrine de Medvedev

En 2008, la présidence russe a été transférée à Dimitri Medvedev, le protégé de Poutine. Poutine a ensuite été nommé premier ministre russe et a assumé le pouvoir fondamental derrière Medvedev.

Medvedev a rapidement annoncé sa politique étrangère en cinq points précis :

1.         La Russie reconnaît la primauté des principes fondamentaux du droit international qui définissent les relations entre les peuples civilisés. Nous allons construire nos relations avec les autres pays dans le cadre de ces principes et de cette notion du droit international.

2.         Le monde doit être multipolaire. Un monde unipolaire est inacceptable. La domination est quelque chose que nous ne pouvons pas permettre. Nous ne pouvons pas accepter un ordre mondial dans lequel un seul pays prend toutes les décisions, même un pays aussi sérieux et influent que les États-Unis d’Amérique. Un tel monde est instable et menacé par les conflits.

3.         La Russie ne veut pas de confrontations avec aucun autre pays. La Russie n’a pas l’intention de s’isoler. Nous allons développer des relations amicales avec l’Europe, les États-Unis et les autres pays, autant que possible.

4.         La protection de la vie et de la dignité de nos citoyens, où qu’ils soient, est une priorité incontestable pour notre pays. Nos décisions de politique étrangère seront basées sur ce besoin. Nous allons également protéger les intérêts de notre communauté commerciale à l’étranger. Il devrait être clair pour tous que nous répondrons à toute action agressive commise contre nous.

5.         Comme c’est le cas pour d’autres pays, il y a des régions où la Russie a des intérêts privilégiés. Ces régions abritent des pays avec lesquels nous partageons des relations historiques et nous sommes liés entre eux en tant qu’amis et bons voisins. Nous accorderons une attention particulière à notre travail dans ces régions et construirons des liens d’amitié avec ces pays, nos proches voisins.

Medvedev concluait : « Ce sont les principes que je vais suivre dans l’exécution de notre politique étrangère. Pour ce qui est de  l’avenir, le tout ne dépend pas seulement de nous, mais aussi de nos amis et partenaires de la communauté internationale. Ils ont le choix. »

La Russie crée une nouvelle structure de relations au sein de son ancienne sphère d’influence. Les Russes veulent utiliser cette nouvelle puissance régionale qui fait partie d’un système mondial dans lequel les États-Unis ne sont pas la puissance dominante. Aussi ambitieux que puissent être ces objectifs, les  États-Unis ne sont  pas en mesure de réagir efficacement.

La perspective du Moyen-Orient

Quand a commencé la guerre américano-djihadiste, nous avons  supposé que les États-Unis étaient libres de se concentrer sur ce qui semblait être la priorité actuelle, autrement dit la défaite de l’islamisme radical. La stratégie ne prévoit pas la résurrection d’une Russie renaissante.

Actuellement, la Russie peut frapper au cœur de la stratégie américaine dans le monde islamique. Les Russes ont une longue histoire de soutien aux régimes du Moyen-Orient avec leurs livraisons d’armes.

Comme mesure contre toute ingérence américaine dans leurs objectifs stratégiques, la Russie pourrait éventuellement envoyer des armes aux factions en Irak qui ne supportent pas le régime actuel, encourager les Iraniens à cesser de soutenir le gouvernement irakien, fournir des armes aux talibans pour continuer à déstabiliser le Pakistan ou armer et placer des groupes comme le Hezbollah dans des zones critiques pour causer une désorganisation.

Le nœud du problème n’est pas seulement le déploiement des forces américaines dans le monde islamique  mais c’est plutôt  la capacité des Russes d’utiliser les ventes d’armes et des moyens secrets pour détériorer de manière significative les conditions. Ajouter à cela l’hostilité russe à la réalité actuelle dans le monde islamique et la « stratégie » pourrait rapidement échapper à tout contrôle.

Le facteur Obama

De toute manière, la réunion de juillet à Moscou entre le président américain Barack Obama et  Medvedev accompagné de  Vladimir Poutine de la Russie n’a pas donné les assurances que la Russie recherchait sur trois questions clés :

1)        La reconnaissance américaine de la puissance russe en Eurasie;

2)        La neutralité de la Pologne sans les systèmes de défense par missiles

balistiques et

3)        La restriction du soutien américain à l’Ukraine et la Géorgie pro-occidentale.

Obama voulait des garanties que la Russie exercerait une réelle pression sur le régime iranien pour qu’ils cessent l’enrichissement de l’uranium et qu’elle cesserait  de fournir à l’Iran et à d’autres régimes des technologies militaires avancées comme le système de défense aérienne S-300. Ces assurances n’ont pas offertes.

Les Russes voient Obama comme un dirigeant faible sans politique claire pour un retrait du Moyen-Orient et sans aucun potentiel stratégique pour arrêter leur expansion au sein de leurs anciennes frontières d’influence. Tout effort visant à entraver sera potentiellement contrecarré par une violence islamique contre des cibles américaines ou leurs alliés.

Conclusion

Est-il possible que Magog soit « accroché » dans la fourniture d’armes et de personnel stratégique pour aider une force d’invasion visant à rayer Israël de la carte dans le but de retrouver et d’assurer leur position de leadership dans leur voisinage ?

Ézéchiel déclare au chapitre 38, verset 10 : « Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : En ce jour-là, des pensées s’élèveront dans ton cœur, et tu formeras de mauvais desseins. »

Pendant que le monde surveille, le trio de traîtres se met en place. Il y a seulement quarante ans, tout ceci n’était pas possible. La Turquie et l’Iran, bien que musulmans, étaient des alliés des États-Unis et de l’occident. La Russie et les États-Unis ont été empêtrés dans l’impasse de la guerre froide dans laquelle aucune des deux parties ne voulait aller trop loin.

Le monde est en train de regarder alors que les joueurs d’Ezéchiel sont en place et il  semble  que quiconque ne soit en mesure d’intervenir au nom d’Israël. Mais là encore, nous savons pourquoi.

 

 

http://www.khouse.org/articles/2009/857/


Translate »