NOUVELLES ARMES DE LA RUSSIE


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Est-ce que la Russie pense pouvoir gagner une guerre avec ses nouvelles armes  nucléaires ?

Par James Conca – Le 20 novembre 2014

Un nouveau cycle de développement d’armes nucléaires par la Russie, leur nouvelle position agressive et leur nouveau dédain envers des programmes nucléaires conjoints avec les États-Unis, démontrent tous une tendance déconcertante dans la pensée russe au milieu d’une confiance croissante envers les capacités militaires de la nation.

Les Américains ont la mémoire courte.  Ce n’est pas le cas pour la Russie.  Il ne s’est passé que 25 ans depuis la chute du Mur de Berlin, mais, dans l’esprit de la Russie, la guerre froide n’a pas pris fin.  Si l’invasion russe de l’Ukraine n’est pas assez pour lever la tête, alors, peut-être que leur nouvelle génération d’armes nucléaires tactiques le sera.

Le 10 septembre, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie allait développer une nouvelle dissuasion nucléaire pour contrer les États-Unis et l’OTAN.

En fait, ils l’ont déjà fait.  La Russie pense que ses armes nucléaires tactiques sont maintenant meilleures que les nôtres et que celles de l’OTAN.  Les pays membres de l’OTAN n’ont que 260 armes tactiques plus âgées.  Situées en Allemagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas et en Turquie, les États-Unis possèdent 200 bombes nucléaires avec une capacité globale de 18 mégatonnes.  La France dispose de 60 bombes atomiques.

Un lanceur mobile russe de missiles nucléaires balistiques intercontinentaux.  La Russie a développé une nouvelle génération d’armes nucléaires tactiques et des systèmes de lancements de missiles, très inquiétants étant donné l’état lamentable de nos propres programmes d’armements nucléaires.  Moscou a également déployé de petites armes nucléaires terrestres à proximité des frontières de nos alliés orientaux de l’OTAN.

Comme indiqué dans un rapport présenté dans la Pravda, la Russie a 5000 armes nucléaires tactiques de classes différentes, y compris des ogives Iskander et des torpilles, des ogives aériens et d’artillerie, tout juste à côté de l’Europe.

Les États-Unis ont 300 bombes tactiques B-61 sur son propre territoire, mais cela ne touche pas le déséquilibre.  Les États-Unis ne peuvent pas améliorer cette situation puisque nous avons détruit beaucoup de nos missiles nucléaires tactiques de la guerre froide, des missiles terrestres et des missiles de croisière Tomahawk  basés en mer.  Et, nous nous sommes coincés avec nos propres traités.  Le récent traité START 3 était extrêmement favorable à la Russie.

La Russie a développé des missiles de croisière de longue portée d’une nouvelle génération qui seront bientôt déployés sur les sous-marins de la Flotte de la Mer Noire et des missiles sur les navires de la Flotte de la Mer Caspienne.

Le Département d’État des États-Unis a tout reconnu dans un rapport publié au début de Septembre, en indiquant que la Russie nous avait dépassés dans la capacité d’armes nucléaires pour la première fois en 40 ans.

Laisser notre arsenal nucléaire tomber en ruine est une chose (Washington Post), mais, laisser la Russie construire une nouvelle force d’armes nucléaires stratégiques plus avancée que la nôtre est une toute autre chose.  Et ils ont même une nouvelle génération de missiles.

Donc, la Russie pense effectivement être supérieure.  Et ils pourraient bien l’être si Poutine et ses durs-à-cuire sont prêts à les utiliser comme çà semble le cas ces derniers temps.

C’est peut-être seulement une coïncidence que la Russie envisage d’envoyer des bombardiers à longue portée dans le Golfe du Mexique « seulement pour des pratiques ».  La Russie a décidé de ne pas participer aux efforts programmés de sécurité nucléaire conjoints avec les États-Unis.  La Russie boycotte une réunion au sommet sur la sécurité internationale aux États-Unis en 2016.

Lorsque les chefs d’états ont trop sermonné Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine, lors de la réunion du G-20 la semaine dernière, il s’est tout simplement levé et a quitté la salle.

Le déclin dans les relations entre les États-Unis et la Russie est symptomatique de beaucoup de choses et peut être dangereux puisque l’isolement peut engendrer des erreurs d’interprétations (NYTimes).  La Russie considère que notre Congrès est faible et inefficace, mettant des bâtons dans les roues de notre commandant en chef. La Russie est paranoïaque qu’elle pourrait elle-même être considérée comme faible.  Et, les purs et durs du Kremlin sont réticents à laisser entrer les experts américains dans leurs sites nucléaires.

Ce qui ne serait pas si terrible si nos armes fonctionnaient effectivement bien et qu’elles soient prêtes au cas où on en aurait besoin.

Mais, elles ont besoin de quelques travaux.

Tout le monde était choqué et indigné lorsque des défaillances ont commencé à faire surface il y a quelques années dans les sites de forces de frappes nucléaires de l’Amérique.

  1.    Six missiles de croisière avec des têtes nucléaires ont été transportés à travers le pays par erreur à bord d’un bombardier B-52.  L’équipage ne savait pas qu’ils les avaient et personne ne s’est aperçu de leur absence.
  2.    Dix-neuf officiers de lancements ont été mis hors service pour leurs mauvaises attitudes et leurs faibles performances dans une inspection.
  3.    L’Associated Press a publié une série d’articles additionnels décrivant des signes de faiblesse morale, de lacunes dans la formation, de tricheries dans les examens, de violations dans la sécurité et de défaillances du leadership, y compris le congédiement en octobre 2013 du major-général Michael Carey, le commandant de toute la force de missiles balistiques intercontinentaux.

C’est insensé.  Nous pouvons faire mieux que cela.  Nous faisons mieux dans toutes les autres facettes du nucléaire. Pourquoi ne pouvons-nous pas prendre soin de nos armes nucléaires ?

Parce que nous ne respectons pas notre propre personnel qui manipule ces armes, qui est responsable de leur entretien et de leur préparation, qui garde les missiles armés, sécurisés et prêts pour un ordre de lancement du Président.

Personne ne veut plus travailler sur ces sites d’armes nucléaires.  Ce qui était autrefois des positions honorables et très prisées, et qui imposaient un plus grand respect et des possibilités de promotions, sont maintenant rejetées par les soldats comme des positions sans intérêt et sans possibilité de promotions, en proie à un financement insuffisant et à un pauvre soutien logistique.

Les demandes d’aide et de fournitures restent sans réponse par le commandement supérieur.

Et, ce n’est pas étonnant.  Les inspecteurs sont obsédés sur des listes de contrôle, des dossiers et de la bureaucratie, mais, ignorent le vieillissement des portes blindées qui ne ferment pas correctement et le personnel qui n’a qu’une seule clé spéciale pour maintenir 450 missiles balistiques intercontinentaux.

Certains commandants ont essayé d’améliorer le professionnalisme, la discipline et le moral au sein de la force des missiles mais n’a reçu que très peu de soutien du haut commandement.

Qu’il s’agisse des forces de missiles balistiques intercontinentaux, ou des missiles Minuteman, ou de la force de bombardiers nucléaires des Forces Aériennes, nos forces de frappes nucléaires sont en plein désarroi.  Les bombardiers B-52 sont si coûteux à remplacer que le plan est de les laisser arriver à cent ans.

Mais, les choses devraient changer.  Vendredi, le Secrétaire à la Défense Hagel a déclaré aux journalistes au Pentagone : « Les examens internes et externes que j’ai commandés démontrent que le manque constant d’investissements et de soutiens pour nos forces nucléaires depuis de trop nombreuses années, nous ont laissés trop peu de marge pour faire face aux contraintes croissantes ».

« La négligence systématique pour nos programmes d’armes nucléaires au cours des années a compromis notre capacité à répondre à une menace réelle. »

Pour y remédier, Hagel a annoncé un coup de pouce financier pour les projets nucléaires du Pentagone de 10% par année au cours des cinq prochaines années, soit un ajout de près de 8 milliards de dollars entre 2016 et 2020 à la présente somme de 15 milliards de dollars en entretien annuel pour notre arsenal nucléaire.

Et la gestion du Pentagone a peut-être reçu le message en annonçant la semaine dernière qu’il pourrait changer la façon dont il finance nos forces nucléaires.  Ceci ferait passer l’argent pour les missiles intercontinentaux, les bombardiers nucléaires et les sous-marins nucléaires hors du budget du Ministère de la Défense, vers un nouveau compte.  Un tel changement élèverait la mission nucléaire des militaires de la haute direction à un statut qui aurait une puissance réelle.

« Nous aurons besoin de savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas », a déclaré Hagel.  « Nous devons restaurer le prestige qui a attiré les esprits les plus brillants de l’époque de la guerre froide ».

La situation est très différente pour ceux qui servent dans la Marine Nucléaire.  Là, le moral est très élevé.  Les navires sont effectivement à propulsion nucléaire, de sorte que le nucléaire est « actif » et performant, pas seulement quelque chose assis là sans être utilisé et en décomposition, jamais en déplacement et probablement ne devant jamais être utilisé.

Cependant, en fin de compte, nos équipes de forces nucléaires, et le public américain voient la menace d’une guerre nucléaire à grande échelle comme « tout simplement inexistante ».

Ce n’est pas le cas en Russie.  Ils sont prêts.  Et, que ferions-nous s’ils utilisaient ces armes nucléaires tactiques contre un de leurs voisins ?

 Source : http://www.forbes.com/sites/jamesconca/2014/11/20/could-russias-new-nuclear-weapons-win-world-war-iii/

 Traduit par PLEINSFEUX.ORG

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