La théologie abandonnée : la crise de l’ignorance biblique de l’Église


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Par le personnel de PNW  –  le 31 mars 2025

Un récent sondage Barna a provoqué une onde de choc au sein de la communauté chrétienne, révélant que seulement 24 % des chrétiens nés de nouveau se déclarant théologiquement croyants croient en la Trinité. Pire encore, parmi les chrétiens autoproclamés, ce chiffre tombe à seulement 16 % – une statistique alarmante, mais qui ne devrait pas surprendre compte tenu de l’analphabétisme biblique croissant au sein de l’Église.

Cette doctrine fondamentale de la foi chrétienne, définissant Dieu comme Père, Fils et Saint-Esprit en un seul Être, n’est pas une réflexion théologique après coup ; elle est fondamentale pour notre salut, notre culte et notre compréhension même de qui est Dieu.

Ce déclin vertigineux de la culture doctrinale soulève des questions urgentes : comment en sommes-nous arrivés là ? Et surtout, comment inverser cette tendance alarmante ?

Le fruit de l’analphabétisme biblique

Les résultats du sondage ne constituent pas un phénomène isolé. Au cours des deux dernières décennies, de nombreuses études ont documenté l’érosion des connaissances bibliques parmi les chrétiens professant. Le rapport annuel « État de la Bible » de l’American Bible Society montre systématiquement un déclin de l’engagement envers la Bible. Lifeway Research a rapporté que seulement 32% des pratiquants protestants lisent leur Bible quotidiennement.

Nous vivons aujourd’hui à une époque où de nombreux fidèles sont incapables d’exprimer l’Évangile, de nommer les Dix Commandements ou d’expliquer des doctrines fondamentales comme la justification, la sanctification et la Trinité. Le fruit de cette ignorance est évident : un nombre croissant de croyants adhèrent à un christianisme culturel édulcoré, qui ressemble peu à la foi « transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 1:3).

L’abdication de l’Église de l’enseignement de la doctrine

L’une des principales causes de cette crise est le manque croissant d’enseignement de qualité de la part de l’Église. De nombreuses églises modernes, soucieuses d’attirer de larges foules et d’éviter la controverse, ont abandonné la prédication expositive et l’enseignement doctrinal rigoureux au profit de messages encourageants et de sermons de développement personnel.

Si l’encouragement et la mise en pratique ont leur place, ils ne doivent jamais se faire au détriment de la vérité. L’apôtre Paul a prévenu qu’un temps viendrait où les hommes « ne supporteront pas la saine doctrine, mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres passions » (2 Timothée 4:3). Ce temps est venu.

De plus, de nombreux pasteurs partent du principe que leurs fidèles connaissent déjà les enseignements chrétiens fondamentaux. Mais dans une culture imprégnée de laïcité, de relativisme et de visions du monde concurrentes, nous devons nous efforcer de former des disciples qui savent ce qu’ils croient et pourquoi. Il ne suffit pas de supposer que les fidèles « assimileront » la doctrine par osmose. L’Église doit enseigner délibérément et de manière répétée les vérités fondamentales.

L’influence des penseurs laïcs et des influenceurs des médias sociaux

À cette crise s’ajoute la montée en puissance des penseurs laïcs et des influenceurs sur les réseaux sociaux, notamment sur des plateformes comme TikTok et YouTube, qui sont devenus les principaux « théologiens » de notre époque. Nombre de ces voix promeuvent la spiritualité tout en rejetant l’Évangile biblique, façonnant ainsi les opinions spirituelles de millions de personnes. Si elles offrent des perspectives stimulantes sur le développement personnel, elles manquent de fondement théologique et confondent souvent christianisme, mysticisme New Age ou idéologie égocentrique.

Le danger ne réside pas seulement dans le fait que des personnalités laïques comblent un vide laissé par l’Église ; c’est que de nombreux chrétiens se tournent vers elles comme principale source de formation à leur vision du monde, plutôt que vers les Écritures et un enseignement biblique solide. C’est pourquoi nous voyons un nombre croissant de personnes « spirituelles mais non religieuses » qui apprécient Jésus comme un maître sage, mais rejettent sa divinité, le rôle du Saint-Esprit et la réalité de la Trinité.

Un appel à revenir à la fidélité biblique

Le retour à la culture théologique et à la fidélité biblique commence par un engagement renouvelé de l’Église à enseigner tout le conseil de Dieu (Actes 20:27). Nous devons :

Donner la priorité à la prédication expositive – Les pasteurs et les enseignants doivent enseigner systématiquement les Écritures, en veillant à ce que les fidèles comprennent le récit complet de la Bible, et pas seulement des versets isolés ou des messages inspirants.

Mettre l’accent sur le discipulat – Les églises doivent encourager un discipulat profond et intentionnel, en équipant les croyants pour qu’ils grandissent dans leur foi, comprennent la doctrine et vivent la vérité biblique dans la vie quotidienne.

Encourager l’étude quotidienne des Écritures – Les chrétiens doivent s’immerger dans la Parole de Dieu. Les Églises devraient fournir des ressources, des plans de lecture et des structures de responsabilisation pour encourager une étude biblique régulière.

Corriger les faux enseignements avec audace – À une époque de confusion, les pasteurs et les dirigeants doivent courageusement affronter et corriger les erreurs théologiques, en veillant à ce que les fidèles ne soient pas égarés par des philosophies laïques ou des évangiles déformés.

Soyez un modèle de foi et d’adoration profondes – Notre manière d’adorer façonne nos croyances. Les Églises doivent veiller à ce que leurs cultes, prières et sacrements reflètent une profonde révérence envers le Dieu trinitaire plutôt qu’un simple divertissement ou une expérience émotionnelle.

Le temps de la décision

Le déclin de la croyance en la Trinité est le symptôme d’une crise plus vaste : une crise d’ignorance biblique, de discipulat superficiel et de conformisme culturel. Mais il n’est pas trop tard. Dieu suscite un reste qui aspire à la vérité, qui désire le connaître profondément et qui résistera à la vague de compromis théologiques. La question qui se pose à nous est simple : serons-nous comptés parmi eux ?

Il est temps que l’Église se réveille. L’intégrité de notre témoignage, la foi des générations futures et l’âme même de l’Église en dépendent.


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