Israël et la Syrie prêts pour la guerre


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Israël et la Syrie se préparent pour une guerre régionale.

Les actions et les paroles du Premier ministre israélien, Binyamin Netanyahou, et du dirigeant syrien, Bachar al-Assad, dans les 72 dernières heures, indiquent qu’ils sont prêts pour une guerre régionale, incluant une attaque contre l’Iran.

De différentes manières, les deux ont affiché des signes pour un prochain conflit comme le déclarent nos sources du Moyen-Orient :

1. Samedi, le 3 décembre, la Syrie a organisé un exercice militaire de grande envergure dans la ville orientale de Palmyre, ce qui a été interprété par les experts occidentaux et israéliens comme un avis à ses voisins, principalement la Turquie et Israël, que le soulèvement contre le régime d’Assad n’avait pas affaibli ses capacités en missiles sophistiqués.
Les avis des sources militaires de DEBKAfile attachent maintenant plus de crédibilité à la déclaration officielle à Damas du 4 décembre: « L’armée syrienne a organisé un exercice avec des armes réelles dans la partie orientale du pays sous des circonstances similaires à la guerre dans le but de tester son armement de missiles pour faire face à toute attaque éventuelle. »
Les bandes vidéo de l’exercice, brièvement disponibles sur Internet lundi matin avant leur enlèvement par une main invisible, appuient cette affirmation. Ils montraient un exercice en quatre étapes, dans lequel la mise à feu des missiles a été une caractéristique mineure. Son accent était mis sur les tirs massifs de canons auto propulseurs de 120mm, une pratique de brigades de lance-roquettes multiples de 600mm et 300mm (LRM), des mouvements offensifs des brigades blindées syriennes soutenues par des missiles sol-sol à courte portée de 150-200 km. Ils ont pratiqué des tactiques pour repousser les renforts ennemis précipités sur les scènes de combats.
Tout cela ajouté à une impressionnante démonstration syrienne de sa capacité à repousser une attaque sur le sol syrien en renversant une vague défensive en une poussée offensive pour transporter les combats dans le territoire de l’agresseur, que ce soit les armées turques ou israéliennes, ou des forces combinées de la Ligue Arabe soutenues par l’OTAN.

2. Israël a fait sa réplique au message de guerre syrien 24 heures plus tard.

Prononçant un discours à une cérémonie honorant la mémoire du père fondateur d’Israël, David Ben Gourion, Netanyahou a rappelé comment, il y a 63 ans, Ben Gourion déclarait les fondations de l’État d’Israël, au mépris des pressions de la plupart des dirigeants occidentaux et de la majorité de son propre parti. Ils l’avaient averti qu’il déclencherait une attaque arabe combinée pour détruire l’État naissant, à peine trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mais heureusement pour nous, a déclaré le Premier Ministre, Ben Gourion a résisté aux pressions et a continué avec sa décision, sinon Israël n’existerait pas aujourd’hui.

« Il y a des fois, a déclaré Netanyahou, où une décision peut porter un lourd tribut, mais le prix pour ne rien décider serait plus lourd. »

« Je veux croire, a-t-il dit, que nous aurons toujours le courage et la détermination de prendre les bonnes décisions afin de préserver notre avenir et notre sécurité. »

Bien qu’il n’ait pas mentionné l’Iran, il n’était pas difficile d’en déduire que le premier ministre faisait référence à une décision de prendre une option militaire israélienne contre le programme nucléaire de l’Iran en dépit d’une pression écrasante de Washington et des conseils insistants de certains vétérans de sécurité israéliens.

Le Ministre de la Défense, Ehud Barak, qui était debout derrière l’épaule du Premier Ministre, était tendu comme un ressort.

3. Six heures plus tard, le Premier Ministre Netanyahou a largué une bombe sur la scène politique nationale. Il a annoncé que son parti, le Likoud, tiendrait des élections, incluant des primaires, avant le 31 janvier 2012, deux ans avant le calendrier et un an avant les prochaines élections générales en Israël. En tant que dirigeant d’un des gouvernements de coalition les plus stables et de longue durée à avoir jamais gouverné Israël, il n’est soumis à aucune nécessité impérieuse domestique pour une manifestation de son leadership en ce moment.
4. Au cours des deux dernières semaines, le gouvernement Netanyahou a été soumis à des critiques acerbes de la part d’un officiel de l’administration Obama après l’autre. Ils ont présenté Israël comme étant tombé entre les mains des extrémistes de la droite qui sont engagés dans une course folle pour supprimer le système judiciaire et diminuer les droits civils des femmes et des enfants, sans mentionner les Palestiniens.

La Secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, est allée encore plus loin quand elle a comparé Israël avec l’Iran parce que quelques franges ultra-orthodoxes dans les banlieues de Jérusalem et de Bnei Brak se battaient pour la ségrégation des sexes dans les transports publics contre le gouvernement et les tribunaux.

Elle visait clairement à saper les références démocratiques du gouvernement de Netanyahou, et donc, sa légitimité morale, en allant en guerre pour stopper la réalisation de l’Iran d’une arme nucléaire.
4. Une très puissante accumulation navale inhabituelle des États-Unis et de la Russie dans les eaux autour de la Syrie et l’Iran.
Washington a cherché vers la fin novembre à donner l’impression que le groupe d’attaque du porte-avion H.W. George était ancré au large de Marseille, lorsqu’il a été repéré dans la Méditerranée orientale proche des côtes de la Syrie.

Moscou s’est alors précipité à la défense de la Syrie en transportant 72 missiles antinavires Yakhont (codés par l’Occident SSN-26) vers Damas. Ces armes qui se déplacent au niveau de l’eau peuvent frapper des cibles navales à une distance de 300 kilomètres.

Après quoi le porte-avion H.W. Bush, dont la liberté de s’approcher des côtes syriennes ou libanaises avait été freinée par les nouvelles armes arrivées en Syrie, a quitté pour une destination inconnue, tandis que le groupe d’attaque du USS Carl Vinson prenait position en face de l’Iran.

Les russes ont aussi joué à cache-cache avec leur seul porte-avion Admiral Kuznetsov. Il avait été annoncé que le navire appareillait pour la Méditerranée le 6 décembre. Mais le 25 novembre, il a été aperçu au large de Malte et passait au large de Chypre quatre jours plus tard en route pour rejoindre la flottille de trois destroyers russes équipée de lance-missiles déjà ancrée au large de la Syrie.
Ni les États-Unis, ni la Russie, n’auraient concentré deux flottes aussi puissantes dans le voisinage de la Syrie et de l’Iran, s’ils n’étaient pas certains qu’une conflagration militaire n’était imminente. Alors que n’importe quel des principaux acteurs en place, Washington, Moscou, Téhéran, Israël ou Bachar al-Assad, pourrait au dernier moment reculer du bord du gouffre d’une guerre régionale, pour le moment, il n’y a aucun signe que cela se produise.

http://www.debka.com/article/21543/

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