Comment risquons-nous de négliger le Sauveur même dans nos activités les plus spirituelles ?
Par FAITH Activist – le 17 juin 2025
Vous êtes-vous déjà posé une question étrange mais profonde : suis-je en danger de perdre le Christ dans mon christianisme ?
Pour beaucoup d’entre nous qui professons notre foi en Jésus, qui lui faisons confiance pour le salut et qui l’aiment sincèrement, cette question est toujours d’actualité. Notre premier amour s’est-il estompé ? Christ est-il devenu moins l’objet de nos affections qu’un simple décor pour nos quêtes spirituelles ? Malheureusement, il est possible de perdre de vue Jésus, même en étant plongé dans l’évangélisation, l’étude de la Bible, la sainteté personnelle et la vie d’église.
1. Le perdre dans l’Évangile
L’une des façons de perdre de vue le Christ est lorsque l’Évangile devient une simple formule : l’Évangile plus la foi égale le ciel. Au lieu de nous concentrer sur la personne de Jésus, nous risquons involontairement de réduire l’Évangile à un système abstrait. Michael Reeves a observé que Charles Spurgeon préférait parler de prédication du Christ plutôt que de simple prédication de l’Évangile, car nous réduisons facilement l’Évangile à un arrangement impersonnel.
Pourtant, l’Évangile, comme le décrit Paul, n’est jamais anonyme. C’est « l’Évangile de Dieu, qu’il avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concernant son Fils » (Romains 1:1-3). La Bonne Nouvelle est une personne, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, crucifié et ressuscité, régnant et revenant. L’Évangile n’est pas un système auquel nous adhérons mentalement, mais l’annonce de notre Sauveur crucifié et vivant.
2. Le perdre dans les Écritures
Jésus reprochait aux pharisiens d’étudier assidûment les Écritures, manquant ainsi leur message central : « Vous scrutez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; et ce sont elles qui rendent témoignage de moi. » (Jean 5:39). Nous pouvons commettre la même erreur, en lisant la Bible pour en tirer des leçons sur le mariage, la parentalité ou la morale, sans voir Celui vers qui tout cela tend.
Pensez à votre propre lecture de la Bible. Qu’avez-vous vu récemment ? Des leçons sur le contentement, l’amour, la patience ou la souffrance vous viennent peut-être à l’esprit, mais avez-vous aussi vu le Christ ? Votre affection a-t-elle été touchée par son caractère, son sacrifice, sa gloire ? Les Écritures existent non seulement pour nous informer, mais aussi pour nous rapprocher du Sauveur qui en est la figure centrale.
3. Le perdre dans la poursuite de la sainteté
Même notre quête de sainteté personnelle peut nous éloigner du Christ lui-même. Nous nous efforçons de grandir en amour, en patience et en maîtrise de soi, mais ces vertus deviennent parfois des objectifs impersonnels plutôt que des expressions de la ressemblance avec le Christ.
La sainteté ne se limite pas à l’acquisition d’attributs moraux ; il s’agit de contempler le Christ et de devenir semblable à lui. « Nous tous, le visage découvert, contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en sa même image » (2 Corinthiens 3:18). La sainteté signifie revêtir le Seigneur Jésus-Christ (Romains 13:14), vivre dans la joie de lui obéir et confesser le péché non pas comme une simple transgression de la loi, mais comme une offense personnelle à notre Dieu trinitaire.
4. Le perdre dans l’Église
La communauté chrétienne elle-même peut subtilement se tourner vers une activité centrée sur l’humain. Nous nous rassemblons, nous servons et nous nous aimons les uns les autres, et à juste titre. Pourtant, même dans ce contexte, le Christ peut passer au second plan si nous nous concentrons uniquement sur l’horizontal en négligeant le vertical.
Nous n’avons pas été sauvés simplement pour bâtir une communauté solide ; nous avons été sauvés pour appartenir au corps du Christ, avec lui comme chef (Colossiens 1:18). La communion chrétienne existe pour sa gloire, soutenue par sa grâce et enracinée dans son Évangile. Si nous éliminons le Christ, notre communauté ne sera plus qu’un simple club social.
5. Redécouvrir le trésor
John Flavel a écrit un jour : « L’étude de Jésus-Christ est le sujet le plus noble auquel une âme ait jamais consacré son temps. » Les anges ne se lassent jamais de le contempler, et les saints dans la gloire non plus. Pouvons-nous nous lasser de celui qui a acquis notre salut par son propre sang ?
L’apôtre Pierre écrit : « Sans l’avoir vu, vous l’aimez ; sans le voir encore, vous croyez en lui, et vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse » (1 Pierre 1:8). Le Christ lui-même est notre plus grande joie, maintenant et pour l’éternité.
Refusons de nous contenter d’un christianisme dépourvu du Christ. Consacrons notre vie à le connaître, à l’aimer et à le proclamer. Les richesses de sa personne sont insondables (Éphésiens 3:8), et nous en explorerons les profondeurs à jamais.
Comme l’a si bien dit Flavel : « Les meilleurs d’entre nous ne sont encore qu’aux confins de ce vaste continent. » Il y a infiniment plus de choses à voir, à savourer et à aimer du Christ. Poursuivons notre chemin.