Et si le véritable secret de la joie était d’entraîner son cœur plutôt que d’attendre son humeur ?
Par FAITH ACTIVIST – 20 juin 2025
« Je ne me sens tout simplement pas bien aujourd’hui. »
Combien de fois avons-nous prononcé ces mots, nous autorisant à nous laisser porter par la spiritualité ou à nous désengager complètement ? Dans un monde qui valorise l’authenticité et les sentiments, nous sommes souvent tentés de considérer nos émotions comme la seule autorité. Mais la vie chrétienne n’est pas une réponse passive aux humeurs passagères ; c’est un appel à l’engagement actif, surtout lorsque notre cœur est froid ou distrait.
Nous vivons dans une société qui nous exhorte de plus en plus à « écouter notre cœur ». Mais que se passerait-il si notre cœur n’était pas un instrument fixe, mais un instrument malléable, conçu pour être façonné et entraîné ? Et si le chemin vers la joie véritable et durable ne passait pas par la recherche des sentiments, mais par le développement de saintes habitudes ?
1. Le danger caché d’un cœur passif
Se réveiller avec un cœur apathique et décider de ne pas lire la Parole ou de chercher Dieu dans la prière peut sembler une concession mineure. Mais avec le temps, ces petits manquements s’accumulent, nous laissant spirituellement décharnés. Selon une enquête menée en 2023 par l’American Bible Society, seuls 14 % des adultes américains lisent la Bible quotidiennement, soit une forte baisse par rapport aux décennies précédentes. Pour de nombreux croyants, ce n’est pas la théologie ou la doctrine qui fait défaut, mais la discipline quotidienne.
Le théologien anglais John Owen (1616-1683) croyait que les disciplines spirituelles n’étaient pas seulement des exercices d’obéissance, mais aussi un moyen de remodeler l’âme. Comme le souligne l’auteur et pasteur moderne Tim Keller, Owen mettait les croyants au défi de ne pas renoncer à leur temps avec Dieu simplement parce qu’ils ne le ressentaient pas. Il prônait plutôt une approche radicale, mais biblique : « Méditer jusqu’à la joie. »
2. Les affections ne sont pas fixes
Avant que la science ne parle de neuroplasticité, Owen croyait en ce que l’on pourrait appeler la « plasticité affective ». En termes simples, vos sentiments et vos affections peuvent être reconditionnés. Vous n’êtes pas programmé pour rester spirituellement apathique. Bien au contraire : votre cœur est capable d’être entraîné à désirer davantage Dieu.
L’apôtre Paul fait écho à cela dans Romains 12:2, lorsqu’il nous exhorte à « être transformés par le renouvellement de l’intelligence ». Il ne s’agit pas d’une attitude passive. Il s’agit d’une transformation intentionnelle et active. La sagesse d’Owen nous rappelle que nos aspirations ne sont pas déterminées par la personnalité ou l’humeur ; elles sont le résultat cumulatif d’innombrables choix.
3. Les trois étapes de la méditation
Owen ne s’est pas contenté de diagnostiquer le problème, il a proposé une solution. La méditation, bien comprise, est le lien entre la lecture de la Parole de Dieu et la réponse par la prière. Elle comporte trois étapes distinctes, mais interdépendantes :
4. Fixez votre esprit
Commencez par la Parole. Non pas avec désinvolture ni précipitation, mais lentement et intentionnellement. Lisez et relisez les Écritures. Laissez les mots pénétrer votre esprit. La méditation biblique ne consiste pas à vider votre esprit, mais à le remplir de vérité, et plus précisément de la vérité sur Dieu telle qu’elle est révélée en Jésus.
Dans un monde où les distractions sont infinies, se concentrer est contre-culturel. Selon une étude de 2022, la capacité d’attention d’une personne moyenne est désormais inférieure de 8,25 secondes à celle d’un poisson rouge. Méditer, c’est se défendre, se réapproprier son esprit pour Dieu.
5. Inclinez votre cœur
C’est là que beaucoup peinent. Nous pensons que nos émotions échappent à notre contrôle. Mais Owen nous encourage à nous prêcher à nous-mêmes, à persévérer jusqu’à ressentir ce que nous devrions ressentir. La Parole proclame-t-elle la grandeur de Dieu ? Alors, ressentez de l’émerveillement. Révèle-t-elle sa miséricorde ? Soyez reconnaissant. La méditation n’est pas une question de durée, mais de profondeur, de persévérance jusqu’à ce que votre âme commence à réagir.
Pierre écrit dans 1 Pierre 1:8 : « Sans le voir maintenant, vous croyez en lui, et vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse. » Cette joie est accessible dès maintenant et la méditation en est le chemin.
6. Profitez de votre Dieu
Enfin, comme le décrit Keller, la méditation culmine soit en savourant la présence de Dieu, soit en implorant son aide. Ce n’est pas toujours une expérience abyssale. Parfois, elle est aride, voire décourageante. Mais la clé réside dans la persévérance. Même distrait ou désintéressé, se tourner vers Dieu avec des supplications sincères est en soi un acte sacré.
Owen et Keller nous le rappellent tous deux : ce processus n’est pas instantané. Les arbres ne poussent pas du jour au lendemain. Mais ceux qui pratiquent régulièrement la méditation verront, avec le temps, leurs racines spirituelles s’approfondir et se renforcer. La joie ne viendra peut-être pas immédiatement, mais elle viendra.
7. Entraînez votre âme comme vous entraînez votre corps
La plupart d’entre nous admettent que la forme physique exige de la discipline. Nous entraînons notre corps, régularisons notre alimentation et surmontons la fatigue. La forme spirituelle exige tout autant d’efforts. Votre âme, comme votre corps, est constamment entraînée, soit vers la piété, soit loin de celle-ci.
Les Psaumes décrivent les justes comme ceux qui méditent « jour et nuit » (Psaume 1:2). Il ne s’agit pas d’un appel à la vie monastique, mais à un rythme quotidien qui commence par Dieu. Avant l’actualité, avant les messages, avant les réseaux sociaux, la voix que vous entendez en premier devrait être la sienne.
8. Jésus est le centre d’intérêt final
En fin de compte, la méditation ne se limite pas à comprendre la doctrine ou à maîtriser les Écritures. Il s’agit de connaître Jésus. Toute l’Écriture pointe vers lui (Jean 5:39). En fixant nos pensées, en inclinant notre cœur et en recherchant sa présence, nous trouvons non seulement la connaissance, mais aussi la communion. Non seulement la vérité, mais la Vérité.
Jésus lui-même se réjouissait de la Parole. Il la citait dans la tentation, l’enseignait en public et l’accomplissait par sa vie et sa mort. En méditant, nous nous joignons à lui. Et ce faisant, nous découvrons ce pour quoi notre cœur a été créé.
Que vos habitudes matinales ne soient pas régies par vos émotions, mais par la personne de Dieu. Il est digne, que votre cœur le ressente ou non.