Vulnérabilité croissante d’Israël


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 Par John R. Bolton – Washington Times

Le 3 mai 2011

Bien que la mort bien méritée d’Oussama ben Laden ait à nouveau démontré la volonté de l’Amérique de prendre en charge notre sécurité nationale, le monde est encore loin d’être sécuritaire. Au Moyen-Orient, les prédictions les plus optimistes que les régimes autoritaires devraient tomber comme des dominos, ouvrant la voie à des démocraties nouvelles et à de meilleures perspectives pour la paix, disparaissent rapidement. Non seulement les espoirs de nouvelles démocraties s’évanouissent, mais les anciennes fondations pour la stabilité régionale sont en ruines, à notre détriment et à celui de nos alliés.

Pendant qu’Israël a été un spectateur dans les récentes turbulences dans le monde arabe, les événements conspirent contre eux. Au début, les attentes irréalistes pour la « démocratie maintenant » ressemblaient de plus en plus à des expériences avec la sécurité d’Israël, et ces expériences ont mal tourné. Ses implacables ennemis, notamment l’Iran, renforcent leurs positions en exploitant la crise.

L’environnement de la sécurité d’Israël n’a constamment cessé de s’assombrir alors que les dirigeants palestiniens ont gaspillé deux décennies d’occasions (depuis que l’Amérique a évincé Saddam Hussein du Koweït) de s’engager dans des négociations directes, face-à-face. Malheureusement, les Palestiniens ont pris pendant deux ans leurs ordres du président Obama, qui n’a cessé de faire pression sur Israël pour accepter les conditions préalables palestiniennes, en particulier la cessation complète de la construction des nouveaux logements de la Cisjordanie.

Dans une plus ample régression dans l’ère de Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne a exploré la façon de réinsérer sa deus ex machina préférée, l’Organisation des Nations Unies, dans le conflit israélo-arabe. Cette fois, l’idée est de forcer l’Assemblée Générale de proclamer un État palestinien, remontant à 1988, lorsque l’Organisation de Libération de la Palestine a déclaré son «État», et a cherché à devenir membre des institutions spécialisées des Nations Unies comme une preuve de son nouveau statut. Ces efforts visant à créer des « faits politiques sur le terrain » se sont faits aux dépens d’Israël, peu importe s’ils sont invariablement éphémères.
Où les campagnes palestiniennes de propagandes gagnent du terrain, cependant, c’est parmi les plus vastes programmes, en Europe et aux États-Unis, afin de délégitimer l’État d’Israël lui-même.  En attaquant Israël comme raciste, en l’accusant d’agression et de crimes de guerre et d’autres stupidités, cette «foire légale » contre Israël a de plus en plus effacé la démarcation illusoire entre l’antisionisme et l’antisémitisme et toutes ses affreuses implications.

Mais, c’est une perspective en rapide détérioration pour la démocratisation à court terme au Moyen-Orient qui pourrait entraîner de plus graves risques pour la sécurité d’Israël. L’Iran, en dépit de ses propres divisions et rivalités internes, a pris des mesures énergiques pour protéger ses alliés régionaux contre les changements démocratiques et à fomenter des troubles beaucoup plus importants. En Syrie, la féroce résistance de plus en plus meurtrière du régime Assad contre l’opposition populaire repose sans doute sur la détermination impitoyable de l’Iran pour maintenir la dictature du parti Baas au pouvoir. L’Iran a trop à perdre dans son satellite syrien, comprenant peut-être des éléments de son programme nucléaire, pour permettre au président Bachar al-Assad de tomber sans une lutte sanglante.

De même, l’Iran est déterminé à soutenir les terroristes du Hezbollah qui ont renversé la Révolution démocratique du Cèdre du Liban. Et, malheureusement pour Washington, le régime du président irakien Nouri al-Maliki semble de plus en plus soumis à la volonté de l’Iran, comme en témoigne le récent traité d’extradition entre l’Iran et l’Irak et une attaque militaire de l’Irak contre le camp d’un groupe de réfugiés civils de l’opposition iranienne.

L’Iran a également soutenu depuis longtemps les terroristes du Hamas dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie. Maintenant, après le renversement de Hosni Moubarak, les militaires de l’Égypte ont mis fin au blocus de la Bande de Gaza, permettant ainsi au Hamas d’avoir de pleins contacts avec les Frères musulmans d’Égypte. En outre, Le Caire était au cœur de la réconciliation de la semaine dernière entre le Hamas (dont le chef a condamné l’Amérique pour la mort de Ben Laden) et le Fatah, une action qui ne peut que renforcer la menace terroriste contre Israël. Et l’Egypte a reconnu le gouvernement des ayatollahs de Téhéran, une bien mauvaise nouvelle pour Israël, mais également un pro-américain. Les gouvernements arabes, comme le Bahreïn et les autres monarchies du Golfe Persique, sont menacées par l’Iran.

En outre, pendant que l’Égypte se prépare pour les élections de cet automne, les appels se multiplient pour des révisions majeures aux accords de Camp David, ce qui n’est pas surprenant, compte tenu des sondages de l’opinion égyptienne qui démontre une large opposition à ce fondement de la paix et à la stabilité au Moyen-Orient pendant trois décennies. Pendant les jours des manifestations dans les rues contre M. Moubarak, l’armée égyptienne a déplacé des forces importantes dans la péninsule du Sinaï, sous prétexte de protéger l’essentiel du canal de Suez et le pipeline de gaz naturel vers Israël. Bien que ces unités égyptiennes demeurent sur place, le pipeline est toujours soumis à des attaques terroristes. Et, si les dispositions de Camp David en fin de compte contestées par le nouveau gouvernement «démocratique» de l’Égypte sont celles qui concernent effectivement la démilitarisation du Sinaï, les craintes pour la sécurité d’Israël le long de cette frontière extrêmement vulnérable s’accroîtront d’une façon exponentielle.

Ce qui se passe en Égypte aura toujours une incidence sur la Jordanie, le seul autre État arabe a avoir un accord de paix avec Israël. En effet, Israël pourrait revenir géo-stratégiquement dans les années 1950 et 1960, mais bien plus vulnérable aujourd’hui existentiellement puisque l’Iran progresse vers une capacité de lancer des armes nucléaires. Et, la survie du régime de Mouammar Kadhafi en Libye, bien que toujours douteuse, ne peut pas être bon pour personne.

Comme pour bien d’autres questions critiques de sécurité nationale, les politiques de l’administration Obama au Moyen-Orient ont été soit incohérentes ou invisibles ces derniers mois. Et, ces échecs, désormais combinés à la détérioration de l’environnement de la sécurité régionale, mettent gravement en péril les intérêts d’Israël tout autant que ceux des États-Unis eux-mêmes.

http://www.washingtontimes.com/news/2011/may/3/israels-increasing-vulnerability/?page=all#pagebreak

Traduit par Oscar Blais

 

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