Pourquoi la Silicon Valley parlera de l’Antéchrist,mais pas l’Église


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Par le personnel de PVW – le 2 septembre 2025

1. Conférence en quatre parties sur l’Antéchrist de Peter Thiel

Lorsqu’un homme comme Peter Thiel annonce un cycle de conférences en quatre parties sur l’Antéchrist, il ne s’agit pas d’un énième magnat de la technologie s’interrogeant sur l’avenir : c’est un moment culturel. Thiel, milliardaire et cofondateur de PayPal et de Palantir, investisseur dans Facebook et figure influente de longue date de la politique conservatrice, n’est pas étranger aux controverses.

Il a été aux côtés de Trump en tant que conseiller de confiance, contribuant à l’élaboration d’un récent décret qui, selon ses détracteurs, ouvre la voie à une surveillance de masse. C’est un anticonformiste parmi les anticonformistes : libertaire et conservateur, homosexuel et pourtant attiré par le christianisme, immergé dans la Silicon Valley mais de plus en plus fasciné par les Écritures.

À partir du 15 septembre, au Commonwealth Club de San Francisco, Thiel donnera quatre conférences officieuses sur l’Antéchrist – à huis clos, sans transcription ni enregistrement. Organisées par le Collectif Actes 17, ces conférences promettent d’explorer les « dimensions théologiques et technologiques » de cette figure apocalyptique, en s’appuyant sur des personnalités aussi diverses que René Girard ou Carl Schmitt.

Un important cycle de conférences dans la Silicon Valley, portant sur la prophétie, l’IA et même le concept d’Antéchrist, a affiché complet presque instantanément. Les leaders technologiques et les influenceurs culturels font la queue pour entendre les spéculations sur la fin de l’humanité, mais les bancs restent silencieux.

Et voici la question que tout chrétien devrait se poser : pourquoi Peter Thiel parle-t-il de l’Antéchrist alors que tant de pasteurs ne le font pas ?

2. Pourquoi Thiel, pourquoi maintenant ?

Thiel a toujours été fasciné par l’intersection entre foi, politique et technologie. Lors d’entretiens, il a émis l’hypothèse que l’Antéchrist pourrait accéder au pouvoir non pas par la force brute, mais par des discours constants sur la paix et la sécurité – un langage étrangement familier dans un monde oscillant entre guerres mondiales et bouleversements technologiques.

Pourtant, le secret de ces conférences soulève une autre intrigue. Pourquoi les garder à huis clos ? Pourquoi ne pas les diffuser en direct si l’objectif est l’exploration spirituelle ? La réponse, peut-être, est que Thiel ne cherche pas à organiser une étude biblique. Il organise un salon intellectuel où théologie, pouvoir et politique se confondent. Certains y voient une recherche sincère ; d’autres, de l’élitisme déguisé en langage religieux.

3. Qui façonne la pensée de Thiel ?

Le collectif Acts 17, l’association à but non lucratif à l’origine de l’événement, se présente comme une organisation «Reconnaître le Christ dans la technologie et la société». Cofondé par Michelle Stephens, il a expliqué que sa mission est de créer des espaces de discussion approfondie entre des personnes qui ne mettraient peut-être jamais les pieds dans une église traditionnelle. À bien des égards, Acts 17 reflète la nouvelle fascination de la Silicon Valley pour le christianisme – non pas comme une foi humble, mais comme une source culturelle et intellectuelle à exploiter.

Les inspirations religieuses de Thiel sont éclectiques. René Girard, le penseur catholique français, est son fer de lance intellectuel. Ajoutez à cela Francis Bacon, Jonathan Swift, Carl Schmitt et John Henry Newman, et vous obtenez un mélange étrange : un mélange de littérature, de philosophie, de théologie politique et de fragments de pensée catholique et protestante. Mais l’enseignement simple et direct des Écritures est absent de cette liste.

Et c’est là tout le problème. Thiel est peut-être sincère, mais sincérité n’est pas synonyme d’orthodoxie. Comme l’ont déjà souligné de nombreux observateurs chrétiens, lorsque la théologie est davantage façonnée par les philosophes que par les prophètes, le résultat est souvent faussé.

4. Où cela se situe-t-il par rapport aux Écritures ?

Soyons francs : ce n’est pas le cas. Thiel est un homme ouvertement homosexuel dont la vision du monde est un hybride de christianisme culturel, de philosophie intellectuelle et de futurisme de la Silicon Valley. Ce seul fait le place en porte-à-faux avec l’orthodoxie chrétienne historique. Pourtant, il parle de l’Antéchrist – une figure centrale de l’eschatologie – alors que d’innombrables pasteurs esquivent le sujet.

D’une certaine manière, il est louable que Thiel soit disposé à poser ces questions. Mais cela révèle aussi l’échec de l’Église américaine. Pourquoi laissons-nous un milliardaire de la technologie prendre la parole sur la prophétie biblique alors que les pasteurs – les bergers du peuple de Dieu – restent silencieux ?

5. Pourquoi les pasteurs ne toucheront pas à l’Antéchrist

C’est l’accusation la plus cinglante. Si la Silicon Valley parle de l’Antéchrist alors que les chaires restent silencieuses, ce n’est pas parce que le sujet est sans importance. C’est parce que l’Église est devenue timide.

De nombreux pasteurs ne prêchent pas sur l’Antéchrist, non pas parce que les Écritures manquent de clarté, mais parce qu’ils ignorent eux-mêmes ce qu’ils croient. Le séminaire les a formés à douter des prophéties. Certains rejettent l’Apocalypse comme une allégorie. D’autres considèrent Daniel et les Thessaloniciens comme culturellement hors de propos. Dans d’innombrables chaires, les prophéties sont qualifiées de « trop clivantes », « trop spéculatives » ou « peu pratiques dans la vie quotidienne ».

Résultat ? Une génération de chrétiens en quête de réponses à une époque de chaos mondial, et au lieu d’écouter leurs pasteurs, ils écoutent Peter Thiel.

N’est-ce pas remarquable ? L’homme qui a cofondé un géant de la surveillance comme Palantir est prêt à spéculer sur l’Antéchrist, tandis que les bergers du peuple de Dieu prétendent que le sujet n’a aucune importance. De nombreuses églises, craignant le sensationnalisme, ont complètement abandonné l’eschatologie. L’ironie est dévastatrice.

6. Ce que les chrétiens devraient retenir de cela

La série de conférences de Thiel est un panneau lumineux clignotant. Il dit : « Le monde s’intéresse à la prophétie, même si l’Église ne s’y intéresse pas. »

Les chrétiens ne devraient pas confier le débat sur l’Antéchrist à des milliardaires, des philosophes ou des associations qui mélangent soirées DJ et théologie. Au contraire, ce moment devrait inciter l’Église à se réapproprier l’enseignement de la prophétie – non pas par des spéculations insensées, mais avec la clarté biblique.

Il nous faut discerner ses motivations. Thiel cherche-t-il à honorer le Christ ou le réinterprète-t-il à travers le prisme de la Silicon Valley ?

Nous devons revenir aux Écritures. Non pas à Girard, ni à Schmitt, ni au christianisme culturel. Mais aux paroles de Daniel, de Paul, de Jean et de Jésus lui-même sur la fin des temps.

Nous devons lutter contre la lâcheté. Les pasteurs qui évitent la prophétie par peur ou par ignorance trahissent leurs ouailles.

7. Qui parlera avec autorité ?

L’ironie est presque insoutenable. Un milliardaire homosexuel, imprégné de politique de pouvoir et de culture technologique, est prêt à lutter contre l’Antéchrist. Pendant ce temps, de nombreuses églises évitent complètement les prophéties ou méprisent ceux qui les prennent au sérieux.

Ce moment exige une décision. L’Église continuera-t-elle à abandonner le discours prophétique aux élites de la Silicon Valley, ou les pasteurs retrouveront-ils le courage de prêcher l’intégralité du conseil de Dieu, y compris les passages concernant le jugement, la tromperie et le retour du Christ ?

Une chose est sûre : si la chaire reste silencieuse, d’autres combleront le vide. Et comme le montre le cycle de conférences de Peter Thiel, ces voix ne mèneront pas toujours les gens vers la vérité.

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