Déconnecté  : de nouveaux contrôles de censure peuvent couper votre téléphone et votre connexion Internet


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Par le personnel de PNW  –  le 6 octobre 2025

Quelque chose de sombre se prépare au Canada, et presque personne n’en parle. Derrière le brouhaha politique habituel à Ottawa, un projet de loi discret, mais terriblement dangereux, progresse au Parlement. Il s’agit du projet de loi C-8 et, sur papier, il vise à « protéger le Canada contre les cybermenaces ».

Mais en réalité, cela donne au gouvernement fédéral le pouvoir d’ordonner secrètement aux entreprises de télécommunications de vous couper votre téléphone ou votre accès à Internet – non pas pour un crime avéré, ni après un procès, mais simplement parce qu’un ministre estime que c’est « nécessaire ». Sans mandat. Sans préavis. Sans possibilité de faire appel avant que le mécanisme ne soit actionné.

Laissez cela pénétrer. Au nom de la « sécurité », le Canada pourrait bientôt avoir l’autorité légale d’effacer numériquement n’importe quel citoyen – sans lui dire pourquoi.

1. La guillotine numérique

En vertu du projet de loi C-8, le ministre de l’Industrie, en collaboration avec le ministre de la Sécurité publique, pourrait ordonner à des entreprises comme Rogers, Bell ou Telus de cesser de fournir des services à toute « personne désignée ».

Vous ne recevriez aucun avertissement. Vous ne sauriez même pas qui a pris la décision ni pourquoi. L’ordre pourrait rester secret indéfiniment, et vous ne découvririez la vérité qu’une fois coupé du monde moderne.

Imaginez vous réveiller un matin et découvrir que votre téléphone et votre connexion internet sont coupés : plus de messages, plus d’identifiants professionnels, plus d’accès bancaire, plus de candidatures, plus aucun moyen de joindre votre famille. Dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas seulement gênant, c’est un véritable désastre social et économique.

Et la loi stipule explicitement que vous ne recevrez aucune indemnisation pour les « erreurs » qui pourraient survenir. Votre entreprise fait faillite ? Votre télétravail disparaît ? Votre famille ne peut plus vous joindre ? Dommage, l’État n’est pas responsable.

Il ne s’agit pas d’une simple spéculation dystopique. C’est inscrit dans le texte du projet de loi C-8.

2. De la cybersécurité à la réduction au silence des critiques

Le gouvernement affirme avoir besoin de ce pouvoir pour lutter contre les pirates informatiques, les criminels utilisant des rançongiciels et les « ingérences étrangères ». Mais lorsqu’un gouvernement met au point un outil aussi puissant, il se limite rarement à des causes nobles.

Ces dernières années, nous avons constaté avec quelle facilité la « désinformation » devient l’étiquette utilisée pour faire taire les désaccords. Ce qui commence comme une répression contre les pirates informatiques peut rapidement se transformer en une répression contre quiconque remet en question les discours officiels.

En vertu d’une telle loi, un journaliste qui révèle une mauvaise conduite du gouvernement, un pasteur qui refuse d’adhérer à certaines idéologies ou un activiste qui critique les politiques publiques pourraient tous être qualifiés de « menaces » pour le système.

C’est là le danger : la définition de « menace » est laissée à l’appréciation des personnes mêmes dont vous menacez le pouvoir.

Il est facile d’imaginer un avenir où certaines opinions, notamment chrétiennes ou conservatrices, seraient jugées trop « nuisibles » pour être débattues en public. Le Canada dispose déjà de lois contre les discours haineux et la désinformation ; il suffit d’un peu d’imagination pour imaginer comment celles-ci pourraient être fusionnées avec le projet de loi C-8 pour créer un blocage quasi total de l’information.

3. L’ombre de 2022

Si cela semble paranoïaque, souvenez-vous de 2022. Lorsque les camionneurs ont protesté contre les mandats du gouvernement à Ottawa, le gouvernement fédéral n’a pas hésité à geler des centaines de comptes bancaires – sans ordonnance du tribunal, sans inculpation et sans excuses.

Ces Canadiens n’étaient ni des pirates informatiques ni des agents étrangers ; c’étaient des citoyens qui protestaient contre des politiques qu’ils jugeaient injustes. Pourtant, le gouvernement a instrumentalisé les systèmes financiers contre eux.

Imaginez maintenant que ce même état d’esprit s’applique à votre téléphone et à Internet. Le précédent existe déjà : le projet de loi C-8 ne fait que renforcer le pouvoir de ces mesures et leur donner une couverture juridique.

4. Un modèle mondial de contrôle

Ce problème ne se limite pas au Canada. Il s’inscrit dans une dérive mondiale vers l’autoritarisme numérique.

Au Royaume-Uni, des citoyens ont reçu des visites de police pour avoir critiqué des groupes terroristes en ligne. Partout en Europe, les gouvernements exigent une vérification d’identité plus stricte pour utiliser Internet. Et les systèmes d’identification numérique, présentés comme « pratiques » et « sûrs », sont discrètement liés aux connexions aux réseaux sociaux et aux services bancaires.

Il n’est pas difficile de voir où cela mène : une fois que les gouvernements savent exactement qui parle en ligne, et une fois qu’ils ont le pouvoir de déconnecter cette personne avec un ordre secret, la liberté d’expression devient un privilège, et non un droit.

La frontière entre cybersécurité et censure s’estompe. Et l’histoire nous apprend qu’une fois que de tels pouvoirs existent, ils ne sont jamais utilisés qu’une seule fois.

5. Amérique, prends garde

Certains Américains pourraient considérer cela comme un « problème canadien ». Mais c’est une erreur dangereuse. L’Occident évolue souvent au même rythme. Les politiques initiées au Canada ou en Europe ont tendance à se répercuter au sud de la frontière en quelques années, parfois quelques mois.

Les mêmes arguments utilisés pour justifier le projet de loi C-8 circulent déjà à Washington :

« Nous devons protéger l’écosystème numérique. »

« Nous devons mettre un terme à la désinformation. »

« La cybersécurité nécessite une autorité décisive. »

Ces mots semblent responsables jusqu’à ce qu’ils se retournent contre vous.

Lorsque les gouvernements acquièrent le pouvoir de décider qui a accès au monde moderne – et qui n’y a pas accès –, la démocratie elle-même est en sursis. Une fois que les identifiants numériques et le contrôle centralisé des services en ligne deviennent la norme, vous couper l’accès devient la forme la plus facile de censure.

C’est là le génie inavoué de telles lois : il n’est pas nécessaire de vous arrêter ou de vous débattre si elles peuvent simplement vous réduire au silence d’un simple geste.

6. Tyrannie numérique

Le projet de loi C-8 n’est pas une simple mauvaise politique canadienne : c’est un test pour un avenir plus sombre. Un avenir où des citoyens libres pourront être déconnectés de la société pour avoir eu de mauvaises pensées.

Si le monde libre ne riposte pas maintenant – si nous haussons les épaules et supposons que « cela ne pourrait jamais arriver ici » – nous pourrions bientôt nous réveiller dans une société où la vérité elle-même n’a aucun signal, et où seuls ceux approuvés par l’État sont autorisés à parler.

Le Canada est peut-être un terrain d’essai. Mais ne vous y trompez pas : tous les gouvernements cherchent des moyens de mieux surveiller et suivre la conformité de leurs citoyens.

Lorsque les gouvernements apprennent que le contrôle peut être obtenu simplement en appuyant sur « déconnecter », la liberté elle-même ne tient plus qu’à un câble.

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