Par le personnel de PNW – le 2 septembre 2025
Depuis des mois, le cœur d’Israël est tiraillé entre deux directions : l’une, celle du désespoir des familles dont les proches sont retenus en otage par le Hamas, et l’autre, celle de la nécessité impérieuse de détruire le groupe terroriste qui les retient captifs. Cette dualité de compassion et de détermination transforme non seulement la guerre d’Israël contre le Hamas, mais redéfinit aussi la guerre moderne.
Le Hamas a tiré une leçon d’une efficacité dévastatrice : les roquettes, avec leur bruit et leurs tirs, coûtent des millions et atteignent rarement leurs objectifs. Mais les otages – hommes, femmes et enfants innocents – paralysent les nations. Ils fracturent les sociétés. Ils créent des dilemmes insurmontables pour les gouvernements, obligeant les dirigeants à mettre en balance la vie de quelques-uns et la sécurité du plus grand nombre. Le Hamas a découvert que rien n’affaiblit davantage Israël que son cœur moral.
Ces dernières semaines ont souligné à quel point cette stratégie est bien ancrée. Les négociations pour la libération des otages actuels se poursuivent, et pourtant le Hamas prépare déjà les prochains enlèvements. Il y a quelques semaines, des militants ont attaqué un poste de Tsahal à Khan Younis, semblant tenter de capturer davantage de soldats. Et il y a quelques jours à peine, le Hamas a menacé que la nouvelle opération israélienne dans la ville de Gaza « inviterait » à de nouveaux enlèvements. Le message est clair : la prise d’otages n’est plus une tactique occasionnelle ; elle est devenue un élément central de la doctrine militaire du Hamas.
Ce n’est pas sans précédent. Israël est depuis longtemps confronté à l’épouvantable fardeau de négocier pour ses citoyens capturés. L’échange, en 2011, de plus de 1000 prisonniers palestiniens contre la libération d’un seul soldat, Gilad Shalit, a établi un standard effrayant. Nombre de ceux qui ont été libérés ont renoué avec la violence. La générosité et la compassion d’Israël ont été récompensées par davantage de terreur. Et aujourd’hui, l’histoire se répète. À chaque concession faite pour libérer des otages, le Hamas s’enhardit, convaincu que l’enlèvement est l’arme la plus puissante de son arsenal.
Le coût humain ne peut être ignoré. Chaque famille israélienne dont un proche est en captivité subit un tourment quotidien qu’aucun gouvernement, aucune stratégie militaire, ne peut pleinement apaiser. Leur douleur est réelle, leurs appels à l’action justifiés. Aucune société qui valorise la vie humaine ne peut ignorer une telle angoisse. Et pourtant, si le Hamas est autorisé à dicter les termes de ce conflit par des enlèvements, le cycle de la terreur ne cessera jamais. Chaque libération, chaque compromis, sème les graines d’une nouvelle vague d’enlèvements.
Les dirigeants israéliens sont confrontés à un cruel paradoxe : sauver une minorité risque de mettre en danger le plus grand nombre. C’est pourquoi Israël a maintenant lancé ce qu’il appelle « l’opération finale » à Gaza. En retardant son coup décisif contre le Hamas au nom des négociations, Israël a accordé à son ennemi un temps précieux pour se regrouper et se retrancher. Le Hamas l’a bien compris. Les otages n’ont jamais été de simples monnaies d’échange ; ils étaient des boucliers, stratégiquement placés entre Israël et la victoire décisive qu’il vise.
La leçon à tirer est inquiétante. Il ne faut jamais confondre compassion et capitulation. Israël ne peut pas laisser son effort de guerre être pris en otage par ceux qui se nourrissent de cruauté. Négocier sans fin avec les terroristes revient à récompenser le terrorisme. Libérer des militants condamnés sur le champ de bataille revient à mettre en danger d’innombrables autres vies innocentes.
La guerre est toujours tragique. Elle brise les cœurs et met à l’épreuve la structure morale des nations. Mais la guerre contre le terrorisme est particulièrement cruelle, car elle exploite les valeurs les plus profondes d’un peuple – l’amour de la famille, le caractère sacré de la vie – comme des armes contre lui. Le Hamas a instrumentalisé la compassion d’Israël. C’est pourquoi Israël doit apprendre à se battre non seulement avec force, mais aussi avec lucidité : on ne peut laisser les otages paralyser la quête de la victoire.
Les jours à venir seront sombres. Les familles continueront de pleurer leurs proches, et leurs cris doivent être entendus. Mais malgré leur douleur, Israël doit faire preuve d’une détermination farouche : ne plus jamais laisser les enlèvements dicter le rythme de la guerre. Le Hamas a choisi la voie de la brutalité. Israël doit répondre avec la détermination d’une nation qui refuse de céder au terrorisme, même si elle pleure ses fils et ses filles.
En fin de compte, la seule véritable protection contre de futurs enlèvements est la défaite de ceux qui les commettent. Tant que le Hamas ne sera pas démantelé, toute trêve, tout échange, sera temporaire. Le monde doit le comprendre. Et Israël doit s’y tenir fermement. La compassion doit guider son cœur, mais la détermination doit guider sa main.
Et pourtant, au cœur de cette lutte acharnée, la réponse de la communauté internationale est encore plus blessante. Au lieu d’isoler le Hamas et ceux qui l’encouragent, les pays occidentaux ont choisi ce moment précis pour récompenser les Palestiniens en appelant à la création d’un État aux Nations Unies en septembre prochain.
Le Français Emmanuel Macron a été le premier à exprimer ouvertement son soutien – une démarche qui a non seulement durci la position du Hamas dans les négociations, mais a aussi conforté ses dirigeants dans l’idée que le terrorisme porte ses fruits. Quel message cela envoie-t-il lorsque, alors même que les familles israéliennes attendent avec angoisse des nouvelles de leurs proches, le monde signale au Hamas que la violence mène à des gains politiques ?
C’est l’absurdité de notre époque : des terroristes retiennent des innocents dans des tunnels, menacent d’en capturer d’autres, et les prétendus gardiens de la paix et de la démocratie leur confèrent une légitimité sur la scène internationale. S’il y a des leçons à tirer de ce conflit, l’une d’elles doit être la suivante : récompenser le terrorisme assure sa survie. L’Occident devrait s’opposer fermement à la barbarie du Hamas, au lieu de lui accorder des dividendes politiques. Toute autre attitude serait non seulement une trahison envers Israël, mais aussi une atteinte au principe même selon lequel des vies innocentes ne doivent jamais servir de monnaie d’échange pour la conquête du pouvoir.
