TUNNELS CHINOIS


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Une nouvelle loi américaine cherche des réponses au sujet des tunnels nucléaires chinois.

Par Wendell Minnick – Le 5 janvier 2013

Les militaires américains doivent considérer à la fois les capacités nucléaires et conventionnelles pour « neutraliser » les installations de stockage d’armes nucléaires souterraines de la Chine, selon une autorisation du Pentagone qui est devenue une loi.

Le nouveau National Defense Authorization Act (NDAA), signé par le président américain, Barack Obama, le 2 janvier, ordonne au commandant de l’U.S. Strategic Command (STRATCOM) de soumettre un rapport pour le 15 août sur le réseau de « tunnels souterrains utilisés par la République Populaire de la Chine à l’égard de la capacité des États-Unis à utiliser les forces conventionnelles et nucléaires pour neutraliser ces tunnels et ce qui est stocké dans ces tunnels. »

Une équipe de l’Université de Georgetown dirigée par Phillip Karber a mené une étude de trois ans pour cartographier le système complexe de tunnels chinois qui s’étend sur 3,000 miles.

Le rapport de 2011, « Implications stratégiques de la Grande Muraille souterraine de la Chine, » a conclu que l’estimation du nombre d’armes nucléaires par le renseignement américain était incorrecte. Son équipe a estimé que pas moins de 3,000 armes nucléaires pourraient être cachées dans le vaste labyrinthe à plusieurs endroits en Chine. Les estimations du renseignement des États-Unis ont rapporté de façon constante que la Chine avait, tout au plus, 300 ogives nucléaires dans son arsenal.

Le rapport de Karber présente des preuves d’un système complexe de tunnels dans les zones connues pour leurs essais nucléaires et leur stockage, une capacité souterraine beaucoup plus grande que nécessaire pour seulement 300 armes nucléaires.

Les Sections 1045, 1271 et 3119 du NDAA mettent en lumière toutes les préoccupations du Congrès américain au sujet des efforts de modernisation nucléaire et militaire de la Chine. Bonnie Glaser, un spécialiste de la Chine pour le Centre des études stratégiques et internationales, doute que ces articles du NDAA puissent avoir des conséquences politiques majeures pour les relations américano-chinoises : « La communauté du renseignement suit de près les armes nucléaires de la Chine et est un centre de recherche et de développement financé par le fédéral qui doit rechercher les nouvelles menaces. »

Dans l’ensemble, Glaser estime que les nouvelles exigences rapportées sont une réaction aux travaux de Karber, faisant de lui un des quelques challengers solitaires qui suggèrent que les estimations des renseignements américains sont erronées.

Le rapport par STRATCOM dirigé par le NDAA doit inclure l’identification des lacunes dans les connaissances concernant de tels programmes d’armes nucléaires et une discussion sur les implications de telles lacunes pour la sécurité des États-Unis.

Le rapport doit également évaluer la stratégie de dissuasion nucléaire de la Chine, y compris une perspective historique et les pilotes géopolitiques d’une telle stratégie, et une description détaillée de l’arsenal nucléaire, incluant le nombre d’armes nucléaires susceptibles d’avoir une portée intercontinentale.

Le rapport comprendra également une comparaison des forces nucléaires des États-Unis et de la Chine, des projections sur un possible arsenal nucléaire futur de la Chine, une description des fonctions et des lacunes dans le commandement et le contrôle, l’évaluation des stocks des matériaux fissiles de la Chine, et ses capacités de production civile et militaire.

Karber prend peu de crédit pour les exigences du NDAA, dont beaucoup ont commencé à appeler « l’effet Karber ». « Je crois qu’un nombre d’événements, et les modèles de déploiement et des tests chinois n’étant pas les moindres, ont motivé cette multitâche, et je laisserai à d’autres le soin d’évaluer quelle partie de notre recherche a joué dans la stimulation ou dans l’ajout de motivation, » a dit Karber.

Les détracteurs et les sceptiques au sujet des conclusions de Karber abondent. Le langage du NDAA reflète plusieurs choses, a déclaré Hans Kristensen, directeur du Projet d’informations nucléaires de la Fédération des scientifiques américains.

Il s’agit notamment d’une préoccupation générale et d’une fascination pour la modernisation militaire chinoise; Des retombées de l’étude Karber; Des révélations par Karber et par le Colonel de la Russie à la retraite, Viktor Esin, que la Chine possède 3,600 ogives nucléaires, que Kristensen voit comme erronées et rejetées par le STRATCOM; Le lobbying de la Commission de revue économique et de sécurité américano-chinoise , qui « voient la Chine comme une petite Union soviétique; Et la frustration chez certains, dont moi-même, que la communauté du renseignement américain et les militaires américains deviennent de plus en plus discrets sur ce qu’ils disent au sujet de la capacité nucléaire chinoise ».

Kristensen a déclaré que tout ceci augmente graduellement les dangers d’une guerre entre la Chine et les États-Unis. « Les deux pays font une danse dangereuse qui augmentera les tensions militaires et qui pourrait potentiellement mener à une petite guerre froide dans le Pacifique. »

Il a dit que la majeure partie de la force sous-marine de missiles balistiques de l’US Navy opère dans le Pacifique; Des escadrons de bombardiers nucléaires sont déployés périodiquement à Guam et, récemment, ces visites ont été étendues de trois à six mois; Et, plus de forces navales sont transférées dans le Pacifique.

La dernière question que de nombreux analystes se posent est, comment les États-Unis «  peuvent-ils utiliser les forces conventionnelles et nucléaires pour neutraliser de tels tunnels et ce qui est stocké dans ces tunnels ? » Les tests des équipements qui pénètrent la terre pour détecter les armes nucléaires, comme le B61-11, ont été décevants avec de faibles résultats de pénétration. On ne sait pas si le robuste programme de pénétration de la terre pour le nucléaire, ou le B61-12 amélioré, a résolu le problème, mais, étant donné les emplacements, les longueurs et les différentes profondeurs du système de tunnels décrit dans le rapport Karber, plus d’une bombe serait nécessaire pour éliminer la menace.

Donc, qu’est-ce qui a tellement effrayé le Congrès américain au sujet du programme de tunnels souterrains de la Chine ? Les conclusions de Karber se lisent comme le roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy, « The Road ».

Les estimations de Karber révèlent qu’au-delà de 2020 le véritable arsenal nucléaire de la Chine, s’il est utilisé contre les États-Unis dans une « attaque contre-valeur », infligerait 50 millions de victimes directes; Plus ou moins 50 pour cent souffriraient de la maladie des radiations pouvant invalider et raccourcir la vie; Les deux tiers des 7,569 hôpitaux seraient détruits ou inutilisables et la moitié des médecins seraient eux-mêmes des victimes. Un tiers de la capacité de production d’électricité et 40 pour cent de la production alimentaire nationale serait détruite ou exposée à une radiation résiduelle significative. 100 millions d’Américains seraient menacés de famine au cours des 10 premières années de l’attaque initiale.

« En bout de ligne », révèle le rapport de Karber, « 200 millions mourraient, et les Américains survivants vivront dans l’obscurité, sur un régime alimentaire de subsistance, avec un style de vie et une espérance de vie équivalente à l’âge des ténèbres. »

http://www.defensenews.com/apps/pbcs.dll/article?AID=2013301050003

Traduit par PLEINSFEUX.ORG

 

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