UN ÉCRAN DE FUMÉE DE MOSCOU


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POUR CACHER LES PROCHAINES ACTIONS DE BASHAR AL ASSAD DANS SA GUERRE SYRIENNE

Le 31 mai 2013 –

Une minute, les porte-paroles russes déclarent que Moscou ne fait qu’honorer ses contrats permanents avec la Syrie pour la vente d’armes, à savoir, les missiles anti-aériens S-300; L’autre minute, ils déclarent que les livraisons auront lieu seulement au deuxième trimestre de 2014 (avant les élections présidentielles de la Syrie).  Puis, après que ces porte-paroles aient précédemment déclaré que la Russie ne ferait qu’honorer les contrats d’armes en vigueur, Serge Korotkov, directeur de la société MiG, est sorti avec la nouvelle, vendredi le 31 mai, qu’une délégation syrienne était à Moscou pour discuter « d’un nouveau contrat » pour la vente de « plus de 10 » avions de combat MiG-29 M/M2.

Selon les sources militaires de DEBKAfile, ce chasseur-bombardier russe est conçu pour fonctionner dans des environnements complexes de brouillages électroniques. C’est donc exactement ce qui manque à l’armée syrienne pour faire face à la capacité de l’armée aérienne d’Israël de désactiver les systèmes électroniques militaires de la Syrie de fabrication russe.

Moscou propose donc à Bashar al-Assad, et à son armée aérienne, de leur fournir une ressource clé par cette livraison lors d’une déclaration qu’il a faite dans une entrevue télévisée, jeudi le 30 mai : « Nous avons informé toutes les parties étrangères que nous allions riposter contre toute future attaque israélienne. »

Nos sources militaires et russes disent que les déclarations russes contradictoires sur les ventes d’armes à Damas ont deux motifs :

  1. Pour mettre en place un écran de fumée pour cacher la véritable nature et le volume des équipements militaires que Moscou expédie à Bashar al-Assad et à son armée par pont aérien.  Ces transports atterrissent et déchargent leurs marchandises dans différents aérodromes syriens, y compris Alep et Lattaquié. Sans les corridors aériens russes et iraniens, l’armée syrienne serait bientôt à court de munitions, de pièces de rechange et de carburant, qui sont nécessaires au jour le jour pour poursuivre sa guerre contre les rebelles.
  2. La diffusion d’un brouillard accompagné de menaces russes pour effrayer Israël, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Turquie afin de les dissuader de toute idée d’intervention militaire dans le conflit syrien.

C’est également l’état d’esprit que Moscou cherche à générer pour le 5 juin, lorsque les représentants de la Russie, des États-Unis et des Nations Unies se réunissent pour préparer le terrain pour la conférence de Genève qui doit forcer un règlement politique du conflit syrien.  Moscou est déterminé à intimider Washington pour lui faire accepter la participation de l’Iran.

Seulement l’Organisation des Nations Unies a jusqu’ici nommé ses représentants à la réunion préliminaire.  Ce sont l’envoyé spécial pour la Syrie, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, et le Secrétaire général adjoint, sous-secrétaire américain aux affaires politiques, Jeffrey Feltman.

Il y a quelques semaines, Brahimi était sur le point de démissionner. Il a changé d’avis quand il a vu Bashar al-Assad gagner haut-la-main d’une certaine manière et l’administration Obama refuser de l’arrêter, sauf en coopérant avec Moscou en demandant une conférence internationale pour définir des limites au triomphe de Bashar al-Assad.

Le diplomate algérien a acquis la conviction que sans les participations de Moscou et de l’Iran, la conférence était condamnée à l’échec.

Donc, probablement que la réunion préparatoire sera perturbée par le règlement de la dispute sur la participation de l’Iran.  Déjà, à huis clos, Moscou, Washington et Téhéran ont comblé l’écart entre eux et les négociations sur le format de la présence de Téhéran. Est-ce que ce sera une délégation distincte ou une partie de l’équipe syrienne ? Et le Hezbollah devra-t-il être présent ?

Les Russes sont convaincus qu’ils viennent à l’événement avec la main la plus forte. Leurs délégués mèneront un front composé de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah, qui n’est pas seulement uni, mais bien en avance sur le front de la guerre.

En revanche, leurs partenaires américains n’ont pas été en mesure de convaincre les factions de l’opposition syrienne, ou ses patrons du Golfe dirigés par l’Arabie saoudite, de faire une apparition à la conférence.

À moins que cet obstacle ne puisse être surmonté, la délégation américaine arrivera à la conférence sans les factions syriennes ou arabes sur son côté de la table.

Israël ne peut seulement surveiller qu’en coulisses.

Le président Vladimir Poutine et ses conseillers estiment qu’ils peuvent mettre de la pression en toute sécurité en croyant que le président Barack Obama n’aura pas le choix en fin de compte que d’accepter les propositions russo-iraniennes pour mettre fin à la guerre syrienne, à commencer par laisser Bashar al-Assad au pouvoir. Sinon, Moscou indique que la guerre va augmenter, alimentée par l’entrée massive des armes russes, et les États-Unis vont baisser davantage dans l’estime du Moyen-Orient.

La position implicite de la Russie est que la guerre syrienne qui s’est déjà propagée au Liban, grâce à la participation du Hezbollah dans les combats, débordera prochainement vers Israël.  Moscou joue les missiles S-300 et les avions de combat MiG-29 M/M2 comme des pièces dans son match contre Israël également sur l’échiquier syrien.

http://www.debka.com/article/23010/Moscow

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

 

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