ESCALADE RAPIDE DE LA TOXICOMANIE


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70 millions d’Américains qui prennent des médicaments psychotropes

 Par David Kupelian – Le 9 février 2014

La mort par overdose d’héroïne de l’acteur Philip Seymour Hoffman a provoqué la concentration des médias, même furtivement, sur le problème de la drogue de l’Amérique.

Le compte-rendu des nouvelles de la fin tragique de l’acteur gagnant d’Oscar fait généralement référence à l’augmentation étonnante du nombre de décès reliés à l’héroïne dans les quatre ou cinq dernières années.  Le problème, expliquent les journalistes, est le grand nombre d’Américains accros à des médicaments contre la douleur, comme l’OxyContin, dont beaucoup découvrent l’héroïne à la fois moins coûteuse et plus facile à obtenir que les médicaments opioïdes sur ordonnance auxquels ils sont d’abord devenus accros.

C’est exact.  Mais, en suivant le sentier, nous arrivons à un endroit beaucoup plus choquant et indirect.  Nous découvrons que non seulement la distinction traditionnelle entre les « drogues illicites » illégales et les « médicaments thérapeutiques sur ordonnance » légaux est devenue tellement floue qu’elle est presque inexistante, mais, entre la double épidémie de drogues de l’Amérique, une illégale et l’autre légale, plus de 70 millions d’Américains utilisent de médicaments psychotropes.  Et ce nombre ne comprend pas les personnes qui abusent de l’alcool, ce qui ajoute un autre 60 millions d’Américains.  Donc, nous parlons vraiment d’environ 130 millions d’Américains qui sont accros.  Comment est-ce possible ?

Bien sûr, la plupart des nouvelles sur les drogues que nous avons entendues ces derniers temps ont été au sujet du pot.  Cela a commencé avec la marijuana médicale, avec un état après l’autre défiant avec succès les interdictions fédérales. Ensuite, le 1 janvier, la légalisation unifiée a pris la scène lorsque le Colorado et Washington ont ouvert leurs portes aux fumeurs de pot, tandis que de nombreux autres états, l’Alaska, l’Oregon et la Californie, dans l’ouest, et le Massachusetts, Rhode Island et Washington, DC, dans l’est, ont annoncé leur intention de faire pression pour une légalisation dans les prochains mois.

En conséquence, le cours des actions des sociétés de cannabis a grimpé (« La demande de la marijuana est insatiable » dit un entrepreneur, « vous avez une frénésie pour la naissance d’une nouvelle industrie »), et la publication basée à New York, « High Times », a annoncé un nouveau fonds privé d’investissements afin de « mobiliser 100 millions de dollars pour les deux prochaines années pour investir dans des entreprises reliées au cannabis », et les agences de publicité s’adaptent pour soutenir « une industrie qui génère déjà des revenus de plusieurs milliards de dollars ».

Le changement radical dans l’attitude des Américains se reflète dans un récent sondage de CNN intitulé « Appui à la marijuana légale en plein essor ».

D’une certaine façon, il semblerait que l’utilisation de pot réduit le Quotient Intellectuel des jeunes.  Une étude massive de quatre décennies publiée en 2012 par l’Académie nationale des sciences, intitulée « Les consommateurs persistants de cannabis démontrent un déclin neuropsychologique de l’enfance à l’âge adulte » a suivi plus de 1000 sujets de la naissance jusqu’à l’âge de 38 ans !  La principale conclusion des chercheurs ?  L’utilisation répétée de cannabis par les adolescents diminue leur Quotient Intellectuel en permanence.

Pourtant, selon une étude réalisée en 2010 par le Département fédéral de la Santé et des Services sociaux, plus de 22 millions d’Américains utilisent des drogues illégales, comprenant la marijuana, le haschisch, la cocaïne (y compris le crack), l’héroïne, les hallucinogènes, les inhalants et les médicaments psychiatriques et opiacés utilisés sans ordonnance.  Parmi ceux-ci, une bonne moitié admettent conduire sur les voies publiques sous l’influence de drogues !

Bien sûr, quand on pense à la conduite « sous l’influence », nos esprits se tournent immédiatement vers l’alcool ; Alors, attachez vos ceintures : En 2010, près d’un quart de tous les Américains âgés de 12 ans et plus ont participé à des beuveries, environ 58,6 millions de personnes, et des consommations excessives d’alcool ont été signalées pour 16,9 millions de personnes.  Et, environ 11,4 pour cent des personnes âgées de 12 ans ou plus ont conduit sous l’influence de l’alcool au moins une fois dans l’année écoulée.

En bout de ligne : « Dans une année moyenne, 30 millions d’Américains conduisent ivres et 10 millions conduisent avec les facultés affaiblies par les drogues illicites ».

« Le problème en croissance rapide de la drogue »

Donc, avec plus de 22 millions d’Américains abrutis par les drogues illicites et 58 millions d’autres avec un problème grave d’alcool, c’est 80 millions d’âmes, et 40 millions d’entre eux conduisant sous l’influence de substances intoxicantes, la nation souffre indéniablement d’un problème massif de « toxicomanie ».

Mais, il y a un autre problème de drogues en parallèle, la dévastation de ce qui est sans doute tout aussi grave et préjudiciable à la société américaine que celle impliquant les drogues illicites et l’abus d’alcool, et certains diraient que c’est effectivement pire.

Et, c’est étonnamment vaste, et en croissance très rapide, le nombre de personnes prenant des médicaments prescrits, mais, mal compris, les médicaments psychiatriques psychotropes.  En effet, aujourd’hui, un adulte sur cinq, environ 50 millions d’Américains, prennent des médicaments psychiatriques prescrits.

Ironie du sort, après la marijuana (qui devient rapidement légale), les médicaments les plus consommés en Amérique sont des médicaments d’ordonnance, obtenus et utilisés « non médicalement », c’est-à-dire, sans prescription d’un médecin.

Comme révélé dans un récent rapport des Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies, dans une récente année, « environ 27000 décès involontaires par surdose de médicaments ont eu lieu aux États-Unis, « un décès toutes les 19 minutes ».

« L’abus de médicaments sur ordonnance », a annoncé les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies, « est le problème de drogues avec la plus forte croissance aux États-Unis. »

Les taux montant en flèche de la mortalité par overdose « ont été dirigés », dit le rapport, « par l’utilisation accrue d’une classe de médicaments d’ordonnance appelés analgésiques opioïdes », des médicaments comme l’hydrocodone (Norco, Vicodin), l’hydromorphone (Dilaudid, Exalgo), l’oxycodone (OxyContin, Percocet) et la morphine (Astramorph, Avinza).

« Les analgésiques opioïdes suppriment votre perception de la douleur », explique WebMD, « et calment votre réponse émotionnelle à la douleur en réduisant le nombre de signaux de douleur envoyés par le système nerveux et les réactions du cerveau à ces signaux de douleur. »

Pour la dernière décennie, «les analgésiques opioïdes ont impliqué plus de morts par surdoses que l’héroïne et la cocaïne combinées », rapportent les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies.  En outre, « pour tous les décès involontaires par surdoses reliés à un analgésique opioïde, neuf personnes sont admises pour des traitements de la toxicomanie, 35 visites à des services d’urgence, 161 rapports d’abus ou de dépendance et 461 rapports d’utilisations non médicales d’analgésiques opioïdes ».  En d’autres termes, c’est une épidémie.

Le paradigme des drogues traditionnelles de l’Amérique a longtemps été quelque chose comme ceci : D’une part, le monde médical respectable et légal, où les médecins éclairés prescrivent à leurs patients des médicaments merveilleux pour soulager les symptômes et les faire se sentir plus à l’aise, OxyContin, les anxiolytiques (Valium, Xanax), les somnifères, les stimulants, les stabilisateurs de l’humeur et, plus récemment, de la marijuana, des hallucinogènes et ainsi de suite.

D’autre part, le monde criminel sordide des trafiquants de drogues qui alimentent les utilisateurs à faible durée de vie et les toxicomanes avec des drogues pour assouvir leurs habitudes, les faire se sentir mieux et soulager leur stress, leurs troubles et leurs angoisses, des médicaments comme l’OxyContin et d’autres médicaments  obtenus illégalement, la marijuana, la cocaïne, les stimulants, les hallucinogènes et ainsi de suite.

Si la distinction entre le légal et l’illégal semble indistincte et fluide, à certains égards même irréelle, continuez à lire parce que çà devient encore beaucoup plus bizarre.

Création de « zombies »

Une histoire récente en provenance de The Fix, qui dispose d’une couverture sur la toxicomanie et la récupération, avait ce titre intéressant :

« La prescription numéro un en Amérique, Aide au Sommeil, pourrait déclencher des

« Zombies », des meurtres et d’autres comportements perturbateurs. »

Le rapport comprend des histoires vraies de meurtriers et d’autres délinquants qui avaient pris le somnifère populaire, Ambien, classé drogue « hypnotique », et raconte comment leurs avocats ont fait valoir avec succès que les effets indésirables d’Ambien doivent être considérés comme un facteur atténuant.  Le médicament a atteint une notoriété nationale en 2006, lorsque le représentant d’alors, Patrick Kennedy, D-R.I., a eu un bizarre accident de voiture pendant la nuit, a dit à la police qu’il était en retard pour un vote (qui avait effectivement eu lieu six heures plus tôt) et qui, parce qu’il avait pris Ambien, n’avait aucun souvenir des événements de la nuit.

L’étiquette actuelle d’Ambien se lit comme suit (voir page 20) :

« Quelle est l’information la plus importante que je devrais connaître au sujet d’AMBIEN ? »

« Après avoir pris Ambien, vous pourriez vous lever du lit sans être complètement éveillé et faire une activité sans en être conscient.  Le lendemain matin, vous ne pourriez pas vous rappeler que vous avez fait quelque chose au cours de la nuit. Vous avez plus de chances de faire ces activités si vous buvez de l’alcool ou prenez d’autres médicaments qui peuvent vous assoupir avec Ambien.  Les activités annoncées incluent : »

  • conduire une voiture (dormir en conduisant)
  • faire et manger des aliments
  • parler au téléphone
  • avoir des relations sexuelles
  • somnambulisme

Soyons clairs : Ce n’est pas en petits caractères tous ces « événements indésirables rares « (effets secondaires négatifs qui se produisent chez une personne sur 1000  prenant un médicament).  Ce sont les instructions données aux utilisateurs d’Ambien décrivant ce à quoi ils doivent s’attendre.

Donc, droguer les gens à devenir des somnambules, dormant en conduisant, mangeant pendant le sommeil, parlant pendant leur sommeil et des zombies du sexe pendant leur sommeil, avec aucun souvenir de ce qu’ils ont fait pendant une transe hypnotique, c’est une bonne chose ?  Vraiment ?

Dans le cas où il est allé trop vite (ou dans le cas où vous étiez sur l’Ambien et avez dormi à travers çà), nous parlons de « dormir en conduisant » !  La fréquence des accidents de véhicules automobiles causée par les gens sur Ambien est la raison pour laquelle la Food and Drug Administration recommande désormais aux femmes de prendre des doses plus faibles de ces aides au sommeil, qui ont été prescrits aux Américains 60 millions de fois en 2011.

Tireurs scolaires

Bien que les médicaments psychiatriques prennent des formes diverses, les antipsychotiques, les antidépresseurs, les hallucinogènes, les stabilisateurs de l’humeur, les stimulants, les anxiolytiques (médicaments anti-anxiété), les hypnotiques (pour induire le sommeil), les antidépresseurs sont de loin les médicaments les plus prescrits en Amérique.

En fait, ce qui pourrait être difficile à avaler, selon les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies, en 2010, plus de 250 millions d’ordonnances pour des antidépresseurs ont été écrites pour les Américains.

De tous les effets secondaires inquiétants des antidépresseurs, et l’ironie ici est profonde, le plus notoire est que ce médicament omniprésent pour les personnes déprimées peut causer à l’utilisateur de vouloir se tuer.  En effet, chaque antidépresseur vendu en Amérique aujourd’hui, indépendamment du fabricant ou de la marque, porte une étiquette obligatoire d’avertissement, la « boîte noire », l’avertissement le plus grave de la Food and Drug Administration sur les drogues, des « risques accrus de pensée et de comportement suicidaire, connus comme les tendances suicidaires, chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans ».

Malheureusement, parmi les soldats et les anciens combattants des États-Unis, il y a en moyenne 22 suicides par jour, et les médecins demandent quel pourrait être le rôle des médicaments psychiatriques.  Après tout, comme rapporté en 2008,  « environ 20000 soldats en Afghanistan et en Irak étaient sur ces médicaments », la moitié à peu près sur les antidépresseurs et l’autre moitié sur Ambien et somnifères similaires.  Ajoutez à cela le fait que l’étiquette d’avertissement des antidépresseurs vise les « jeunes adultes âgés de 18 à 24 », le groupe d’âge principal pour les militaires, et la seule conclusion raisonnable est que les contraintes et les traumatismes de la guerre, ainsi que les risques de ces médicaments, peuvent être une combinaison mortelle.

Encore plus inquiétant est le fait que, où il y a des pensées suicidaires, des pensées homicides pourraient ne pas être loin derrière, en particulier dans une personne particulièrement dérangée et en colère, ce qui nous amène à une des corrélations les plus troublantes entre les médicaments psychiatriques et les comportements violents.

Il est bien documenté que la plupart des auteurs de fusillades dans les écoles et des meurtres de masse dans notre ère moderne étaient soit sur, ou s’étaient tout récemment détachés, des médicaments psychiatriques, le plus souvent des antidépresseurs. 

Droguer les enfants à l’école

Alors que nous soulignons la consommation de pot et la consommation excessive d’alcool chez nos enfants, dans le même temps nous forçons des millions d’entre eux, entre quatre et neuf millions selon la plupart des estimations, surtout des garçons, à prendre du Ritalin ou des dangereux médicaments psycho-stimulants similaires pour une condition médicale qui n’existaient pas officiellement il y a une génération : le trouble de déficit d’attention et d’hyperactivité.

Selon l’Administration fédérale, le Ritalin, nom commercial de méthylphénidate, est « une substance de l’Annexe II, avec un potentiel élevé d’abus et produit un grand nombre des mêmes effets que la cocaïne ou les amphétamines ».  En effet, d’autres substances de l’annexe II comprennent la cocaïne, les amphétamines, l’opium, la méthadone, l’oxycodone, la morphine, la codéine et les barbituriques.

« Les substances réglementées dans ce programme », ajoute l’Administration fédérale, « ont un potentiel élevé d’abus avec une sévère dépendance psychologique ou physique, mais, ont été acceptées pour usage médical aux États-Unis. »

Pourtant, en raison de preuves troublantes, dont des dizaines de morts suspectes,   que le Ritalin et les stimulants similaires étaient nocifs pour le cœur, les membres d’un comité consultatif fédéral ont annoncé en 2006 qu’ils voulaient ralentir la croissance explosive de l’utilisation des drogues.

De façon alarmante, le Dr Steven Nissen, cardiologue de Clinic Cleveland et membre de la Food and Drug Administration, a déclaré : « Je dois dire que j’ai de graves préoccupations au sujet de l’utilisation de ces médicaments et de graves préoccupations au sujet du mal qu’ils peuvent causer », a rapporté le New York Times.  Un autre membre du groupe, Curt Furberg, professeur de santé publique à l’Université Wake Forest, « Nulle part ailleurs dans le monde, plus de 10 pour cent des garçons de 10 ans ne sont diagnostiqués et traités pour des troubles de déficit d’attention et d’hyperactivité », selon le magazine Time.

Malgré les doubles controverses sur les dangers prouvés de ces médicaments et leur abus d’ordonnance, les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies signale une escalade radicale au cours des dernières années.

Incroyablement, 19 pour cent des garçons d’âge scolaire aux États-Unis sont diagnostiqués avec des troubles de déficit d’attention et d’hyperactivité et environ 10 pour cent sont actuellement traités avec ces médicaments, tandis que 10 pour cent des filles d’âge scolaire sont en cours également d’être diagnostiquées.

« Ce sont des chiffres astronomiques.  Je suis terrassé », explique le Dr William Graf, un neurologue pédiatrique à New Haven et professeur de médecine de Yale, selon le New York Times.  « Les symptômes bénins sont diagnostiqués si facilement, ce qui va bien au-delà de la maladie et au-delà de la zone d’ambiguïté pour la pure amélioration des enfants qui sont autrement en bonne santé ». Le directeur des Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies, le Dr. Thomas R. Frieden,  ajoutait « Malheureusement, le mauvais usage semble augmenter à un rythme de plus en plus alarmant ».

Beaucoup plus de ces exemples de prescriptions et d’utilisations complètement hors de contrôle de drogues psychiatriques pourraient être cités ici, mais, en se concentrant sur ces quelques exemples, et en reconnaissant sans ambages leurs résultats désastreux souvent déchirants, cela devrait au moins montrer que l’Amérique a un sérieux problème légal de drogues.

« Les maladies du cerveau » à chaque coin de rue.

Bien qu’il existe d’innombrables psychiatres éclairés et plus doués, la psychiatrie générale a été institutionnellement transformée au fil du temps d’une quête afin de faciliter la compréhension de soi et la guérison (par la thérapie traditionnelle de la parole) du patient en une bureaucratie massive de distributions de médicaments. Un nouveau paradigme a évolué, caractérisé par un répertoire en constante expansion de « troubles de la personnalité » et de « maladies mentales » tous dans le besoin d’une « thérapie » par les médicaments.

De nombreux psychiatres sont ouvertement en rébellion contre la dernière version de leur propre « bible » du diagnostic, le « Manuel du diagnostique et des statistiques des troubles mentaux », publié par l’Association Américaine de Psychiatrie, dont la toute dernière cinquième édition pathologise ou étiquette comme des « troubles » les comportements et les conditions autrefois considérées comme faisant partie de la vie, tout en dé-pathologisant les conditions qui sont manifestement des troubles.

De même, la croyance presque religieuse des Américains envers les experts médicaux et scientifiques, selon laquelle les « prêtres » psychiatriques disent aux âmes troublées, « Vous avez un trouble du cerveau, ce n’est pas votre faute, prenez ce médicament miracle et il va vous guérir », se désintègre sous son propre poids.

Considérons, par exemple, le « dogme » orthodoxe de la santé mentale qui dit que la dépression implique un problème physique avec la chimie du cerveau de la victime, une notion qui, certes, est réconfortante pour les patients qui sont ainsi exonérés de toute responsabilité à cause de leur condition.  Mais, aujourd’hui, avec des dizaines de millions d’Américains qui prennent des antidépresseurs, cette assurance, reprise par l’Institut national de santé mentale qui proclame que « les maladies dépressives sont des troubles du cerveau », est reconnue par de plus en plus de gens étant dans une impossibilité logique.  Après tout, cela signifierait que le quart des femmes américaines d’âge moyen (23 pour cent de toutes les personnes âgées de 40 à 59 ans) ont une maladie organique du cerveau, un cerveau défectueux physiquement.  C’est évidemment absurde.

C’est ainsi que de plus en plus de médecins, d’articles et de livres, comme  « Pharmageddon »  du grand psychiatre et psychopharmacologue David Healy et  « Le Livre du Malheur : Le Manuel du Diagnostique et des Statistiques des Troubles Mentaux et la déconstruction de la psychiatrie » du psychothérapeute Gary Greenberg (résumé récemment dans le New Yorker), révèlent maintenant l’illusion sur laquelle repose une grande partie de la psychiatrie moderne basée sur les drogues.

Tout cela ne nie pas que les médicaments psychiatriques peuvent avoir une valeur réelle ; Il y a des gens, très peu, qui ont très simplement vraiment besoin d’eux.  En fait, une des raisons pour lesquelles nous tolérons la surconsommation absurde de médicaments psychiatriques en Amérique est notre profonde réalisation que nous avons besoin de ces médicaments pour contrôler, calmer et gérer les quelques personnes qui en ont vraiment besoin.  Nous voulons aussi une meilleure solution pour les personnes gravement touchées que les asiles austères d’antan entreposaient par centaines et parfois par milliers de ces personnes gravement perturbées.  Et aussi, très franchement, nous préférerions ne pas avoir à faire avec des personnages vraiment fous, et ainsi, nous apprécions le fait qu’il existe des médicaments pour les contrôler chimiquement.

Mais, rien de tout cela ne justifie la création d’un état-nation dans lequel une partie massive de la population, y compris une bonne partie de la classe moyenne productive et fonctionnelle, dépend des médicaments psychotropes pour passer à travers la vie.

La course aux profits des drogues, combinée avec l’aveuglement profond qui résulte d’une orientation athée pour la guérison de l’esprit et de l’âme humaine,  a amené notre nation dans un bien mauvais endroit.  Quand nos « guérisseurs » ne comprennent pas la nature humaine, où la morale et le péché n’entrent même pas dans notre pensée sur la façon dont nos problèmes mentaux et émotionnels proviennent et sont nourris, quand nous ignorons complètement la réalité des lois de Dieu (ce qui signifie d’une manière fiable de tomber dans l’emprise de forces obscures), nous compensons par la création de nos propres croyances « quasi-religieux » et de nos propres « prêtres » (experts), avec leurs propres « sacrements » et « saluts » particuliers.  Tout cela nous mène, à titre individuel et en tant que nation, de plus en plus dans les ténèbres plutôt que vers la lumière.

Esprit impeccable

En regardant vers l’avenir, cela semble en voie de devenir le thriller de science-fiction le plus terrifiant si nous continuons dans cette direction.

« Comment les chercheurs apprennent à contrôler notre mémoire ».  C’est le titre d’un récent article inquiétant de Popular Science, sous-titré, « Le prochain traitement pour les traumatismes pourrait être un esprit impeccable ».

Notant que des souvenirs douloureux, « bombes en bordure de route, les abus de l’enfance, les accidents de voiture », ont le potentiel de nous déformer (et de nous endommager) pour la vie, l’article cite de nouvelles études affirmant que « nous sommes sur le point d’effacer et même de réécrire les souvenirs ».

Par exemple, puisque les troubles de stress post-traumatiques et les troubles de toxicomanie reposent sur des souvenirs qui peuvent déclencher des comportements problématiques, les recherches actuelles prévoient de futurs médicaments qui permettront de guérir ces conditions en éliminant simplement les mémoires problématiques : « Plusieurs études ont trouvé des composés chimiques qui peuvent être utilisés pour maîtriser ou même supprimer des mémoires chez la souris (et peut-être un jour chez les personnes).  En juin, un rapport dirigé par un chercheur de l’Université Emory a démontré que SR-8993, un médicament qui agit sur les récepteurs opioïdes du cerveau, peut empêcher une mémoire de peur de se développer ».

L’article se termine en reconnaissant : « Naturellement, l’idée que des scientifiques puissent manipuler la mémoire pourrait sembler un peu effrayante.  Mais, ceci pourrait aussi avoir certains bienfaits : Le traitement pour des millions de personnes tourmentées par de vrais souvenirs ».

Pendant ce temps, des groupes, comme l’Association multidisciplinaire pour les études psychédéliques, exercent de fortes pressions pour légaliser toutes les drogues psychédéliques des années 1960, et pas seulement la marijuana, mais aussi le LSD, les champignons contenant de la psilocybine, la mescaline, et ainsi de suite, ainsi que les drogues plus modernes comme le « rave », « l’ecstasy », ou le méthylène-dioxy-methamphétamine (MDMA).

« Les partisans de la légalisation psychédélique disent que le public américain a été mal informé sur les dangers de l’usage des drogues psychédéliques, » affirme le MAPS, « et … comme la marijuana, les drogues psychédéliques peuvent avoir un avantage médicinal qui peut être une option de traitement pour les groupes de personnes souffrant de santé mentale et de conditions psychologiques telles que l’autisme, la dépression, les troubles de stress post -traumatiques, la schizophrénie et l’alcoolisme. »

« Une étude de 2011 du Centre de l’autisme de l’Université de Californie, à Los Angeles, a examiné la drogue psychédélique MDMA, ou l’ecstasy, et a constaté que les personnes atteintes d’autisme qui utilisent l’ecstasy signalent souvent une augmentation de la socialisation et de forts sentiments d’empathie qui durent même après que la drogue ait disparu. »

Alors que l’Amérique se rapproche de la phase finale de la métamorphose en un état totalement athée et dépendant des drogues, légales et illégales, la frontière disparaît, tout comme la ligne entre les drogués et les normaux, et entre la raison et la folie cette ligne devient de plus en plus floue.  Enfin, tout devient folie induite par les drogues dans laquelle l’homme, coupé de la vraie vie, du vrai sens et de la vraie signification de l’intérieur, devient son propre dieu stupéfait.

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?  Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; Car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. »  1 Corinthiens 3:16-17

http://www.wnd.com/2014/02/70-million-americans-taking-mind-altering-drugs/

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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