Obama apostrophe l’archevêque


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Par Patrick J. Buchanan – Le 31 janvier 2012

À la fin de la messe dominicale à l’église où j’étais présent, à Washington, DC, le pasteur a demandé à la congrégation de rester pendant quelques minutes.

Puis, sous les instructions de l’Archevêque, le Cardinal Wuerl Donald, le pasteur a commencé à lire une lettre.

Dans la lettre, l’Église dénonçait l’administration Obama qui a ordonné à toutes les écoles, les hôpitaux et les services sociaux catholiques de fournir, dans leurs couvertures d’assurance santé pour les employés, des contraceptifs gratuits, des stérilisations gratuites et les pilules « du lendemain » gratuites.

Les paroissiens ont été invités à contacter leurs représentants au Congrès pour exiger le retrait de la nouvelle politique du président Obama.

Maintenant, non seulement l’Eglise doit-elle s’engager dans ce combat, mais, c’est encore un combat qu’elle peut gagner si elle possède  l’endurance morale pour préserver les règles.

En forçant l’Eglise à violer ses propres principes,  le gouvernement fédéral, sous l’administration Obama, a commis une agression  en franchissant la ligne de démarcation entre l’Eglise et l’Etat, ceci afin d’apaiser ses alliés féministes et ses alliés de l’American Civil Liberties Union (ACLU), tout en humiliant les évêques catholiques.

Si l’Eglise devait se soumettre, son autorité morale en Amérique disparaîtrait.

Maintenant, indéniablement, les timides peureux de l’Eglise des dernières décennies qui ont refusé de discipliner les Catholiques en faveur de l’avortement, ont fait naître l’impression que même si la hiérarchie protestait, elle finirait fatalement par s’aligner sur un parti démocratique qui  autrefois hébergeait la plupart des catholiques.

Aujourd’hui, le problème avec Obama est que non seulement  il oblige l’Eglise à violer sa propre conscience, mais encore  il fait pression sur le prélat le plus élevé en Amérique.

En novembre,  l’Archevêque de New York, Timothy Dolan, président de la Conférence américaine des évêques catholiques a eu ce qu’il a décrit comme une rencontre « extraordinairement conviviale » avec Obama à la Maison Blanche.

Le Président a assuré l’Archevêque de son respect pour l’Eglise, et l’Archevêque est reparti convaincu qu’Obama ne forcerait jamais l’Eglise à adopter une politique qui violerait ses principes.

Et voilà dix jours de cela, Obama humiliait l’Archevêque.

Par téléphone, il a informé le Cardinal Dolan  que, avec la concession exclusive que l’Eglise recevrait pour une année supplémentaire- jusqu’en août 2013- afin se conformer, la nouvelle politique, telle que fixée par la Secrétaire de la santé et des services humains, Kathleen Sebelius, sera imposée. Toutes les institutions sociales et éducatives de l’Eglise catholique devront offrir une assurance santé couvrant le contrôle des naissances, sinon elles feront face à des amendes.

« En effet, le président dit que nous avons une année pour nous arranger et voir comment violer nos consciences », a déclaré l’Archevêque Dolan, qui a poursuivi :

« Forcer les citoyens américains à choisir entre violer leurs consciences et renoncer à leurs soins de santé est littéralement inconcevable. … Cela représente un défi et un compromis de nos libertés religieuses. »

Doù Obama et Sebelius ont-ils obtenu le pouvoir de faire cela ?

C’est la Loi de la protection des patients et des soins abordables, promulguée le 23 mars 2010 ; Le nom familier de cette loi est « Obamacare ».

NARAL (Ligne d’action nationale pour les droits relatifs à l’avortement) Pro-Choice America célèbre la nouvelle politique. La présidente de Planned Parenthood, Cécile Richards, l’appelle une « question de soins de santé … fondée sur ce qui est le mieux pour la santé des femmes ». D’autres ont soutenu que de nombreuses femmes catholiques pratiquent le contrôle des naissances.

Mais, que des catholiques choisissent d’ignorer la doctrine ne justifie pas que le gouvernement américain puisse imposer aux institutions catholiques une politique qui viole les enseignements catholiques.

Même le libéral E.J. Dionne, du Washington Post, dans un article du 30 janvier intitulé « Violation de la Foi par Obama », déclarait que le président « avait jeté ses alliés progressistes catholiques aux oubliettes… »

« Parlant comme un libéral américain qui croit que le pluralisme religieux impose certaines obligations au gouvernement … les dirigeants de l’Eglise avaient le droit de demander un allègement plus large du mandat de la contraception qui l’obligerait à aller contre ses propres enseignements. »

Pourquoi Obama a-t-il fait çela ?

Faisant face à une course serrée pour un second mandat, Obama a choisi de ne pas s’aliéner la gauche. Pourtant, il devait savoir que le fait de s’aligner sur la gauche aboutirait à couvrir de ridicule l’Archevêque. Obama, calculateur, est descendu du côté de ceux qu’il croit être plus cruciaux pour sa réélection.

Cet affront devrait révéler à la hiérarchie catholique, si elle ne le sait pas déjà, où elle se situe dans le parti de Barack Obama, d’Hillary Clinton et de Kathleen Sebilius : elle  n’est  pour eux que la dernière roue du carosse !

Pourtant, si les évêques examinent cette crise de conscience, cette insulte, comme une opportunité, ils peuvent effectuer un retournement et s’emparer d’une bonne partie de l’autorité morale qu’ils ont récemment perdue.

Non seulement les évêques devraient-ils intenter des poursuites en cour fédérale contre le président et Sebelius pour violation du principe constitutionnel de la séparation de l’Eglise et l’Etat, mais encore ils devraient informer la Maison Blanche qu’aucun évêque ne donnera son soutien à la Convention démocrate.

Ensuite, ils devraient informer la Maison Blanche que, dans les deux dernières semaines de la campagne 2012, les prêtres de toutes les paroisses liront en chaire pendant la messe dominicale une lettre dénonçant Obama comme un anti-catholique pour avoir refusé à l’Eglise le droit de vivre en fonction de ses croyances.

Si Obama perd le vote des catholiques, il perd l’élection. Vous pouvez être assurés que la Maison Blanche va réagir très rapidement.

http://www.humanevents.com/article.php?id=4919

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